Top de fin d’année 2019 Titres et albums

Pourquoi un top de fin d’année? Pour deux raisons principales: j’ai cette manie de faire des classements pour m’aider à visualiser et structurer mes goûts (#cestgravedocteur?) et c’est toujours un réel plaisir de passer du temps à réaliser ces tops car je peux réécouter tout ce que j’ai savouré dans l’année. Le constat de cette première année entière écoulée c’est que 2019 est une année très dense et très riche en pépites sonores, entre belles découvertes (Thylacine, Last Train, Fat White Family), confirmations de têtes bien connues (Hot Chip, Balthazar, Cage The Elephant, Metronomy, James Blake) et retours inespérés (Lamb, Kid Loco, The Cinematic Orchestra). Le deuxième constat qui vient inlassablement pointer le bout de son nez c’est la frustration de ne pas avoir assez de temps pour écouter tout ce qui s’est fait de bon en 2019 et ne pas pouvoir les partager avec vous, mais bon je ne vais pas enfoncer la porte ouverte du temps qui file trop vite(#prétérition) et vous invite juste à prendre autant de plaisir que j’en ai eu à les créer et à savourer le top 20 Albums (n’hésitez pas à cliquer sur les titres pour jeter un coup d’oeil aux reviews) et le top 50 Titres de 2019, enjoy!

Top Albums 2019:

  1. ROADS Vol.1 de Thylacine
  2. The Big Picture de Last Train
  3. Serfs Up! de Fat White Family
  4. Unfurl de RY X
  5. Lux Prima de Karen O et Danger Mouse
  6. Dune de Canine
  7. A Bath Full of Ecstasy de Hot Chip
  8. Fever de Balthazar
  9. Social Cues de Cage The Elephant
  10. MAGDALENE de FKA twigs
  11. LP5 d’Apparat
  12. The Secret of Letting Go de Lamb
  13. Drift d’Agoria
  14. Assume Form de James Blake
  15. Obverse de Trentemoller
  16. Metronomy Forever de Metronomy
  17. To Believe de The Cinematic Orchestra
  18. The Rare Birds de Kid LocoThe Rare Birds de Kid Loco
  19. Gallipoli de Beirut
  20. Buoys de Panda Bear

Top Titres 2019:  (Lecteur spotify en bas pour 4h de bon son)

  1. The Big Picture de Last Train
  2. Tastes Good With The Money de Fat White Family
  3. Untold de RY X
  4. Esseulés d’Izia feat. Dominique A
  5. Murga de Thylacine
  6. CARONTE d’Apparat
  7. On Our Knees de Last Train
  8. Barefoot In The Park de James Blake feat. ROSALIA
  9. You’re Not Alone d’Agoria feat. Blasé
  10. Ventimiglia de Canine
  11. Beograd de SebastiAn
  12. YaYaYa de RY X
  13. Feet de Fat White Family
  14. Dune de Canine
  15. Home to You de Cate le Bon
  16. Volver de Thylacine
  17. Fever de Balthazar
  18. Barricades d’Editors
  19. Melody Love de Hot Chip
  20. Body Sun de RY X
  21. Claire de Kid Loco feat. Claude Rochard
  22. Armageddon Waits de Lamb
  23. Lux Prima de Karen O et Danger Mouse
  24. The Road de Thylacine
  25. Gengis de Polo&Pan
  26. Sur Mars de Marvin Jouno
  27. Who de Modeselektor feat. Tommy Cash
  28. Turn The Light de Karen O et Danger Mouse
  29. Fever de Jay-Jay Johansson feat. Jeanne Added
  30. All Mirrors d’Angel Olsen
  31. IN GRAVITAS d’Apparat
  32. Hungry Child de Hot Chip
  33. Bienveillance de Canine
  34. On refait le monde de Marvin Jouno
  35. I See fire de Naïve New Beaters
  36. Exits de Foals
  37. 4500m de Thylacine
  38. Landslide de Beirut
  39. Le Temps est bon de Bon Entendeur
  40. Blue September de Trentemoller feat. Lisbet Fritze
  41. To Believe de The Cinematic Orchestra
  42. Santa Barbara de Thylacine
  43. Imperial Measures de Lamb
  44. fallen alien de FKA twigs
  45. Entertainment de Balthazar
  46. Hold You Now de Vampire Weekend feat. Danielle Haim
  47. The Water de RY X
  48. Alright de Stuck in the Sound
  49. T’as vu de Clio
  50. Amoureuse de Clio

