Review n°119: Desire, I Want To Turn Into You de Caroline Polachek (2023)

Je n’avais pas conscience que le 14 février dernier ne se résumerait pas seulement à la Saint Valentin, ou cette célébration un brin capitaliste des amoureux. Caroline Polachek sortait alors son deuxième opus Desire, I Want To Turn Into You qui m’obsède depuis bientôt 3 mois et sur lequel je prends aujourd’hui le risque d’écrire, tout en sachant que mes mots ne lui rendront pas suffisamment honneur. Membre du groupe de synthpop Chairlift avec Aaron Pfenning et Patrick Wimberly (un EP et trois albums tout de même que je serais bien intentionné d’aller réécouter pour raviver des souvenirs bien endormis en toute franchise), Caroline Polachek s’est lancé dans plusieurs projets solo sous le nom de Ramona Lisa ou CEP avant de sortir son premier album sous son nom en 2019 Pang qui est passé sous mon radar et qui méritera de figurer dans ma playlist estivale de rattrapage tant j’ai lu des avis dithyrambiques dessus…

Finalement, j’ai bien peu d’attentes en écoutant ce Desire, I Want To Turn Into You (souvent la situation optimale d’écoute pour se faire cueillir) et le résultat est brillantissime. C’est incontestablement mon coup de coeur de l’année et il va falloir s’accrocher pour le détrôner de la première place qui lui est promise dans mon top de fin d’année. Véritable melting-pot d’influences, de la synthpop au trip-hop en passant par la musique électronique, porté par une voix sublime et des paroles célébrant l’amour et le désir, cet album ne cesse de se réinventer au fil des écoutes et de souligner la richesse de sa production.

Welcome To My Island démontre d’emblée la richesse de la voix avec l’impression d’un chant de sirènes qui nous envoûte et prend possession de nous. La synthpop fonctionne à merveille, même avec les parties plus sombres à la limite du spoken-word. Pretty In Possible joue de son côté la carte d’une pop plus simple qui s’insinue en nous avec sa ritournelle des dadada dadada. Bunny Is A Rider me file ensuite une superbe claque, avec cette hyperpop mâtinée de sonorités électroniques.

La pop uptempo et cette guitare hispanisante du bijou Sunset, la pop plus intimiste de Crude Drawing Of An Angel, la pépite I Believe qui réussit le tour de force de métamorphoser le trip-hop initial en une pop lumineuse, l’hymne à l’amour trip-hop Fly To You qui invite les deux belles voix de Grimes et Dido, tous les choix artistiques -pour certains assez forts – fonctionnent.

La synthop inventive de Blood And Butter, la pop douce douce et intimiste de Hopedrunk Everasking, le trip-hop de Butterfly Net, la pépite inclassable Smoke et Billions complètent la collection de perles. 45 minutes de bonheur ça vous tente? Bon weekend de trois jours, enjoy !

 

Sylphe

Review n°118: JUNGLE de The Blaze (2023)

Un EP percutant TERRITORY en 2017 sublimé par deux titres, TERRITORY et VIRILE, dont les clips sont de vrais petits bijoux d’émotion qui dépassent à eux deux les 120 millions de vue sur Youtube et un premier album DANCEHALL en 2018 qui confirme pleinement tous les espoirs placés en eux (revoir par ici le clip brillant du titre Queens), qui aurait pu prévoir un tel succès instantané de The Blaze, duo français constitué de deux cousins Guillaume et Jonathan Alric ? Après 4 ans de tournée et cette confirmation du pouvoir à faire danser les foules, The Blaze propose un deuxième album JUNGLE davantage taillé pour les dance-floors qui réussit le tour de force de garder une émotion à fleur de peau sous-jacente et de flirter avec les limites d’une trance un peu trop simpliste sans jamais les dépasser.

Le morceau d’ouverture LULLABY joue d’emblée la carte de l’émotion, la voix -toujours travaillée électroniquement – se mariant à merveille avec les synthés et cette petite ritournelle au piano en fond. L’impression que l’électro inventive de Les Gordon hésiterait à aller sur les terres plus dansantes de Jungle (le groupe, sans mauvais jeu de mots par rapport au titre de l’album). CLASH, quant à lui, ne résiste pas et saute le pas vers une électro-pop plus frontale. Sans forcément une grande originalité, il faut reconnaître que la montée uptempo fonctionne à merveille et me rappelle les grandes heures d’un groupe que j’aime à réécouter régulièrement, The Shoes. DREAMER nous rassure ensuite en misant davantage sur l’émotion, la douceur downtempo et la voix moins travaillée nous emportent facilement avant un intermède instrumental de haut vol qui nous emmène vers des terres plus dansantes. L’ensemble, brillamment illustré par le clip ci-dessous, laisse poindre cette émotion masquée sous les machines. Une bien belle pépite qui referme un tryptique initial plein de belles promesses.

