Playlist du lundi n°27

Hop la petite livraison du lundi matin, ils sont tout chauds et sortent à peine du four, bonne dégustation musicale !

  1. Mr. Brightside de The Killers. Nouveau passage du côté du premier album Hot Fuss (2004) de The Killers après le single XXL Somebody Told Me (playlist du lundi n°12) avec l’excellentissime Mr. Brightside porté par l’urgence du chant de Brandon Richard Flowers et la débauche de guitares. Ca fait feu de tout bois et donne une pêche monumentale pour attaquer cette nouvelle semaine.
  2. It’s Oh So Quiet de Björk. Le morceau inclassable et le bijou tiré du troisième opus Post de Björk. Dans cette reprise du titre initial de Betty Hutton, on retrouve toute la folie de notre Islandaise préférée qui alterne moments de douceur jazzy et douce sauvagerie dans le chant. Du grand art sublimé par Spike Jonze dans un très beau clip à voir et revoir.
  3. Laura de Bat for Lashes. On n’écoute jamais assez l’émotion folle dégagée par Natasha Khan alias Bat for Lashes. Son troisième album The Haunted Man (2012) est illuminé par ce Laura dont le piano-voix est juste sublime. Une voix qui me picote les yeux…
  4. Made for You de The Shoes feat. Esser. Après deux passages du côté de l’excellent deuxième album Crack My Bones, il est temps de s’intéresser à Chemicals , le troisième et malheureusement dernier opus des Rémois de The Shoes. Pur morceau d’électropop porté par la voix de Benjamin Esser, ce Made for You est incontestablement fait pour celles et ceux qui aiment les synthés qui prennent le pouvoir sur une fin assez surprenante.
  5. If I Ever Feel Better de Phoenix. Le premier album United de Phoenix date déjà de 2000 mais le single If I Ever Feel Better n’a pas pris une ride. La voix de Thomas Mars, la production de Zdar et cette basse si caractéristique donnent envie de se déhancher dans les bas-fonds de Versailles.
  6. Save Me d’Aimee Mann. Morceau-phare de l’excellent film chorale Magnolia de Paul Thomas Anderson, ce Save Me met à l’honneur la belle voix d’Aimee Mann. Une écoute qui ne peut que s’enrichir de nouvelles émotions quand vous regarderez le film…
  7. Beautiful Emilie de Keziah Jones. Après Bat for Lashes qui donne ses lettres de noblesse musicale au prénom Laura, Keziah Jones en fait de même avec le prénom Emilie. Le blufunk de l’homme au chapeau fait mouche sur ce Black Orpheus de 2003 déjà avec ce Beautiful Emilie si caractéristique du son de Keziah Jones.
Sylphe

Playlist du lundi n°26

Le périple musical du lundi se poursuit tout en douceur, bon voyage, enjoy !