Bonnes fêtes de fin d’année à tout le monde et on se retrouve en 2020!

Sylphe

Five reasons n°16 : Filmographie (2019) de Arthur H

Filmographie-Best-OfNon, il ne s’agit pas d’un nouvel album d’Arthur H. Disons, pas un nouvel album avec de nouvelles chansons. Filmographie n’est en fait qu’un best of, qui pourrait faire dire qu’on va le laisser de côté, parce qu’on a déjà tout Arthur H et qu’on connait (presque) par cœur. Et pourtant, il y a un paquet de bonnes raisons de se procurer cette double galette et de replonger dans le répertoire d’un des plus grands artistes français. Histoire de faire court, on en retiendra cinq.

  1. En 2015 était sortie Mouvement perpétuel, une intégrale CD (qui ne l’est plus depuis la sortie d’Amour Chien Fou début 2018) de fort belle facture : tous les albums studio et live du garçon, augmentés de 3 CD bourrés d’inédits, reprises et autres moments jouissifs. Une intégrale pas comme les autres pour un artiste pas comme les autres. Cette année, Filmographie joue le jeu du best of en l’adaptant à la sauce Arthur H. Point de tubes (l’artiste n’en a pas au sens tubesque et commercial), ni d’ordre chronologique, mais 17 titres piochés dans les 10 albums publiés depuis 1990. Une poignée de pépites organisées en 4 thématiques qui occupent chacune une face de vinyle. Autant dire que l’objet prend tout son sens sous cette forme, plutôt qu’en CD.
  2. Filmographie est donc un voyage dans quatre univers : Film noir, Comédie dramatique, Comédie musicale, Aventure psychédélique. A bien y réfléchir, quatre dimensions qui résument bien les pistes artistiques suivies par Arthur H depuis une trentaine d’années. Voilà donc un best of intelligent qui ne se contente pas d’aligner des morceaux connus, mais qui cherche à faire la synthèse d’une carrière protéiforme et riche au point de toujours surprendre même les fans les plus assidus.
  3. Forcément, sur la totalité des chansons enregistrées par Arthur H au cours de sa carrière, il manquera sans doute à Filmographie celle que vous auriez aimée voir figurer dans telle ou telle catégorie. Par exemple, me concernant, il n’y a pas Assassine de la nuit, peut-être ma chanson préférée parce que je la trouve magnifiquement écrite (et aussi pour une raison bien plus intime et personnelle). Il n’y a pas non plus Je rêve de toi. En revanche, il y a ces 17 titres soigneusement choisis et ordonnés, qu’il est absolument génial de redécouvrir avec l’éclairage thématique proposé. Le baron noir et Cool jazz liés dans un Film noir, La chanson de Satie et Lily Dale qui composent une Comédie dramatique, La caissière du Super et Moonlove déesse unies dans une Comédie musicale ou encore Mystic rumba et The Hypno – Techno – Gypsie – Queen dans une tourbillonnante Aventure psychédélique.
  4. Filmographie réussit également un joli double tour : réunir à la fois les fans hardcore d’Arthur H et les personnes qui le découvriraient. Les premiers (je n’y reviens pas) redécouvriront de chouettes titres sous un nouvel éclairage et, pour la plupart, inédits en vinyle. Les seconds trouveront là une porte d’entrée tout à fait pertinente pour s’aventurer dans l’univers créatif d’un grand bonhomme de la chanson française. Filmographie est un best of qui n’a rien de commercial. Je ne suis généralement pas client du tout de ce genre d’objet, qui donne à entendre des titres sortis du contexte album tel que l’artiste l’a pensé. Toutefois, ici c’est, précisément, pensé par l’artiste. Et c’est une chouette chose.
  5. Filmographie est bien nommé. Chacune des chansons d’Arthur H est souvent très cinématographique et convoque des images mentales assez puissantes, comme autant de courts-métrages à déguster un par un au gré des humeurs du moment. Parcourir ce best of, c’est revisiter une filmographie au sein de laquelle chacun pourra attribuer sa récompense, dans chacune des catégories proposées. Et si parmi les nominés il manque des chansons, libre à vous de les rajouter en réécoutant, seul ou à plusieurs, la discographie complète de ce sacré personnage artistique.