MADLY propose ensuite un son plus sombre qui semble happé par les influences trance et techno du groupe, « My Love for you is on fire today » est martelé mais l’âpreté du morceau, si elle a le mérite de briser l’homogénéité de l’album, me séduit moins. HAZE joue ensuite une carte plus originale, entre douceur contemplative à la Boards of Canada au début et intermède volontiers bruitiste pour un résultat séduisant par ses contrastes. Cependant, je dois reconnaître que je suis une âme faible et je ne sais pas résister aux hymnes électro-pop, LONELY séduit par ses sonorités enjouées qui retranscrivent de manière surprenante le désir de solitude de l’être humain, par peur de souffrir.

La trance plus sombre de SIREN est ensuite un véritable bijou instrumental qui réussit le tour de force de me toucher alors qu’on est loin de ma zone de confort musicale. Du coup, BLOOM souffre de la comparaison et paraît un brin trop lisse même si cette ode atmosphérique à l’amitié a tout pour plaire… EYES et DUST vont finir brillamment l’album, le premier rappelle l’EP initial dans le traitement de la voix et touche les fibres les plus profondes alors que le deuxième offre une douceur tellement réconfortante, sublimée par la montée finale juste imparable. Voici en tout cas un JUNGLE qui brisera avec délices la morosité de ce temps et pour reprendre les paroles de LULLABY « You’re such a fucking mess », enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés): 6. LONELY – 10. DUST – 1. DREAMER – 7. SIREN

 

Sylphe

Pépite intemporelle n°128: Secret d’Emilie Simon (2003)

Il y a 3 jours, le premier album éponyme d’Emilie Simon fêtait ses 20 ans… ce qui n’est pas sans nous rajeunir, il vaEmilie Simon - ES sans dire. Un album sublime qui croise à merveille les cendres du trip-hop et une voix angélique qui séduit par sa douceur quasi-enfantine. J’avais déjà parlé du très beau morceau d’ouverture Désert ( à relire par ici) et l’actualité musicale m’amène à y jeter de nouveau une oreille pleinement séduite. Emilie Simon a en effet opté pour un choix très audacieux et sort une version revisitée de cet opus initial avec ES pour surprendre ses fans de la première heure, dont je suis, mais aussi malheureusement confirmer un ralentissement artistique assez incontestable. Tant Emilie Simon a pu me séduire avec la BO de La Marche de l’empereur ou ses albums Végétal et The Big Machine, tant depuis Franky Knight j’ai du mal à me laisser emporter par ses nouveaux albums. Un EP Mars on Earth 2020 (brièvement abordé par ici) composé pendant le confinement avait laissé un espoir mais je dois reconnaître que cet ES propose une ligne directrice assez déprimante qui brise la pureté de l’album initial. Peut-être que de multiples écoutes feront évoluer cette triste première impression et je ne peux que le souhaiter car Emilie Simon mérite mieux. Je vous invite à vous faire votre propre avis, à travers le titre Secret dans ses deux versions, enjoy !

 

Sylphe

Review n°117: Player Non Player d’Agar Agar (2023)

       Le duo composé de Clara Cappagli et Armand Bultheel, alias Agar Agar, aime prendre son temps comme ils Agar Agar Player Non Playerl’affirment dans une interview accordée aux Inrocks « On a besoin d’accueillir certaines propositions pour se les approprier et ne pas être dans un dialogue immédiat avec ce que l’on vit. » Dans une époque de l’immédiateté poussée à son paroxysme, la démarche est pour le moins à contre-courant. Le premier album The Dog and the Future (apprécié et chroniqué par ici pour l’inauguration des Five-Titles) date donc déjà de 2018 et c’est avec une véritable impatience que je me lance dans ce Player Non Player, album-concept qui est la bande-son du jeu vidéo du  même nom créée par un ami d’Armand, Jonathan Coryn. Un jeu vidéo au concept assez original où l’on incarne un personnage qui arrive sur une île et rencontre des personnages énigmatiques qu’il va aider à accomplir leurs rêves, la progression du jeu débloquant les clips musicaux interactifs d’Agar Agar.

      Le morceau d’ouverture Grass nous emmène d’emblée en territoire connu avec ses synthés brumeux, ses beats de fond et cette voix d’une nonchalance toujours aussi sensuelle et séduisante. Les synthés d’Armand Bultheel sonnent toujours aussi eighties et on perçoit tout l’amour des consoles 8-bits, à l’image d’un groupe comme Crystal Castles. The visit creuse le même sillon dans une version cependant un peu plus pop uptempo, les synthés rappelant les débuts de Calvin Harris. On retrouvera cette électro-pop attendue et riche de contrastes dans l’excellent morceau final It’s Over dont la mélancolie est particulièrement poignante.