  1. La Superbe de Benjamin Biolay. Le cinquième album La Superbe sorti en 2009 s’impose comme un véritable succès populaire et le grand public découvre véritablement tout le talent d’écriture de Benjamin Biolay. Le titre éponyme est un bijou d’émotions porté par cette voix d’encre, la justesse des arrangements avec des violons pleins de grâce et la fragilité de Jeanne Cherhal
  2. Hollow Talk de Choir Of Young Believers. Titre-phare de la très recommandable série The Bridge, ce Hollow Talk des Danois de Choir Of Young Believers d’une grande douceur s’appuie sur le violoncelle et la voix gracile de Makrigiannis, le titre nage avec humilité dans les eaux troubles. Il sait cependant se faire plus incisif sans renier ses émotions inaugurales avec cette batterie judicieuse, la montée est imparable et désarme les derniers récalcitrants.
  3. L’Indien de Juliette Armanet. Avant l’explosion et le succès du grand public grâce à son deuxième opus Brûler le feu en 2021, Juliette Armanet a sorti un premier album Petite Amie riche de belles promesses. L’Indien joue sur la carte sensible avant que la batterie prenne une place plus centrale et que la rythmique se fasse plus pop.
  4. Ready To Start d’Arcade Fire. The Suburbs est le troisième album des Canadiens, moins immédiat que les deux merveilles précédentes et recevant un accueil plus fragile. Ready To Start est cependant dans la droite lignée des deux premiers opus, brillant par son instantanéité et sa rythmique pop uptempo. La voix de Win Butler me désarme toujours autant…
  5. Two Hearts de NZCA LINES. La pépite du deuxième opus Infinite Summer sorti en 2016… Rythmique électropop, version dansante de Caribou, il révèle tout le potentiel du groupe qui explosera avec le troisième album Pure Luxury (chroniqué par ici).
  6. Sleeping Ute de Grizzly Bear. Un peu de folk arty ce lundi avec les Américains originaires de Brooklyn Grizzly Bear et en particulier ce titre tiré de leur quatrième opus Shields. On retrouve une ambiance électronique et bruitiste assez étonnante et la douceur de la voix de Daniel Rossen dont je ne peux que vous conseiller d’aller écouter le premier album solo You Belong There sorti en 2022.
  7. Avril 14th d’Aphex Twin. Figure centrale et mystérieuse du label Warp, Aphex Twin surprend avec ce Avril 14th présent sur Drukqs (2001) qui s’appuie sur une composition au piano enregistrée sur un disklavier (piano contrôlé par un ordinateur). Une mélodie d’une grande candeur.
Sylphe

Playlist du lundi n°25

7 nouvelles petites pépites pour mettre du baume au coeur en ce jour de reprise, enjoy !

  1. Strict Machine de Goldfrapp. Après un premier album Felt Mountain d’une grande sensibilité et d’une beauté symbolisant parfaitement ce que peut être le trip-hop bien exécuté, Black Cherry surprend par ses rythmiques dansantes et sa palette de sons électroniques. Un album qui possède en son sein toutes les directions artistiques -quelquefois contestables – que prendra le groupe dans la suite de sa carrière. Strict Machine brille par l’âpreté de ses sons électros qui font monter une tension palpable qui n’explosera qu’à travers la douce et sensuelle voix d’Alison Goldfrapp qui sait se faire aussi bien caressante qu’oppressante. Une ambiance électrique qui montre à elle seule le spectre de possibilités que peut offrir l’après trip-hop….
  2. Burning de Yeah Yeah Yeahs. Le cinquième album Cool It Down (chroniqué par ici) de YYYs, 9 longues années après Mosquito, regorge de pépites électropop savoureuses. Burning est ainsi porté par la sensualité à fleur de peau de Karen O et une atmosphère instrumentale toute en subtilité et contrastes.
  3. Glósóli de Sigur Ros. La douceur poétique des Islandais de Sigur Ros fonctionne comme une madeleine de Proust pour moi. Le chant falsetto de Jonsi, l’émotion véhiculée par les cordes et la tension électrique très souvent sous-jacente touchent régulièrement au sublime. Ce Glósóli présent sur le quatrième album Takk… (accessoirement porté par un très beau clip que je vous invite à visionner) est un bijou d’émotion dont l’explosion finale hérisse les poils, du grand art.
  4. Touch Ground de Griefjoy (Yuksek remix). Le premier album éponyme des Français de Griefjoy est une collection de tubes électro-pop brillants d’immédiateté. Le titre initial Touch Ground fonctionne déjà à merveille mais les sonorités électroniques de Yuksek lui confèrent une tension dansante supplémentaire savoureuse.
  5. Over and Over Again (Lost and Found) de Clap Your Hands Say Yeah. Le premier album de 2005 reste un joli bijou de pop fraiche portée par la voix d‘Alec Ounsworth, les sonorités bucoliques de ce Over and Over Again (Lost and Found) faisant le reste.
  6. Surf Solar de Fuck Buttons. Les deux compères de Fuck Buttons citent souvent comme influences majeures de leur musique Aphex Twin et Mogwai et je pense que vous ne peinerez pas trop à les percevoir dans ce Surf Solar. Plus de 10 minutes d’une électro extatique où les machines prennent le pouvoir, un souffle épique incontestable qui se nourrit d’une certaine violence des sonorités mais aussi d’une très grande douceur qui se diffuse tout au long. Ce genre de morceau n’a rien d’humain ni de comparable, placé tout simplement sous le sceau du génie.
  7. Showbiz de Muse. Il est de bon ton de réécouter le premier album de Muse Showbiz qui date déjà de 1999… On retrouve déjà dans ce titre éponyme tout ce qui fait le succès du groupe, cette voix de Matthew Bellamy dont le spectre est hallucinant, le contraste perpétuel entre douceur et explosions électriques et l’intensité folle.
Sylphe

