Pépite du moment n°141 : Cape Forestier (2024) de Angus & Julia Stone

439735Ce début 2024 marque le retour musical des Stone. Pas les Rolling, mais Angus et Julia, autrement dit le duo frère/sœur qui fait le bonheur de nos oreilles depuis déjà cinq albums. Il faut remonter en 2017 et à Snow pour se régaler de leur dernière galette studio. Depuis, silence radio à l’exception de l’excellente BO du jeu vidéo Life is strange : True Colors datant de 2021. On se souviendra aussi qu’après leurs deux premiers albums A book like this (2007) et Down the way (2010), le duo australien s’était mis en sommeil. Il aura fallu toute l’énergie du producteur Rick Rubin pour les sortir de leur pré-retraite, avec à la clé l’album Angus & Julia Stone (2014), à ce jour leur plus gros succès. Autant dire que l’absence de nouveau son stonien depuis plusieurs années laissait penser à une nouvelle période de silence, peut-être même définitive. C’est donc avec un immense plaisir que l’on a appris le mois dernier le retour d’Angus & Julia Stone, et quel retour : un sixième album studio intitulé Cape Forestier annoncé pour le 10 mai 2024, une tournée internationale dans la foulée, et pour lancer le tout, un premier extrait The wedding song.

Un mois plus tard, nos deux folkeux préférés nous déposent Cape Forestier, second single et extrait de l’album à venir. Autant le dire tout de suite : si les 12 titres du disque sonnent comme ces Cape Forestier et The wedding song, on tient peut-être là l’opus le plus intimiste, le plus fragile, mais aussi le plus beau et le plus touchant d’Angus & Julia Stone. Démarrant sur une petit boîte à rythmes trompeuse, le titre revient très vite à ce qui fait la magie du duo. Une guitare folk, quelques traits d’une autre électrique, le tout soutenu par une rythmique des plus élégantes et discrètes, pour une balade folk absolument renversante. Les voix y sont aussi pour beaucoup. Les voix, car sur Cape Forestier, Angus et Julia mélangent leurs deux voix comme jamais. Angus porte le texte principal, mais Julia n’est pas en reste et vient doubler certaines phrases, comme au-dessus, en amont, en écho, en réponse. Il en résulte un titre d’une finesse et d’une émotion puissantes.

Cape Forestier a la douceur du soleil levant au travers des arbres, d’un coucher de soleil sur la mer, et entre les deux d’un café ou d’un verre de vin en terrasse, d’une balade dans le calme de la nature, d’une paisible journée de vacances, de la vie qui se déroule à son rythme. Angus & Julia Stone c’est tout ça et bien plus. C’est avant tout de la musique douce et caressante qui fait un bien fou, qui apaise et que l’on adore écouter et réécouter. Cape Forestier signe un retour plus que prometteur, dont on vous laisse apprécier la délicatesse en écoutant ce nouveau single. Histoire de confirmer, vous pourrez aussi écouter à la suite The wedding song, autre petit bijou d’écriture et d’interprétation. Pour les plus fans, l’album est déjà en précommande (CD et vinyle) chez tous les bons disquaires. Quant à la tournée, elle s’arrête en France pour quelques dates en mai et juin à Lille, Nantes, Marseille et Paris. Les places partent comme des petits pains tout chauds. Il est néanmoins encore possible d’en attraper pour découvrir sur scène la folk sensible, ciselée et émouvante de ce duo décidément incroyable et follement envoûtant.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°140: Dark Hearts d’Eric Neveux et Jean-Pierre Ensuque (2023)

Avant de parler du premier véritable album coup de coeur de 2024 la semaine prochaine -petitCoeurs Noirs indice, un titre d’album gallois, je vais vous partager ma découverte d’une série très intense Coeurs Noirs créée par Corinne Garfin et Duong Dang-Thai. En plein coeur de l’Irak et plus particulièrement de Mossoul, nous suivons des membres des Forces Spéciales françaises qui, dans un contexte géopolitique brûlant, tentent de lutter contre la progression irrémédiable de Daech. Les 6 épisodes de la première saison dressent un tableau réaliste des opérations des soldats français, sans tomber dans la caricature d’un monde manichéen où les Français seraient présentés comme des sauveurs. Tous les acteurs sont convaincants avec une mention spéciale pour Nina Meurisse et le toujours excellent Nicolas Duvauchelle.

