Son estival du jour n°6: No Cars Go d’Arcade Fire (2003 et 2007)

Voilà la quintessence du titre qui me donne foi en l’humanité et m’imprime un sourireArcade Fire indélébile sur le visage avec ce No Cars Go d’Arcade Fire! Fan de la première heure des canadiens, ayant eu la chance d’assister entre autres à leur premier concert à Rock en Seine un après-midi de 2005 où ils ont joué le bijou Funeral, je me contenterai de dire qu’Arcade Fire est une des pierres fondatrices de ma passion pour la musique indépendante… Je pourrais vous faire un bon mois de pépites intemporelles avec les titres de la bande formée autour du duo Win Butler/ Régine Chassagne mais aujourd’hui je vais me contenter de partager le brillantissime No Cars Go qui était paru sur le premier EP du groupe Arcade Fire en 2003 avant d’être réenregistré et de faire une nouvelle apparition remarquée sur le très sombre Neon Bible en 2007.

Ce morceau brille par son énergie positive, la richesse de son orchestration avec l’accordéon et les violons, et la structure du morceau qui joue sur les contrastes entre la douceur du milieu qui ouvre le chemin à une montée finale toute en tension qui touche au sublime. 14 ans après, j’ai toujours des frissons à l’écoute de ce morceau et vous? Enjoy!

Je vous laisse avec un bel après-midi d’août 2005, une parenthèse enchantée où les plus connaisseurs(ses) d’entre vous remarqueront avec plaisir la présence du prodige Owen Pallett au violon… A savourer sans aucune modération..

Sylphe

Son estival du jour n°5 : Sonic Armada (2012) de Air

Son estival du jour… ou plutôt du soir vu l’heure, mais il n’y a pas d’heure pour les braves sur Five-Minutes. Après avoir dégusté un gros Magnum® double chocolat (une glace hein… pas un grand détective privé moustachu enduit de chocolat), un son tardif, pas forcément pour s’endormir, mais pour réjouir nos oreilles.

On a déjà parlé de Air il y a quelques jours, ça n’est pas une raison pour se limiter à un titre. Voici donc Sonic Armada, un des morceaux de la BO composée spécialement par Air en 2012 pour la restauration du Voyage dans la lune de Georges Méliès. Un sorte de petit bijou ciné qui montre combien le garçon était en avant sur son temps, tant dans la narration que visuellement.

Avec, en plus, une bande-son qui égale du début à la fin en qualité ce Sonic Armada, impossible de différer un nouveau visionnage de cette perle culte de l’histoire du cinéma. J’y cours sans attendre, et pour vous mettre l’eau à la bouche et l’excitation aux oreilles, écoutez moi ça 😉 !

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°4: Nightcall de Kavinsky (2010)

Rarement je n’aurai autant vénéré un semblant de fraicheur dans ces derniers joursKavinsky caniculaires et mon son estival du soir est en lien direct avec ce désir incontrôlable. Pour ne pas offusquer nos lecteurs écologistes et parler d’une envie de promenade en voiture climatisée, j’ai plutôt fantasmé de posséder une décapotable et de rouler à vive allure la nuit… un côté un brin plus excitant que de se coller face à un vieux ventilateur qui te donne la fausse impression de prendre soin de toi en te balançant au visage de l’air chaud… Une balade nocturne en voiture à tombeaux ouverts pourrait évoquer un bon son électro lourd à la Birdy Nam Nam mais aussi bien sûr le bijou cinématographique Drive qui, s’il brille par la qualité de ses ambiances nocturnes et la puissance émotionnelle de son duo phare, possède une bande-son de très haut vol sublimée par le titre central de Kavinsky Nightcall. J’ai découvert Kavinsky dans une autre vie par le biais de Myspace (#coupdevieux) et ai tout de suite été sous le charme de ces synthés 80’s qui donnent un vrai pouvoir cinétique à son électro sombre. Le titre Nightcall qui se retrouvera sur le seul album sorti à ce jour Outrun en 2013 illustre à merveille l’atmosphère de Drive: le son ample et lourd, un beat assez lent, la voix robotisée (je ne vous suprendrai pas en vous disant que Guy-Manuel de Homem-Christo des Daft Punk est à la production), la voix candide de Lovefoxxx du groupe brésilien CSS (dont le Cansei de Ser Sexy en 2006 est hautement recommandable) font de ce titre un hymne à la conduite de bolide nocturne. Une vraie bouffée d’air frais, enjoy!