Playlist du lundi n°24

Temps pluvieux, besoin de musique impérieux… Enjoy !

  1. Los Angeles d’Octave Noire. Le deuxième album d’Octave Noire Monolithe figure parmi mes coups de coeur de 2020. Los Angeles nous apporte ses synthés sortis tout droit de Jean-Michel Jarre, en espèce de rencontre du troisième type du XXIème siècle, avant que le spoken word ne s’impose. La voix est sombre et mélancolique, l’univers musical avec la batterie accentuant la rythmique et les cordes  m’évoque Air époque Virgin Suicides. Le morceau dont la mélodie du refrain s’imprime immédiatement en nous aurait mérité de figurer sur la BO de Mulholland Drive tout simplement…
  2. Sycamore Feeling de Trentemøller. L’électro cinétique sombre du Danois Trentemøller me touche depuis toujours et son deuxième opus sorti en 2010 Into The Great Wide Yonder est pour moi un des sommets incontestables de sa discographie. Sycamore Feeling développe son atmosphère mélancolique un brin inquiétante, la voix douce et mystérieuse de Marie Fisker sublimant l’ensemble.
  3. Nemesis de Benjamin Clementine. Deuxième passage par le premier album At Least for Now, sommet d’émotions imparable, avec ce Nemesis porté par la voix sombre de Benjamin Clementine et la justesse de l’atmosphère instrumentale, entre piano omniprésent en fond et cordes bien senties. Ce morceau traite avec brio de la nécessité de ne pas faire souffrir les autres pour ne pas courir le risque de subir en retour la déesse Nemesis (déesse grecque de la vengeance).
  4. Earth Death de Baths. Après un premier album Cerulean lumineux, Will Wiesenfeld alias Baths sort en 2013 un Obsidian dont l’univers est plus anxiogène. L’avant-dernier titre de l’album Earth Death est porté par ses sonorités électroniques abruptes et oppressantes pour un constat amer sur la Terre, que la douce voix de Baths essaye vainement d’atténuer… Une électro cinétique de haut vol et tristement d’actualité.
  5. A.M.180 de Grandaddy. Je n’ai jamais été un grand connaisseur, ni un grand fan des Américains de Grandaddy mais cette mélodie naïve d’A.M.180, titre présent sur le troisième album Under The Western Freeway, se marie à merveille à la débauche de guitares.
  6. Sonar d’Aufgang. Le trio composé de Francesco Tristano, Rami Khalifé et Aymeric Westrich réussit brillamment dès son premier album éponyme l’association entre la musique électronique et la musique classique. Sonar se présente comme une véritable odyssée qui nous offre 7 minutes d’une grande richesse.
  7. La résiliation de Ben Mazué. Pour faire suite au Nemesis de Benjamin Clementine qui évoquait une rupture amoureuse, La résiliation qui apparaît sur un projet de Grand Corps Malade montre avec pudeur et la justesse qu’on lui connaît le processus d’oubli qui se met en oeuvre après chaque rupture…
Sylphe

Playlist du lundi n°23

Allez on est partis pour 7 nouvelles bombinettes qui devraient nous aider à gérer la dernière ligne droite avant les vacances scolaires, enjoy !