La BO joue ici un rôle central pour instaurer des ambiances toutes en tension. Nous pouvons sentir dans le travail d’Eric Neveux toutes les influences du post-rock, en particulier de Mogwai. J’ai choisi le titre principal Dark Hearts qui accompagne le très beau générique avec sa lente montée oppressante qui rappelle la BO des Revenants (hop on retrouve Mogwai). Une douce mélodie au piano en fond, une batterie toute en retenue et des sonorités plus âpres et discordantes, il n’en faut pas plus pour hérisser les poils… Enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°139 : Twenty 20 (2021) de Rone feat. Roya Arab

roneRone est à ce jour un des dignes représentants de la musique électronique française. Né Erwan Castex (aucun lien de parenté, faut-il le rappeler, avec l’ancien Premier Ministre français), le garçon ne sait ni lire ni écrire une partition. Il est pourtant l’auteur de bien belles pages musicales, que l’on peut retrouver dès 2009 sur son premier LP Spanish Breakfast. Suivront 5 autres albums, dont l’excellent Mirapolis en 2017, et Rone and Friends, le dernier en date publié en 2021 (et chroniqué à l’époque par le copain Sylphe). Album de collaborations avec des artistes aussi divers que Camélia Jordana, Yael Naïm, Odezenne, Dominique A ou encore Flavien Berger, ce projet fait suite à la période de confinement 2020 (oui, rappelez-vous, ce printemps que nous avons tous passé reclus pour échapper au risque covidesque). Un confinement qui avait alors mis à mal Room with a view, le précédent projet de Rone donné au Théâtre du Châtelet. Un confinement qui a aussi attaqué le lien social et le partage. Comme pour conjurer le (mauvais) sort, Rone and Friends rassemble du monde, et du beau monde, pour 12 titres et 45 minutes de créations croisées et de mélanges d’inspirations.

En clôture de ce très chouette album, Roya Arab vient apporter sa contribution vocale. Chanteuse et archéologue (ça ne s’invente pas) britannique née en Iran, elle est notamment connue pour sa participation à Londinium, premier album d’Archive. Son incroyable voix, à la fois délicate et puissante, éclairait alors cet opus, et notamment le titre Nothing Else, de toute sa lumière. Rebelote sur ce Twenty 20 partagé avec Rone. Sur les nappes électros du musicien, la chanteuse dépose ses lignes vocales qui font dresser les poils dès les premières secondes. Avec une petite pointe de Shirley Bassey sur certaines intonations, Roya Arab fait monter en puissance ce titre, avant l’accalmie des dernières secondes qu’elle clôt d’un a capella élégant et envoûtant. La pépite ne dure que 2 minutes 30, mais on est à un tel sommet de maîtrise et d’émotions qu’on n’oserait même pas en demander plus.

Une telle alchimie entre Roya Arab et Rone ne doit pas nous faire oublier que l’album contient 11 autres titres avant ce Twenty 20. Ils sont tout aussi efficaces. Si vous êtes passés à côté de Rone and Friends depuis 2 ans, il n’est jamais trop tard : commencez par la fin en écoutant Twenty 20, puis découvrez ensuite ce qui conduit à cette pépite. Vous ne regretterez pas le voyage.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°138: You Can Let Go de Half Moon Run (2023)

La musique est un refuge face à la violence de notre monde moderne. Je suis désolé pour cette assertion qui va paraître d’une grande platitude mais c’est mon ressenti après cette dernière semaine qui ne donne guère foi en l’humanité…

Je ne connais pas ce groupe canadien Half Moon Run et j’ai a priori une belle discographie à aller parcourir car Salt sorti le 2 juin dernier est déjà leur septième opus. A la lecture de leur page Wikipédia -et oui on s’informe par tous les moyens – je vois qu’au début de leur carrière ils ont fait la première partie d’artistes qui me sont chers comme Patrick Watson, Metric ou encore Of Monsters and Men. Montréal et le Québec en force ! #HalfMoonRunvaoccupermesprochainesvacances

Le titre du jour You Can Let Go est le morceau d’ouverture de Salt, je me suis immédiatement fait happer par le souffle pop qui l’anime. Une rythmique uptempo, des voix quasi incantatoires et cette utilisation des guitares qui me fait penser à Phoenix. Le résultat brille par sa spontanéité et me donne le sourire et l’envie de lâcher prise. Aujourd’hui, je n’en demandais guère plus, merci Half Moon Run.