      Néanmoins, ce Player Non Player se présente davantage comme un vrai patchwork d’inspirations diverses qui peut déstabiliser. Ainsi Trouble se présente-t-il comme un vrai casse-tête électronique qui part dans tous les sens et qui a dû se montrer particulièrement complexe à produire, dans la foulée Odile nous propose une belle plage de douceur, aussi belle qu’inattendue, contrastant avec l’intermède d’une minute 45 Dragon, électro dépouillée et languissante qui ferait penser à un morceau caché du Third de Portishead. Accrochez-vous car l’auditeur ne va pas cesser d’être trimballé dans de multiples univers: Dragonlie est un de mes morceaux préférés avec son trip-hop désincarné et cette froideur esthétique d’une grande beauté qui contraste à merveille avec Crave et ses 2 minutes angoissantes qui croisent l’univers de The Knife avec le goût du 8 bits de Crystal Castles. Ce Crave me déplaît et me met mal à l’aise et je retrouve avec plaisir la douceur de Fake names qui s’impose comme le plus bel exemple d’électrop-pop inventive d’Agar Agar.

     L’électro-pop plus attendue de No Pressure, le featuring de Zombie-Chang qui apporte un texte en japonais bien senti sur Dude on Horse et la sublime plage contemplative Plaine qui ramène aux étendues balayées par le vent de Boards Of Canada confirment ce plaisir jouissif à explorer des contrées variées. Même si ce Player Non Player m’a demandé plusieurs écoutes pour appréhender son aspect protéiforme, je ne peux que vous engager à savourer l’inventivité d’Agar Agar, enjoy !

 

Sylphe

Pépite intemporelle n°123: Mia Mia d’Um (Romulus Remix – 2017)

Ce soir j’ai très envie de mettre la lumière sur un titre obsédant que j’ai croisé par hasard sur une compilation il y a 5 ansUm - Mia Mia et qui m’électrise toujours autant lorsque l’aléatoire de ma playlist Top Choucroute (mon paradis musical qui envoie du lourd comme la choucroute…#nosrégionsontdutalent) me l’offre. Le titre original Mia Mia est sorti sur le trois titres Take My Way en 2017 par le français Üm, un beau morceau chill sublimé par des choeurs d’enfants et des cordes en fond qui rajoutent ce supplément d’âme sur une rythmique funk savoureuse. Cependant, j’ai découvert l’original après ce remix extatique de Romulus qui insuffle un vent de folie épique au morceau. Il y a dans ce titre tout ce que j’aime dans la musique électronique au sens le plus large, dans sa capacité à nous raconter et nous emporter sans paroles. C’est une véritable terre de contrastes entre une rythmique électro/techno affirmée et ces cordes initiales qui prennent une véritable place centrale avec sa construction d’une grande intelligence qui réveille en moi cette foutue envie de laisser mon corps prendre le pouvoir sur mon dance-floor intérieur. Un bijou que Baudelaire aurait bien placé au rang des paradis artificiels avec le vin et l’opium, enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°128: What They Call Us de Fever Ray (2022)

Karin Dreijer, qui forme avec son frère Olof le duo électronique expérimental The Knife, a entamé en 2009 uneFever Ray - Radical Romantics carrière solo sous le nom de Fever Ray. L’album initial éponyme est assez brillant même s’il nage en eaux troubles et développe un chamanisme assez angoissant. Je dois reconnaître que Plunge en 2017 ne m’a pas particulièrement laissé un souvenir impérissable, ce qui ne m’empêche pas d’attendre avec impatience le troisième opus Radical Romantics qui sortira le 10 mars prochain. Kandy est sorti la semaine dernière mais je préfère parler aujourd’hui d’un des deux autres titres partis en éclaireur, à savoir le morceau d’ouverture du futur album What They Call Us. On retrouve les ingrédients qui séduisent tout autant qu’ils rendent mal à l’aise: cette voix androgyne qui semble sortie d’outre-tombe, des synthés omniprésents couplés avec justesse à des drums oppressants, un personnage de clip anxyogène. Désolé, je n’ai pas forcément choisi le titre le plus lumineux pour un dimanche soir de février… Enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°127: La beauté du coeur de Saez (2022)