  1. The Parachute Ending de Birdy Nam Nam. Les champions du monde de turntable frappent fort en 2009 avec leur troisième album Manual for Successfull Rioting porté entre autres par cet extatique The Parachute Ending dont les sonorités âpres et son explosion en plein milieu secouent méchamment. On sent le lien fort qui unit cet album aux premiers opus de Justice
  2. Lights d’Archive. Le sixième album Lights de ceux qu’on ne présente plus en ces contrées est porté par ce titre éponyme qui figure parmi les plus beaux titres du groupe. 18 minutes sublimes pour un titre au pouvoir cinétique incontestable, de l’artisanat d’art…
  3. Sing de Four Tet. Kieran Hebden propose sa folktronica inventive depuis maintenant plus de 20 ans pour mon plus grand plaisir. Ce Sing tiré de son cinquième album There Is Love in You nous enveloppe doucement dans une version pop DIY digne de Boards of Canada. Un charme suranné se dégage de cette jolie pépite.
  4. People Movin’ de The Shoes. Nouveau passage du côté de l’électro-pop jouissive du deuxième album Crack My Bones (2011) de The Shoes avec l’instantané People Movin’. Un single électro-pop qui donne le sourire et la furieuse de faire du vélo…
  5. Genesis de Justice. Le premier album de Justice est une vraie déflagration sonore en 2007. Le son est pachydermique et immédiatement reconnaissable, 17 ans plus tard ce Genesis plus riche qu’il n’y paraît aux premières écoutes demeure un bijou sombre qui fait vibrer les corps.
  6. Steady, As She Goes de The Raconteurs. Encore un énième side-project brillant de Jack White… Le premier album Broken Boy Soldiers est porté par le rock subtil de Steady, As She Goes qui nous propose une belle débauche de guitares.
  7. World Sick de Broken Social Scene. Dans la catégorie des groupes pleins d’optimisme dont je rêverais d’être l’ami, Arcade Fire est talonné par les Canadiens de Broken Social Scene. Ce World Sick tiré du quatrième opus Forgiveness Rock Record devrait vous redonner foi en l’humanité.
Sylphe

Playlist du lundi n°22

On est repartis pour une nouvelle étape du périple musical du lundi, enjoy !

  1. This Light de Girls In Hawaii. Petit clin d’oeil entre Belges après le This Light de Ghinzu la semaine dernière. Le quatrième album Nocturne de 2017 est porté par ce bijou d’émotion This Light avec sa lente introduction contemplative et le chant écorché vif qui devrait vous évoquer un certain Thom Yorke.
  2. If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting de Get Well Soon. Le premier opus Rest Now,Weary Head! You Will Get Well Soon de Konstantin Gropper et consorts sorti en 2008 trône dans mon top 10 all-time des premiers albums chefs d’oeuvre. La voix d’encre, la tension palpable, les choeurs féminins et cette pop baroque animée d’un souffle épique, il n’en faut pas plus pour vibrer en ce lundi matin.
  3. Vital Signs de Midnight Juggernauts. Après un premier album Dystopia excellent, les Australiens de Midnight Juggernauts confirment avec The Crystal Axis leur capacité à instaurer des atmosphères brumeuses à renfort de synthés planants. Vital Signs nous happe immédiatement par sa puissance pop et sa palette de sons originaux.
  4. You! Me! Dancing! de Los Campesinos!. Je suis séduit depuis les premiers albums par l’énergie et l’optimisme débordant des Gallois de Los Campesinos! Le premier album Hold on Now, Youngster… est assez jouissif et ce You! Me! Dancing! commence avec une très longue introduction digne de Mogwai qui laisse monter la tension avant d’exploser. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser emporter ensuite par le souffle pop…
  5. Baby I’m Yours de Breakbot feat. Irfane. Dans la famille Ed Banger, on connaît très souvent les incontournables Justice mais on oublie de nombreux artistes qui ont su briller plus subrepticement. Ce Baby I’m Yours présent sur le premier album By Your Side de Breakbot est un morceau pop d’une grande justesse. La voix d’Irfane, le chanteur du groupe Outlines, se marie à merveille à une atmosphère qui n’est pas sans rappeler Phoenix.
  6. Bullets de Tunng. Un peu de douceur désormais avec la folktronica de Tunng et en particulier ce Bullets présent sur leur troisième album Good Arrows. Comme une version champêtre de The Notwist qui nous donne envie de voyager.
  7. Un jour en France de Noir Désir. Un jour en France on mettra au pouvoir l’extrême droite et on ne pourra pas dire qu’on n’était pas mis en garde depuis longtemps… Le rock engagé et électrisant de Noir Désir est à son sommet au moment de la sortie de 666.667 Club en 1996, ce Jour en France reste un moment majeur de ma génération née au tout début des années 80.
Sylphe