Sylphe

Pépite du moment n°137: Space Invader de The National (2023)

Vendredi dernier est sorti Laugh Track, le dixième album studio de The NationalThe National - Laugh Track, qui fait suite à First Two Pages of Frankenstein sorti le 28 avril. Vous ne rêvez pas… la bande de Matt Berninger vient d’enchaîner deux albums en quelques mois, battant en brèche la menace d’un quelconque essoufflement artistique. L’indie rock des Américains n’est plus à présenter, depuis 2001 ces derniers nous offrent de véritables moments d’émotion.

Je n’ai pas assez de recul et d’écoutes sur ce Laugh Track, cependant le single Space Invader sorti en éclaireur depuis un bon mois a immédiatement trouvé grâce à mes oreilles. Ce titre qui aborde avec pudeur l’aspect irrémédiable de certaines décisions dans nos vies et les regrets lancinants qui en découlent allie avec finesse le timbre mélancolique de Matt Berninger et une instrumentation en retrait qui sait néanmoins se mettre en valeur à travers les refrains pleins de justesse. Le titre paraît immédiatement familier et va prendre encore plus d’épaisseur dans sa deuxième partie. La montée instrumentale qui prend le pouvoir sur cette voix désincarnée étouffée par les regrets est sublime d’intensité et je ne peux que rendre les armes face à cette batterie omniprésente sur la fin, comme une représentation du regret qui nous obsède et nous ronge. Bonne écoute à vous, enjoy !

Sylphe

Pépite du moment n°136: This World Couldn’t See Us de Nabihah Iqbal (2023)

Voici un titre que j’écoute régulièrement depuis plusieurs mois et qui mérite amplement un petitNabihah Iqbal - DREAMER mot en ces contrées. Etre signée sur le label Ninja Tune est déjà un gage de qualité et la Londonienne Nabihah Iqbal ne déroge pas à la règle. Après un premier album de trip-hop brumeux Weighing of the Heart sorti en 2017 passé sous mon radar à l’époque et savouré depuis, le 28 avril dernier DREAMER a brillamment pris la suite. De belles plages de douceur (In Light, Lilac Twilight ou Closer Lover) et des incursions bien senties sur les dance-floors (Gentle Heart ou Sky River) donnent cette impression de naviguer entre Cocteau Twins ou Kelly Lee Owens. Le titre du jour This World Couldn’t See Us est finalement peut-être celui qui symbolise le moins l’album mais j’en suis tombé sous le charme. Des synthés qui réveillent les spectres du shoegaze, une ligne de basse qui me fait penser à The XX, un chant feutré et un brin mystique qui met en avant un amour passé idéalisé, voici une bien belle porte d’entrée vers ce DREAMER… Enjoy !

 

Sylphe

Pépite du moment n°135 : Vice (2023) de Archive

artworks-21EkxDCvhQ3a-0-t500x500Voilà un moment que je vous avais laissés tranquilles avec Archive. Depuis le phénoménal dernier album Call to Arms & Angels (chroniqué et à relire par ici) sorti en avril 2022, le groupe britannique avait surtout fait l’actualité en reportant sa tournée européenne prévue à partir d’octobre 2022, pour des raisons fort compréhensibles. La santé étant revenue, je m’attendais à ce qu’on reparle d’Archive en octobre prochain, pour le démarrage du Call to Arms & Angels Tour, sur lesquels on ne manquera pas d’aller les écouter. Pourtant, Archive vient de droper presque sans prévenir un nouveau titre, sobrement intitulé Vice. On retrouve dans ce single le côté claviers planants en intro, surplombés par une voix sortie de presque nulle part. Durant les 4 minutes 30 qui suivent, ce ne sera qu’enchainement de rythmes et cassures de rythmes, avec au beau milieu un petit pont vocal en suspension.

Vice était inattendu, Vice est un titre imparable. Archive frappe une nouvelle fois très fort en faisant naître dans nos têtes des images, un climat, des tensions, des apaisements… En moins de 5 minutes c’est le chaos et la sérénité, le calme et la tempête. Et ce n’est pas le clip accompagnant Vice qui nous fera mentir. Dave Pen y est très présent, dans une bien intrigante situation qui ne se dénoue que dans les dernières secondes et que je vous laisse apprécier. Tout est percutant et efficace du début à la fin. Je suis hanté par ce Vice depuis sa mise en ligne hier. Le rythme lancinant et entêtant, les boucles, les tensions dans la voix qui s’équilibrent avec une mélodie en apesanteur… Archive est de retour avec un son on ne peut plus dans la lignée du Call to Arms & Angels qui m’a retourné à sa sortie, et continue à le faire.