(Et, parmi les nominés, mes gagnants à moi sont…)

Raf Against The Machine

Five Titles n°8: Aller-retour de Bon Entendeur (2019)

Au rayon des plus belles escroqueries musicales de cette année 2019 trônera fièrementBon Entendeur en haut le premier opus de Bon Entendeur, Aller-retour. Le trio français composé de Nicolas Boisseleau, Arnaud Bonet et Pierre Della Monica a trouvé une recette imparable qui fonctionne à merveille pour moi (bah oui, une escroquerie certes mais particulièrement réussie): se faire les porte-parole d’une musique française de qualité mais quelque peu surannée en allant déterrer de vieux titres et y apporter une touche de modernité en les remixant à coups de synthés et de sonorités disco. Le résultat c’est un album résolument feel good qui viendra réchauffer ardemmement les coeurs avant la dernière ligne droite de 2019 et ses tops de fin d’année. Je me suis permis de parler d’escroquerie car il faut reconnaître que certains titres ne diffèrent pas énormément des originaux… mais bon voilà déjà deux semaines que cet Aller-retour va régulièrement sur ma platine et ne retourne que rarement dans sa pochette… Je vous propose de découvrir 5 titres (sur les 18 titres et la bonne heure de l’album) de ce projet pour bobos parisiens (#rooquilestmechant) qui, en plus de réveiller les démons des albums de Nouvelle Vague, devrait imprimer sur votre visage un sourire béat indélébile.

1. Le morceau d’ouverture Coup de tête de Pierre Bachelet, BO du film de Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dewaere, fonctionne à merveille. La rythmique a été quelque peu accélérée et on se laisse porter par ces sifflements que n’aurait pas renié Peter Bjorn And John et une belle montée portée par la douceur des synthés. Un souffle printanier illumine ce morceau intemporel.

2. Le temps est bon s’impose ensuite comme un single éblouissant. Reprenant le titre d’Isabelle Pierre de 1971, il nous offre une belle leçon de nostalgie avec sa mélodie joliment désuète et ses cordes et démontre la justesse des choix de Bon Entendeur.

3. La Rua Madureira de Nino Ferrer séduit par sa douceur estivale et ses sonorités entre jazz et rumba. Un titre qui fait écho au très bon Vive nous de Louis Chedid et que l’on verrait parfaitement apparaître sur la BO d’un OSS 117.

4. Dans le même registre que Le temps est bon, L’amour, l’amour, l’amour de Mouloudji brille par la beauté de ses textes et ses sonorités sépia. La puissance de la nostalgie nous étreint tout en douceur.

5. J’aime tout particulièrement pour finir les trois entrevues qui jalonnent l’album. Le concept s’appuie sur des interviews dont les textes sont extrêmement touchants et cette musique douce-amère qui les accompagne. On retrouvera ainsi la voix d’encre de Patrick Poivre d’Arvor nous dresser un tableau plein d’optimisme de la France, Beigbeder souligner avec dérision et humour l’évolution de la société et sa nouvelle vie de cinquantenaire alors que le brillant Pierre Niney regrette la force de ses amours adolescentes.