Playlist du lundi n°21

Hop 7 nouvelles petites pépites sorties du sac pour illuminer ce lundi, enjoy !

  1. Two Dancers (i) de Wild Beasts. Après We Still Got The Taste Dancin’ On Our Tongues nouveau passage sur le deuxième album Two Dancers (2009) des Anglais de Wild Beasts. Après la voix fragile d’Hayden Thorpe, c’est la voix d’encre de Tom Fleming – qui fait beaucoup penser au timbre du leader d’Editors Tom Smith – qui porte avec brio ce Two Dancers (i) à l’introspection subtile.
  2. Myth de Beach House. La dream pop de Beach House nous offre des moments suspendus et ce Myth, présent sur leur quatrième album Bloom (2012), vient tutoyer les étoiles. Entre grâce aérienne et tentation d’une pop plus enlevée à la MGMT, le morceau vient toucher les cordes sensibles.
  3. Daft Punk Is Playing at My House de LCD Soundsystem. Le titre-phare du premier album post-punk (un titre qui me fait bien sourire au passage et qui évoque un rêve partagé par beaucoup à mon avis…) de la bande formée autour de James Murphy. Un morceau sous tension qui brille par son âpreté électronique et son refus de véritablement exploser.
  4. The Bay de Metronomy. Le troisième album The English Riviera des Anglais de Metronomy est un pur bijou qui figure dans mon top 10 all-time des meilleurs albums. The Bay brille par ses sonorités électroniques dignes des premiers albums et sa ligne de basse qui ferait fondre la glace des pôles sans difficulté. De l’orfèvrerie musicale et un refrain addictif à souhait.
  5. Instant Crush -Unpeeled de Cage The Elephant. L’original de Daft Punk, avec Julian Casablancas au chant est déjà imparable et s’impose comme un des sommets de Random Access Memories, la rythmique oscillant entre électro et funk et le chant percutant et survitaminé au vocoder se montrant particulièrement séduisant. La version live de Cage The Elephant réussit le tour de force de redonner un second souffle à cette pépite dans une version acoustique brillante. La diction faussement nonchalante de Matthew Shultz et les cordes subliment cet Instant Crush qui garde son pouvoir mélodique addictif. De la reprise de haut vol !
  6. This Light de Ghinzu. Les Belges de Ghinzu suivent avec brio la route tracée par leurs prédécesseurs de dEUS et je vous invite à réécouter leur deuxième opus Blow qui est tout simplement brillant. This Light figure, quant à lui, sur le troisième album Mirror Mirror et brille par son émotion poignante. La voix de John Stargasm et le piano en fond devraient vous picoter les yeux, la montée finale finissant totalement de nous désarmer.
  7. Belong de The Pains of Being Pure At Heart. Certes on a connu nom de groupe plus facile à mémoriser mais la musique de ce deuxième opus Belong donne ses lettres de noblesse à un son pop-rock empreint de mélancolie. Une belle intensité pour attaquer ce lundi avec envie…
Sylphe

Playlist du lundi n°20

Continuons notre odyssée musicale du lundi avec sept nouvelles étapes incontournables, enjoy !