Sylphe

Son estival du jour n°3 : Again (2002) de Archive

Après Air et Paul Personne, restons dans les valeurs sûres de ma discothèque… Un peu comme à chaque été et/ou période de repos, où je me replonge avec plaisir dans les bases de mon univers musical. Aujourd’hui, on traverse la Manche pour retrouver Archive, dont on a déjà parlé moult fois sur Five-Minutes pour en dire tout le bien qu’on pense de ce grand groupe.

En 2002, le collectif fondé par Darius Keeler et Danny Griffiths accueille un nouveau chanteur en la personne de Craig Walker. Cette arrivée va donner lieu à une évolution musicale vers un rock plus progressif et sombre. Illustration de ce virage musical, l’album You all look the same to me (2002) et sa pochette facebook, avec en (brillante ouverture) Again, un titre de pas moins de 16 minutes. Tout y est : la durée (typique du rock progressif), la voix torturée, les sonorités dark et la construction alambiquée qu’on retrouvera ensuite dans les albums Noise (2004), Lights (2006) et Controlling Crowds (2009), qui restent pour moi d’immenses albums d’Archive, et d’immenses albums tout court.

Cerise sur le gâteau : Again pourrait bien vous donner envie de courir réécouter l’exceptionnel Animals (1977) de Pink Floyd, tellement il pourrait en faire partie, tout en revendiquant une sorte de filiation spirituelle.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°2 : Les mêmes (2019) de Paul Personne

Puisque nous parlions de claviers analogiques il y a quelques jours en écoutant La femme d’argent de Air, surfons sur le bon son de ces instruments magiques. Les mêmes, tiré du dernier LP de Paul Personne Funambule (ou tentative de survie en milieu hostile) est un blues lent comme je les aime, surtout quand il est porté par la rugueuse Gibson de Paul Personne, sa voix éraillée, et soutenu, précisément, par un Fender Rhodes qui distille ses notes tout au long des 8 minutes qui vous attendent. En écoutant bien, vous entendrez aussi poindre un orgue Hammond, autre pièce maîtresse des claviers qui envoient.

Le reste de l’album est à peu près aussi bon, c’est donc dire que ce Funambule (ou tentative de survie en milieu hostile) est pour moi le meilleur disque solo de Paul Personne depuis le dyptique Demain il f’ra beau / Coup d’blues (2003)… si l’on excepte donc le démentiel album en duo avec Thiéfaine Amicalement blues (2007) et le brillant album collectif Lost in Paris Blues Band (2016). Je vous en reparlerai peut-être prochainement. Pour le moment, je vous laisse découvrir et, connexion de titre à titre, je m’en vais (re)lire Mécanismes de survie en milieu hostile, un exceptionnel livre d’Olivia Rosenthal. Pas bien rigolo mais prenant, nécessaire et implacable. Comme Les Mêmes.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°1 : La femme d’argent (1998) de Air

Non, la Team Five-Minutes n’est pas tombée dans les limbes d’internet : comme l’avait annoncé Sylphe voici quelques jours, il y a des vacances dans l’air et votre blog préféré passe au rythme estival, en essayant toutefois de vous proposer ça et là quelques minutes de bon son.

Transition toute trouvée pour vous présenter cette nouvelle catégorie spéciale été : en quelques lignes, une sorte de son du jour, histoire de donner un aperçu de l’ambiance du moment. Et autant vous dire que l’ambiance du moment elle est faite de volets fermés, de ventilateur et de boissons fraîches ! #pendantlacaniculeilfaitchaud #banalités

Ce qui est moins banal, c’est de se choisir un petit son qui va bien, qu’on écoute tranquillement calé dans le repos qui se déroule paisiblement. Le choix sonore du jour ? Si vous êtes attentif vous savez déjà, puisque c’est écrit dans le titre du post ! La femme d’argent, titre d’ouverture de l’excellent album Moon Safari (1998) par Air. Un titre tout en apesanteur où on retiendra surtout les sonorités d’un Rhodes, d’un Moog et d’un Solina. Trois claviers analogiques chers à mon cœur et qui font de ce morceau une putain de pépite. Comme dirait Sylphe… Enjoy !

Raf Against The Machine

Review n°33: A Bath Full of Ecstasy de Hot Chip (2019)

Le 21 juin dernier, plus que l’arrivée de l’été c’est bien le septième opus des anglais deHot Chip Hot Chip qui m’a marqué. Nous avions déjà parlé ici de l’excellent clip du non moins excellent single Hungry Child (voir ici ) qui ne laissait augurer que de belles choses de la bande formée autour du duo Alexis Taylor/ Joe Goddard. L’album dont le nom vante « les paradis artificiels » n’a rien d’artificiel et s’impose comme ma bande-son de l’été, tout cela sous l’influence du regretté producteur  Philippe Zdar. Allez, tel un Stéphane Plazza décomplexé, je vous propose un petit tour du propriétaire qui devrait vous convaincre d’intégrer cet album à votre playliste estivale!