Allez je retourne écouter ce bien bel Aller-retour, Mes amis, mes copains d’Annie Philippe nourri aux sonorités électro-jazz de Gotan Project ou encore le si moderne Monaco que n’aurait pas renié Charlotte Gainsbourg m’appellent, enjoy!

Sylphe

Ciné – Musique n°4 : Peaky Blinders – The Official Soundtrack (2019)

81tQd0EHs9L._SS500_Cette fois-ci, c’est bon : alors que la semaine dernière j’avais attendu désespérément mon disque, je l’ai désormais en mains et en oreilles, et peux donc vous en parler ! Vous parler de quoi exactement ?

D’un côté, Peaky Blinders la série TV. Apparue en 2013 et créée par Steven Knight, cette audacieuse série est visible dans nos contrées sur ARTE (et aussi sur Netflix pour les plus dépensiers). Avec au compteur 5 saisons de 6 épisodes chacun, voilà de quoi plonger dans le Birmingham de 1919, et des années qui suivent. Au menu : les aventures et magouilles en tout genre de Thomas Shelby, dangereux et magnétique chef du gang familial des Peaky Blinders, brillamment interprété par Cillian Murphy.

Alors oui, on est en plein monde télé, alors que j’annonce un Ciné-Musique. Arnaque ? Mensonge ? Non, parce que Peaky Blinders pourrait bien être une suite de 5 films de 6 heures chacun, ou bien encore un très long métrage de 30 heures. La série est ambitieuse, brillamment tournée, magnifiquement interprétée. Chaque plan et chaque scène sont cinématographiques. Du niveau d’un Gangs of New York, Peaky Blinders brouille les frontières et nous embarque sur le petit écran là où bien des films ont du mal à nous traîner.

De l’autre côté, Peaky Blinders la BO. L’autre moyen très malin pour la série de brouiller les pistes. Où comment claquer régulièrement des morceaux hors du temps, en tout cas hors du temps contemporain des événements narrés. Autrement dit, Peaky Blinders ne s’illustre pas musicalement par des morceaux début 20e siècle, mais en allant piocher dans le répertoire blues-rock des années 90 à aujourd’hui. C’est extrêmement malin : la série et ses personnages sont rock à souhait, avec parfois une noirceur vénéneuse qui confine à une sensualité moite qu’on ne ressent que dans les bons concerts qui font bander la vie.

Cette BO de rêve dure depuis 5 saisons donc, et il est désormais possible d’en retrouver un large éventail avec la sortie de Peaky Blinders – The Official Soundtrack, à la fois en double CD et triple LP. A notre que la version vinyle part très vite chez tous les bons disquaires, et qu’il ne vous faut pas tarder si l’objet vous tente. Objet de fort belle facture d’ailleurs, avec une pochette gatefold au graphisme magnifique, emplie de 3 galettes bourrées d’excellents sons. Trois catégories : des extraits de dialogues (façon BO de Tarantino) entre les morceaux, des compositions tirées du score original et pléthore de morceaux rock qui apportent leur pierre à l’édifice.

Tout ce qu’on aime y passe : je ne reviendrai pas sur le Red Right Hand de Nick Cave qui ouvre chaque épisode, et dont j’avais dit un mot voici quelques semaines (à relire d’un clic ici). Outre Nick Cave, on retiendra du PJ Harvey avec notamment son To bring you my love d’outre-tombe, Radiohead et Pyramid Song, Dan Auerbach avec The Prowl ou encore Joy Division et le renversant Atmosphere. Bien sûr il y a un tas d’autres choses à écouter, et si ce premier aperçu ne vous suffit pas, dites-vous qu’il y a aussi du Anna Calvi, du Queens of the Stone Age, du Black Sabbath, du Black Rebel Motorcycle ou du Idles.