  1. Trouble’s What You’re In de Fink. Le troisième album Distance and Time de Fink sort en 2007 sur le label Ninja Tune. Ce label créé par Coldcut et davantage axé autour de l’électro et du hip-hop a misé dès le premier album sur Fin Greenall et sa folk mâtinée de funk. Trouble’s What You’re In s’appuie sur cette voix doucement éraillée et pleine de pudeur modestement accompagnée par une guitare omniprésente en fond. De la folk brillante pour bien débuter ce lundi.
  2. Volfoni’s Revenge d’EZ3kiel. Séduit depuis la première heure par l’univers sombre des Tourangeaux d’EZ3kiel -et ce n’est pas leur dernier album La mémoire du feu (chroniqué par ici) qui changera la tendance -, leur quatrième album Battlefield sorti en 2008 porte parfaitement son nom avec sa musique martiale à la puissance cinétique incontestable. Volfoni’s Revenge déploie avec douceur ses 7 minutes qui prennent peu à peu une véritable dimension épique, la tension électrique sous-jacente explose sur la fin et je vous mets au défi de ne pas hocher la tête seul face à votre écran…
  3. The Shore de Woodkid. Le premier album The Golden Age a déjà plus de 10 ans et s’impose comme un des meilleurs premiers albums jamais produits. Intensité, force émotionnelle, voix d’encre, orchestration léchée, il y a tout pour hérisser les poils. Ce The Shore ne déroge pas à la règle avec sa candide mélodie au piano, ses cordes toute en retenue et la force émotionnelle de la voix. Un peu de cuivres et le morceau vient tutoyer les étoiles.
  4. No Cars Go d’Arcade Fire. Ce morceau tiré du deuxième opus Neon Bible est pour moi le morceau ultime pour donner le sourire. Animé d’un vent d’optimisme d’une intensité folle, il représente tout ce qui fait le charme incomparable des Canadiens. Une rythmique uptempo, les voix de Régine et Win qui se marient à merveille, une orchestration très riche (ces cordes mon Dieu…) et cette émotion qui transpire par tous les pores en particulier grâce à cette montée finale extatique et ses choeurs jouissifs.
  5. Auto Rock de Mogwai. Deuxième présence des Ecossais dans ces playlists du lundi avec cet Auto Rock présent sur le cinquième album Mr. Beast. Porté par une douce mélodie au piano, il ne cesse de gagner en intensité sans jamais exploser littéralement. Du post-rock de haut vol.
  6. At The Door de The Strokes. Le sixième album de The Strokes The New Abnormal (chroniqué par ici pour les curieux) est un bijou inattendu porté entre autres par cet ovni qu’est At The Door. La mélancolie du chant qui contraste à merveille avec des sonorités électroniques surprenantes, une absence étonnante de rythme, le morceau est inclassable dans la très riche discographie des Américains.
  7. 60 & Punk de Death Cab for Cutie. Finissons par une douce ballade folk portée par la voix de Ben Gibbard, ballade qui m’évoque les albums d’Aimée Mann et en particulier sa BO pour le chef d’oeuvre de Paul Thomas Anderson Magnolia.

 

Sylphe

Review n°128: Iechyd Da de Bill Ryder-Jones (2024)

Voici le premier album coup de coeur de cette année 2024 ! Je dois reconnaître que c’est laBill Ryder-Jones - Iechyd Da première fois que je prends véritablement le temps de me pencher sur un album de Bill Ryder-Jones. L’ancien guitariste de The Coral, grand groupe de rock anglais des années 2000 toujours en activité, a commencé sa carrière solo en 2010 avec If… et ce Iechyd Da (« santé » en gallois) est déjà son cinquième opus. J’ai bien l’intention de rattraper mon retard et de me confronter ultérieurement aux quatre premiers albums mais j’ai fait le choix pour cette chronique de ne pas être influencé par la discographie du garçon. Ne m’en voulez donc pas les fans de la première heure de Bill Ryder-Jones, vous qui regretterez l’absence de parallèle avec les albums précédents. Je veux peut-être finalement prouver qu’il est encore possible de découvrir Bill Ryder-Jones en 2024…