Saez, voici un artiste qui suscite souvent des réactions épidermiques assez diverses et contradictoires. Brillant parolierSaez - Telegram capable de sublimer son spleen dans son superbe album initial Jours étranges en 1999, qu’on a la fâcheuse tendance à résumer au single d’une génération Jeune et con, capable de provoquer à l’extrême dans le plus controversé J’accuse en 2010, Saez donne l’impression d’écrire le même titre depuis des décennies et de traîner sa nonchalance mélancolique dans des albums qui passent presque inaperçus depuis quelques années. Je l’ai clairement perdu de vue, puis je suis tombé sur son EP Telegram sorti le 9 décembre dernier. 6 titres assez attendus autour de la guerre en Ukraine, mon diable intérieur avait déjà tendance à penser que Saez était de nouveau tombé dans la facilité mais j’ai choisi de dépasser ce premier sentiment. Finalement, la poésie fait son effet et certains titres comme Telegram frappent assez juste, rappelant des évidences qu’il est bon de rappeler…J’ai choisi pour aujourd’hui le dernier titre de l’EP, La beauté du coeur, qui offre un très beau texte sensible pour dénoncer les maux de notre monde et mettre l’accent sur les belles personnes qui tentent de le rendre plus lumineux. La phrase finale répétée plusieurs fois « Il n’est pas de plus grand courage qu’être gentil » fera sourire certains par son apparente naïveté mais elle reste un message qu’il est bon de rappeler, enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°126: Strung Out Johnny d’Iggy Pop (2023)

Voilà plusieurs semaines que le dernier album Every Loser d’Iggy Pop tourne en boucle chez moi et que je tente de mIggy Pop - Every Losere convaincre difficilement que l’iguane a bien 75 ans… J’ai déjà eu la chance de voir Iggy en festival au Printemps de Bourges dans une autre vie, la vie où il était torse nu et manquait à tout moment de dégainer la banane car le monsieur a une forte tendance à l’exhibitionnisme. Sa carrière avec les Stooges ou en solo est gargantuesque et je me suis littéralement perdu dans sa discographie au point d’abandonner le compte de ses albums… J’ai longtemps hésité à écrire une review sur Every Loser, puis je me suis ravisé, ne me sentant pas les épaules pour le chroniquer, par respect pour les fans de la première heure qui auraient perçu ma relative méconnaissance de la discographie de l’icône rock qu’il est.

L’homme sait s’entourer et l’on retrouve Chad Smith des Red Hot Chili Peppers, Duff McKagan des Guns N’Roses, Stone Gossard de Pearl Jam et Taylor Hawkins des Foo Fighters entre autres… Désolé pour le name-dropping mais il est bon de montrer que participer à un album d’Iggy Pop reste un graal ultime pour tout musicien rock qui se respecte. Le résultat est un condensé d’énergie rock de 11 titres et 36 minutes qui me laisse pantois, les années semblent n’avoir pas de prise sur l’iguane et cette voix tout droit sortie d’outre-tombe fait toujours le même effet… J’ai choisi le tube en puissance Strung Out Johnny qui aborde l’addiction à la drogue (oui très surprenant), les guitares sont de sortie et le chant monte en puissance, prenant presque une teinte plus pop. Le clip est barré, Iggy Pop a priori doit sa ligne à une consommation accrue de fruits, bref tout est en place, enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°125: Weightless d’Arlo Parks (2023)

Des nouvelles aujourd’hui d’Arlo Parks qui avait illuminé mon année 2021 avec son deuxième album Collapsed In Arlo Parks - My Soft MachineSunbeams (à relire par ici)… A priori, je n’avais pas été le seul sous le charme car cette dernière avait remporté le Mercury Prize en 2021 pour cet album. Pour notre plus grand bonheur, son troisième album My Soft Machine sortira le 26 mai prochain et les premiers singles laissent augurer de bien belles choses. Vendredi dernier, c’est le titre Weightless qui est apparu sur la toile, on y retrouve cette voix chaude qui paraît immédiatement habituelle, cette pudeur à se livrer et pour couronner le tout, un refrain séduisant qui nous emporte facilement. Allez, on prend notre mal en patience, il ne reste plus que 4 mois à attendre, enjoy !

 

Sylphe

Pépite intemporelle n°117: Fall d’Editors (2005)

Ayant envie de douceur pour réchauffer les coeurs et oublier le spleen latent du dimanche soir, je vais miser ce soir surEditors - The Back Room une valeur sûre avec les Anglais d’Editors et en particulier leur premier album The Back Room sorti en 2005. J’ai parlé il y a peu sur le blog de leur septième et dernier album EBM sorti le 23 septembre dernier (à relire par ici) qui fait bien le boulot mais qui a tendance à manquer d’émotions. Il faut dire que le choix de travailler en étroite collaboration avec Blank Mass a tendance à radicaliser l’aspect électronique du groupe.

Il convient de se rappeler que la voix (et quelle voix…) de Tom Smith était davantage au centre des compositions au début, apportant un supplément d’âme incontestable. Fall, le quatrième titre de l’album, est ainsi un bijou d’émotions qui fait la part belle au chant, la litanie des « I wanted to see » me provoquant toujours autant de frissons 17 ans plus tard. La montée finale amène une tension supplémentaire et nous invite à réécouter avec délectation ce The Back Room, sorti le jour même de mon anniversaire. Il y a des signes qui ne trompent pas, enjoy !

 

Sylphe