J’avoue que ce gros disque tourne beaucoup en ce moment. Autant Peaky Blinders a été un fucking great moment of TV pour moi, autant cette BO est jouissive à souhait et possède cette faculté des grandes BO de vous ramener directement dans le film rien qu’en l’écoutant. Voilà donc une Official Soundtrack explosive, au moins autant qu’un Thomas Shelby à qui on aurait fait un coup pourri. Voilà une bande son que je trouve tout aussi efficace que celles de Tarantino, pour ce qu’elle colle à la peau de la pellicule qu’elle accompagne. Avec en plus un anachronisme qui, loin d’être un gadget attirant qui retombe comme un soufflé, se révèle être une trouvaille diablement efficace pour soutenir un propos entêtant et venimeux.

Ultime pirouette et argument définitif : la BO s’ouvre sur le Red Right Hand de Nick Cave, pour se clore sur une fiévreuse et désabusée reprise de Ballad of a thin man (initialement écrite et interprétée par Bob Dylan) par Richard Hawley. D’un titre à l’autre, de Dylan à Cave, il n’y a qu’un pas, tant  l’un pourrait piquer des choses à l’autre, et réciproquement. Une façon de boucler la boucle, pour un univers et une série pas tout à fait achevés : deux saisons restent à venir, pour emmener nos yeux et nos oreilles jusqu’en 1939. D’ici là, jetez vous sur les cinq premières saisons (si ce n’est déjà fait), et, évidemment, listen to this fucking record, by order of the Peaky fucking Blinders 🤘 !

Raf Against The Machine

Pépite intemporelle n°42: Natural Blues de Moby (1999)

Voilà peut-être un de mes 10 meilleurs albums de tous les temps que ce sublime Play qui Mobyaura irradié de mille feux mes belles années d’étudiant. Avant cette déflagration sonore de 1999, je ne connais pas grand chose des belles années electro/techno de Richard Melville Hall à part I Like to Score et sa version du thème de James Bond qui m’avait alors marqué. Rien ne m’avait donc préparé à ce Play et sa ribambelle de titres qui me font briller les yeux de plaisir (Porcelain, Why Does My Heart Feel so Bad?, Natural Blues, Everloving, My Weakness…). Plus d’une 1 heure inspirée par les dieux, un moment de magie plein d’émotions assez indescriptible et que, tout du moins, je ne souhaite pas tenter de décrire par peur de dénaturer l’ensemble.

Le titre du jour Natural Blues qui reprend les paroles de Trouble so hard de Vera Hall (1937) s’impose comme un morceau incantatoire, espèce de blues désincarné né sur les cendres d’un XXème siècle vivant ses derniers instants. Voilà un morceau addictif qui me donne la furieuse envie de réécouter  Play, sommet d’une carrière très riche, enjoy!

Sylphe

Clip du jour n°14 : Le Perv (2012) de Carpenter Brut

Cette semaine, j’ai failli vous parler de la BO de Peaky Blinders, très grande série autour de la vie, de la famille et des magouilles de Thomas Shelby. J’ai failli, mais ledit album n’est pas arrivé à temps chez moi. On en reparle très bientôt. Pour patienter, je vous ai dégoté un clip tout public et d’une fraîcheur printanière.

Je plaisante. S’il y a des enfants, c’est le moment de les éloigner de l’écran. Les images du jour accompagnent Le Perv, morceau composé par Carpenter Brut en 2012. Rien que le titre, ça met un peu la puce à l’oreille non ? Pour les étourdis ou les rêveurs qui seraient passés à côté de Carpenter Brut (aka Franck Huesco), rappelons qu’il s’agit d’un des plus grands musicos électro français. Le garçon nous inonde de bon son depuis 2012 et connait un succès assez retentissant par chez nous, mais aussi à l’étranger et notamment aux Etats-Unis.