Ce Iechyd Da qui semble placer sous le signe de la fête au vu de son titre est en réalité davantage un album marqué par l’introspection et la volonté d’appréhender les diverses angoisses. Une mélancolie douce et amère imprègne ces 13 titres d’une grande beauté, sublimée par les arrangements musicaux -les cordes en particulier – et une voix qui me touche particulièrement. J’ai lu à de multiples reprises que Bill Ryder-Jones était limité par sa voix mais je demeure dans une incompréhension totale face à ce jugement, trouvant que ce dernier n’a rien à envier à des artistes auxquels j’ai pensé en l’écoutant, comme Mark Oliver Everett, le leader d’Eels. Il est temps de lancer le vinyle -un bel objet acheté 21,99 seulement, ce qui mérite d’être précisé au vu de la flambée détestable des prix des vinyles depuis deux ans – afin de suivre avec délices le cheminement intérieur de Bill Ryder-Jones.

Le morceau d’ouverture I Know That It’s Like This (Baby) commence avec un sample tiré de Baby de la grande chanteuse brésilienne Gal Costa mais vous devriez davantage avoir l’impression d’entendre une revisite rusée de Loaded de The Velvet Underground. Le titre commence tout en douceur, la guitare donnant une saveur folk avant que le tempo s’accélère à la moitié et que les cordes donnent plus d’intensité à l’ensemble. A Bad Wind Blows In My Heart pt. 3 (clin d’oeil au deuxième album de 2013 qui portait ce titre) joue aussi cette même carte de la douceur avec une association piano/voix séduisante, la fragilité de la voix étant particulièrement émouvante. Après un duo d’ouverture folk (on est très loin du rock de The Coral…), If Tomorrow Starts Without Me et son violoncelle judicieux se place davantage sous l’égide d’une pop désenchantée digne d’Eels. We Don’t Need Them fait encore monter l’intensité d’un degré, les violons et les choeurs accentuant le lyrisme du titre. 

Après un I Hold Something In My Hand de popfolk plus classique, mon titre préféré This Can’t Go On s’impose comme un sommet de lyrisme. S’appuyant sur un sample de Every Little Beat of my Heart de Flashlight, on retrouve tous les ingrédients pour me toucher: la voix grave, les cordes, les sonorités intemporelles et mystérieuses et cette intensité folle qu’on retrouve dans les plus beaux titres d’Arcade Fire. Du grand art… …And The Sea qui fait penser à un intermède par sa concision nous aide à reprendre contact avec la Terre, le spoken word de Michael Head lisant en fond des extraits d’ Ulysse de James Joyce se mariant assez bien aux sonorités plus électroniques. Nous retrouvons justement cette tentation électronique avec l’excellent Nothing To Be Done porté par une mélodie faussement naïve mais vraiment addictive et le choeur des enfants de l’école primaire de The Bidston Avenue. Je me surprends de nouveau à penser à l’intensité des premiers albums d’Arcade Fire… (#cestgravedocteur?)

L’album relativement long avec ses 48 minutes réussit le tour de force de ne pas perdre en qualité au fil des titres. It’s Today Again rappelle la folk baroque mâtinée de sonorités inquiétantes de Get Well Soon pour mon plus grand plaisir avec le beau final du choeur d’enfants a capella… Christinha se place dans la droite lignée de If Tomorrow Starts Without Me tout comme How Beautiful I Am avec ses cordes et son piano qui égrène les notes comme des larmes glissant le long des joues. On pense ne plus avoir de larmes jusqu’à ce nouveau bijou qu’est Thankfully For Anthony qui peut se passer de mots tant il est beau. Nos Da n’a plus qu’à nous souhaiter une bonne nuit qui devrait, à n’en pas douter, être enchantée tant ce Iechyd Da nous a emportés loin dans ce pudique maelström d’émotions… Enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés): 6. This Can’t Go On – 12. Thankfully For Anthony – 4. We Don’t Need Them – 2. A Bad Wind Blows In My Heart pt.3