Le morceau d’ouverture Melody of Love (#titrepremonitoire) est sans surprise aucune mais d’une efficacité redoutable, la voix d’Alexis Taylor, les synthés et cette montée progressive qui vient nous cueillir et nous amener vers les dance-floors. Soudainement la nostalgie nous prend et nous voilà dans le courant des fluo kids, on bouge notre corps sans prendre conscience que la première flèche de Cupidon vient de toucher son but… Spell vient ensuite contraster avec la légèreté du titre précédent, les sonorités sont plus sombres avant que le refrain lumineux et pop où le vocoder vient nous faire un clin d’oeil prenne plaisir à casser les codes. Un morceau gourmand à souhait, une pop hédoniste savoureuse… Bath Full of Ecstasy s’impose dans la foulée comme le titre pop par excellence, très inspiré par les français de Phoenix, pour un résultat séduisant mais un brin trop classique à mon goût. Clairement la première partie de l’album est dévastatrice avec deux nouveaux bijoux: Echo, morceau dance tout en ruptures qui amène avec brio la pépite house Hungry Child dont le beat de fond est une vraie drogue dure et dont l’ambiance n’est pas sans nous rappeler Cassius.

La deuxième partie de l’album perd un peu en puissance mais permet de maintenir une belle homogénéité à l’ensemble. Positive me donne l’impression que Caribou et Depeche Mode ont fauté en cachette, Why Does My Mind joue la carte de la douceur sucrée pop dans une belle débauche de synthés, Clear Blue Skies fait la part belle aux cordes et à la voix de Joe Goddard pour un instant hors du temps tout en poésie avant que No God ne vienne croiser sonorités dansantes et atmosphère mélancolique comme Hot Chip sait si bien le faire. Voilà en tout cas un bien bel album d’un groupe à l’identité sonore certaine qui sait toujours satisfaire mes sens, cette review 33 m’incite à partir en Gironde (#toutestcalculéafiveminutes) pour recharger les batteries et revenir dans une dizaine de jours avec du bon son à foison. Enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°35 : Red right hand (1994) de Nick Cave & The Bad Seeds

Livraison du mercredi à une heure tardive, soit, mais à cela deux raisons principales. D’une part, mes journées de boulot sont actuellement dantesques. A l’heure où une partie de la France se repose déjà, une autre partie continue le taf. C’est mon cas, et je vous assure que j’aimerais que ça lève (un peu) le pied. D’autre part, je passe mon temps libre plongé dans les séries TV pour décompresser, ce qui nous amène directement au sujet du jour.

Oui, tout simplement parce que je découvre avec quelques années de retard la série Peaky Blinders. Depuis 2013, les magouilles et filouteries en tout genre de Thomas Shelby et de sa bande se racontent à coup d’épisodes à la fois poisseux et réalistes, tout en étant accompagnées d’une bande son complètement anachronique. La série se déroule en 1919 à Birmingham, mais le son est volontairement rock, âpre et chargé de guitares des années 1990 et 2000.

A commencer par le générique, qui n’est autre qu’un de mes titres préférés de Nick Cave. Red right hand, sorti en 1994 sur l’album Let love in, crache une ambiance tendue, vénéneuse, pleine de colère rentrée qui annonce parfaitement la couleur de l’épisode qui arrive. Rarement une série aura eu l’intelligence de balancer en ouverture un morceau qui pose aussi parfaitement et simplement le climat qui va nous envelopper.

Et comme je voudrais que vous découvriez sans tarder cette pépite de 25 ans d’âge, je m’efface pour vous laisser avec ces quelques minutes de très bon son. Ce qui me permettra, quant à moi, de retourner à un nouvel épisode des Peaky Blinders.

Raf Against The Machine

Interview n°4: Equateur

Après un Burn The Sun remarqué et remarquable en 2018, Charles Rocher alias EquateurEquateur nous revient avec un single rafraîchissant Pelican qui collera parfaitement à notre bande-son estivale. On vous propose de faire plus ample connaissance avec Equateur et c’est ici, sur Five-Minutes que ça se passe, enjoy!

 

1/ Bonjour Equateur, pourquoi ce choix de nom d’artiste? Pourrais-tu nous présenter le groupe et le nouvel EP, en particulier le titre Pelican?