La recette ? Une bonne dose de synthwave (combo influence films et musiques des années 80), saupoudrée de darksynth (un mix de sonorités sombres, de métal et de BO de films d’horreur). Et, comment vous dire, ça fonctionne extrêmement bien, à l’image de ce Perv qui synthétise (#vousl’avez?) tous les bons ingrédients du Carpenter Brut. Le son est volontairement dark et inquiétant, tout autant que lourd et pesant. Et surtout, le son est gros, craché par des synthés de l’époque.

Pour accompagner ce morceau de dingue, un clip en forme de vraie-fausse bande-annonce d’un vrai-faux film d’horreur 80’s. Sur la forme, c’est bluffant de talent. Tous les codes du genre et de l’époque sont présents : tenues vestimentaires, coiffures, qualité de l’image, cadrages, titres… Sur le fond, c’est à la fois excitant et dérangeant à souhait, avec des femmes peu vêtues, des seins dénudés, des corps qui suent et des positions suggestives et lascives, que vient troubler une espèce de pervers malaisant équipé d’une longue aiguille, substitut phallique et expression perturbante d’une pulsion de pénétration .

J’avoue avoir galéré un moment à vous trouver un lien accessible pour visionner cette petite merveille : sur Youtube, par exemple, il faut s’identifier pour justifier de son âge ^^ Voilà qui donne une autre idée de l’objet ! Je vous propose donc la version son, avec juste au-dessus un lien pour aller directement se balader sur le site de Carpenter Brut (page vidéos) et visionner notre clip du jour.

Je vous laisse savourer ce moment de douceur et de sérénité, en vous donnant deux conseils ultimes. Premièrement, n’hésitez pas à écouter le reste des compos de Carpenter Brut, c’est jouissif et d’une intelligence folle. Deuxièmement, n’écoutez surtout pas ça sur de minuscules enceintes. Faites moi le plaisir de dégainer ce Perv (et autres titres) sur une bonne grosse chaine, avec le son qui envoie. Une dernière chose : ce titre a été utilisé il y a quelques années dans un publicité Adopte un mec. On peut parler de sens de l’humour assez avancé.

Lien Page Vidéos de Carpenter Brut

Raf Against The Machine

Pépite intemporelle n°41: Time to Dance de The Shoes (2011)

Ils sont originaires de Reims, ils s’appellent Guillaume Brière et Benjamin Lebeau et enThe Shoes 2011 leur Crack My Bones a tourné en boucle et m’a fait perdre tout sens commun. Rock survitaminé teinté d’électro, pléthore de featuring de haut vol (Anthonin Ternant de The Bewitched Hands, Benjamin Esser, Wave Machines…) et tubes instantanés qui explosent en bouche avec une immédiateté hallucinante, 8 ans plus tard je continue à frissonner de plaisir à l’écoute de cet opus qui reste pour moi le sommet incontestable de leur carrière, Chemicals en 2015 m’ayant un peu moins convaincu.

Il y a des soirs où le corps réclame un plaisir immédiat et une forte dose d’adrénaline, un besoin d’énergie que Time to Dance offre à foison. Entre le clip où vous noterez la présence de Jake Gyllenhaal (et FKA Twigs pour les plus observateurs) et un live avec les deux percussionnistes Das Galliano, vous devriez avoir votre dose pour tenir une nouvelle semaine sans soleil, enjoy!

Sylphe

Pépite du moment n°54: Rocket Fuel de DJ Shadow feat. De La Soul (2019)

Faut-il croire que je suis obnubilé par les tops de fin d’année? En tout cas, force est de DJ Shadowconstater que peu de nouveaux albums trouvent actuellement grâce à mes oreilles… Heureusement DJ Shadow vient m’apporter du baume au coeur avec la sortie de son sixième opus Our Pathetic Age dont est tirée la pépite du soir. On ne présente plus DJ Shadow qui a brillé à la fin des années 90 et au début des années 2000 par sa capacité à croiser le hip-hop et la musique electro. Ce roi du sample a entre autres produit un coup de maître avec son premier album, le brillantissime Endtroducing… en 1996.