 

Sylphe

Playlist du lundi n°19

Et si on repartait avec 7 nouvelles pépites pour bien démarrer ce lundi? Oui, voici une belle question rhétorique où je m’imagine évidemment les lecteurs opiner du chef avec un enthousiasme non feint…

  1. Radio de The Avalanches. Les rois du sampling australiens frappent fort en 2000 avec leur premier opus Since I Left You qui utilisera 35000 samples ! Le titre Radio représente assez bien la folie du projet pour un résultat hybride de haut vol.
  2. Daydream In Blue de I Monster. Le deuxième opus d’I Monster Neveroddoreven sorti en 2003 restera le sommet de leur carrière et regorge de jolies trouvailles sonores. Daydream In Blue devrait immédiatement parler à vos oreilles averties car il a figuré dans de nombreuses pubs. Ce titre est une reprise de Daydream des Belges de Wallace Collection, plage finale de leur album Laughing Cavalier enregistré aux studios d’Abbey Road et sorti en 1969. Le morceau de base qui s’appuie sur le final du Lac des Cygnes de Tchaikovski met à l’honneur cette mélodie touchante d’ingénuité avec cet art des choeurs propres aux années 60-70. La reprise d’I Monster brille par la volonté d’insuffler un souffle électronique et surtout une dichotomie séduisante avec ces poussées électriques qui révèlent l’évolution de ce rêve devenant « dirty ».
  3. Davyan Cowboy de Boards of Canada. Le duo écossais composé de Michael Sandison et Marcus Eoin est un des groupes emblématiques du superbe label électronique Warp. J’ai écouté en boucle leur troisième album The Campfire Headphase (2005) qui donne ses lettres de noblesse à l’ambient. La douce mélancolie initiale de ce Davyan Cowboy laisse place à une structure de percussions et des cordes qui donnent une ambiance éthérée savoureuse à l’ensemble. De l’artisanat d’art…
  4. Womanized de Camilla Sparksss. Sans transition aucune, on retrouve l’urgence punk de Camilla Sparksss issue de son deuxième album Brutal. La canadienne Barbara Lehnoff qui oeuvre au sein du duo Peter Kernel déstabilise avec le son brut de Womanized qui m’évoque la rage sans concession de Crystal Castles.
  5. Song For Jedi de Dionysos. Le quatrième album Western sous la neige de la bande formée autour de Mathias Malzieu est un bijou produit par Steve Albini. Song For Jedi est un single imparable dont les paroles pleines de poésie font mouche. L’univers pop-rock fonctionne à merveille et la voix de Babet vient ajouter une touche de douceur savoureuse.
  6. Nantes de Beirut. Un des plus beaux morceaux de Zach Condon alias Beirut. Présent sur le deuxième album The Flying Club Cup, Nantes est un instant suspendu touché par la grâce. La voix d’encre, la symbiose entre les cordes et les cuivres, tout est au service d’une émotion poignante. A n’en pas douter, un des titres qui me touchent le plus de tous les temps…
  7. Clocks de Coldplay. Je parle rarement des Anglais de Coldplay car ils n’ont pas besoin des petits blogs du web que nous sommes pour construire sereinement leur carrière monumentale. Néanmoins, je souhaite finir cette playlist du lundi avec un extrait de leur plus bel album A Rush of Blood to the Head, deuxième opus sorti en 2002 déjà. Les tubes pleins d’émotion s’enchaînent portés par la belle voix de Chris Martin, Clocks en fait incontestablement partie et figure, selon le magazine Rolling Stones, dans leur liste des 500 plus grandes chansons de l’Histoire. A juste titre…. Enjoy !

 

Sylphe