J’ai sorti il y a un an  Burn The Sun  mon premier album en anglais influencé par MGMT, les Bee Gees, Empire Of The Sun, et je me lance dans un nouvel album en français qui sera plus entre pop synthétique  et R’n’b revisité à la The Weeknd ou New Wave bien 80´s,  il y aura plusieurs styles…
2/ Comment définirais-tu ta musique?
Hybride, mélodique, cinématographique, colorée, naïve et eighties vs moderne.
3/ Peux-tu me dire quelles sont tes influences et quels artistes/groupes tu aimes?
Mes influences sont très italo-disco et synthwave.
J’aime Daft Punk, François de Roubaix, Gainsbourg, Tellier, MGMT, Jonah Smith, SebastiAn…
4/ Quel titre d’Equateur représente le mieux ta musique et pourquoi?
The Lava car il est contenu et puissant mélodiquement, ça c’est ma came.
Sincère.
Fait pour être en voiture et aller à fond.

5/ Quel jeune artiste aimerais-tu aider à promouvoir?

Gabriel dont je fais les arrangements qui a sorti un premier son sur Kitsuné parisien 5 entre Chromeo, Daft Punk et Phoenix.

 

6/ Quel est en ce moment ton groupe/artiste préféré?

Pas évident… je dirais SebastiAn.

 

7/ Si nous devions détruire tous les albums musicaux sur Terre lequel sauverais-tu?

Pink Floyd avec la pochette de Dark Side Of The Moon.

 

8/ Et si tu devais ne sauver qu’un titre lequel serait-ce?

Hotel California des Eagles.

 

9/ Une question qui ne t’a jamais été posée et que tu aimerais que l’on te pose?

Comment fabrique-t-on de la musique?

Sylphe

Five reasons n°12 : Everybody needs somebody to love (1980) des Blues Brothers

D’entrée de jeu, les puristes et connaisseurs vont me tomber dessus, puisque Everybody needs somebody to love n’est originellement pas un titres des Blues Brothers. En effet, cette pépite date de 1964 et fut alors interprétée par Solomon Burke, célèbre chanteur de rythm’n’blues, soul et gospel, considéré comme un des pionniers de la musique soul avec Ray Charles ou Sam Cook.

Toutefois, la version la plus connue de ce morceau date de 1980, lorsque cinéphiles et mélomanes le découvrirent entre les mains des Blues Brothers dans le film éponyme. Et si besoin était de vous persuader d’y replonger, voici cinq bonnes raisons.

  1. Il y a dans ce morceau une énergie assez incroyable qui fait danser à peu près n’importe qui dans n’importe quelles circonstances. Lancez le son et je vous mets au défi de rester insensibles et immobiles. Ça groove, ça cuivre, ça balance et il y aurait presque même une sorte de flow de dingue avant l’heure.
  2. Pour atteindre Everybody needs somebody to love dans le film, il faudra passer par quantité de stars et de guests animés comme jamais par la musique qu’on aime, celle qui vient de là, celle qui vient du blues. Vous avez déjà oublié Aretha Franklin chantant Think dans son dinner ? Ou Ray Charles en vendeur d’instruments ? Allez zou, je vous prescris une dose de Blues Brothers, et sans tarder !
  3. Tant que vous y serez, finissez le film : après cette version dantesque de Everybody needs somebody to love, la formation des Blues Brothers livre une interprétation chaude bouillante de Sweet home chicago. La boucle est bouclée, parce qu’on revient ainsi à un des berceaux du blues, genre musical dont tout découle (ou presque). Et parce que le Chicago blues, c’est juste hyper top et ça donne envie d’aller réécouter les Stones.
  4. Everybody needs somebody to love : je ne vous fais pas l’injure de la traduction, mais au-delà de sa littérale signification, ce titre est un appel à l’amour. L’amour de l’autre, l’amour des autres, l’amour physique, l’amour platonique, la générosité du cœur et l’ouverture d’esprit. Si le monde entier écoutait ce morceau un peu plus souvent et un peu plus attentivement, je suis certain qu’on mettrait des fleurs dans les canons des fusils qu’on finirait par balancer dans une autre dimension.
  5. Il faut vraiment une 5e raison pour vous convaincre ? Franchement, écoutez-moi ça sans tarder et vous verrez que les quatre premières sont amplement suffisantes (#ditlemecquisèchesurlafindesontexteetquineveutpaslereconnaître).

Et en prime, la version originale, bien sympathique aussi 😉

Raf Against The Machine