Notre titre du soir Rocket Fuel est avant tout porté par le flow imparable de De La Soul qui donne une énergie folle à un morceau à la ligne mélodique jouissive. Et que dire de ce clip drôlissime qui tourne en dérision la théorie qui consiste à penser que les hommes n’ont jamais marché sur la Lune? Brillant j’vous dis, enjoy!

Sylphe

Five reasons n°15 : Where is my mind ?(1988/2010) des Pixies / Reprise Maxence Cyrin

Réveil laborieux, brouillard matinal dans le ciel comme dans la tête embrouillée de pensées… Il n’en fallait pas plus pour aller se réfugier dans un endroit qui fait du bien. Where is my mind ? est l’un de ces lieux, où j’aime aller me recroqueviller sur moi-même pour ramasser les morceaux. Et pour (au moins) ces 5 autres raisons.

  1. Where is my mind ? est, à la base, un titre des Pixies. Sorti en 1988 (oui, 31 ans déjà) sur l’excellent Surfer Rosa, ce morceau contient tout ce que j’aime chez ce groupe. Un côté un peu perturbé et torturé, porté par les chœurs obsédants et la guitare lancinante, que vient transpercer la voix de Frank Black. Faut-il préciser que je l’ai écouter des centaines de fois ? Oui. Faut-il ajouter que je l’ai fait tourner jusqu’à l’ivresse dans mes années lycée/ados coincé entre 4 murs ? Oui. Faut-il dire que je n’ai jamais cessé d’y revenir ? Oui.
  2. Where is my mind ? a été utilisée dans deux des plus grands moments d’écran que je connaisse. Ce morceau clôt le vertigineux Fight Club, brûlot halluciné et dérangeant qui raconte le monde de consommation de merde dans lequel on est plongé, pour le meilleur et surtout pour le pire. Mais on l’entend également dans la saison 2 de The Leftovers, magistrale série TV dont j’ai déjà eu l’occasion de parler et qui reste un objet télévisuel et émotionnel indépassable à mes yeux.
  3. Where is my mind ? a fait l’objet de nombreuses reprises, par des artistes d’horizons divers Nada Surf, James Blunt, M.I.A., ou encore Maxence Cyrin. Comme une preuve de l’universalité du titre, et d’une sorte de reconnaissance tout style musical confondu. Maxence Cyrin, donc, qui donne à entendre une version piano solo sur son album Növo Piano (2010). Version que je vous propose de réécouter ou découvrir un peu plus bas, après la version originale.
  4. Where is my mind ? en version piano solo, qui débarque aussi dans une autre grande série TV malade jusqu’à l’os, à savoir Mr. Robot. Putain de coup de pied dans la fourmilière capitaliste, énorme performance de Rami Malek et interrogation globale sur notre monde numérique, Mr. Robot défonce toutes les règles et, oui, à un moment on finit tous par se demander si on ne perd pas la boule. Avec, en plus de ce Where is my mind ?, une bande son de dingue pondue par Mac Quayle. Mais c’est une autre histoire.
  5. Where is my mind ? pourrait être ma toupie. Mon Inception totem. Le truc que je fais tourner, comme DiCaprio dans le film, et qui me permet de savoir où j’en suis, et si je suis éveillé ou endormi. Parfois, c’est rassurant parce que je réalise que je suis bien là où je crois être. Parfois, je me rends compte que je rêve alors que je crois être éveillé (et réciproquement), et là ça peut se compliquer.

Je vous laisse écouter et profiter, j’y retourne pour vérifier que j’ai bien écrit cet article. Parce que, en toute honnêteté, je ne suis pas totalement certain d’être vraiment là.

Raf Against The Machine