Vice sort pile au bon moment pour relancer la hype autour du Call to Arms & Angels Tour, qui débutera le 5 octobre prochain à Dijon. Dans la foulée de ce nouveau titre, Archive a annoncé que Vice serait inclus dans une réédition Deluxe de Call to Arms & Angels à venir le 6 octobre (exclusivement digitale semble-t-il) comprenant les 17 titres de l’édition originale, les 17 démos et 4 inédits. Certains diront que le groupe sort ce Vice et cette réédition opportunément, d’autres diront plutôt intelligemment. Peu importe. Choisissez un camp si cela vous chante, mais l’essentiel reste bien la musique, et l’écoute de ce puissant Vice qui ne vous laissera pas intacts.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°134 : I Inside the Old I Dying (2023) de PJ Harvey

I-Inside-the-Old-Year-DyingLe 7 juillet approche à grands pas. Une date qui marquera la fin officielle de l’année scolaire, mais qui est aussi celle de la sortie du nouvel album de PJ Harvey. Nous avions déjà évoqué le retour de dame Harvey à l’occasion de la sortie du single A child’s question, August fin avril dernier. A un mois de l’arrivée de sa dixième galette studio, l’artiste propose un nouvel extrait de I Inside the Old Year Dying, intitulé I Inside the Old I Dying. Sur un clip réalisé par Cristóbal León & Joaquín Cociña, d’une absolue beauté et d’une créativité sans nom, PJ Harvey creuse le sillon de la mélancolie envoûtante entamé avec A child’s question, August. Guitare et percussions légères pour porter, une nouvelle fois, la voix de la chanteuse. Voix haut perchée, qui sait redescendre dans un medium du plus bel effet. Voix dont elle joue comme d’un instrument, en se baladant en toute fluidité dans l’étendue dont elle est capable.

I Inside the Old I Dying est une petite merveille qui laisse imaginer un grand album. Tous les albums de PJ Harvey le sont, mais nous en manquions depuis 2016 et The hope six demolition project. Un disque conceptuel, quelque peu expérimental, assez éloigné des premiers et très rock Dry et Rid of me, mais néanmoins toujours aussi captivant. Pour ce futur dixième opus, et à la lumière des singles A childs’ question, August et I Inside the Old I Dying, les paris sont ouverts. PJ Harvey vire-t-elle dans une forme de folk mélancolique ? Ces deux premiers extraits ne sont-ils qu’une facette de l’album à venir ? Quoiqu’il en soit, un disque très possiblement intimiste et introspectif, au vu du descriptif officiel : « Sur cet album, qui a été enregistré avec ses collaborateurs de longue date John Parish et Flood, PJ Harvey construit un univers sonore situé dans un espace entre les contraires de la vie, l’histoire récente et le passé ancien. Parsemées d’images bibliques et de références à Shakespeare, toutes ces distinctions finissent par se dissoudre dans quelque chose de profondément édifiant et rédempteur. »

Inutile de préciser qu’on a très hâte de découvrir ce nouvel opus. Pour patienter, nous avons déjà deux extraits, dont ce très beau I Inside the Old I Dying qu’on ne peut que chaudement vous recommander.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°133 : New Gold (2022) de Gorillaz feat. Tame Impala & Bootie Brown

500x500De la plage à l’île, il n’y a qu’un pas. Sorti le 24 février 2023, soit presque 13 ans jour pour jour après Plastic Beach, le nouvel album de Gorillaz nous balade sur Cracker Island. Dix titres de haute volée, comme toujours chez Gorillaz, pour une galette qui s’ouvre sur le titre éponyme Cracker Island et se refermer une quarantaine de minutes plus tard avec l’ivresse d’un voyage musical d’une efficacité redoutable. Rappelons que Gorillaz est avant tout Damon Albarn, leader et chanteur de Blur. Ce groupe de pop anglaise a fait les beaux jours des 90’s essentiellement, en étant actif de 1989 à 2003, avant d’être réactivé en 2009. Un nouvel album est d’ailleurs prévu pour le 21 juillet prochain. Durant les années Blur, mais aussi les années de pause, Damon Albarn s’est offert quelques projets alternatifs. Si l’on peut penser à The Good, the Bad and the Queen, supergroupe rock fondé en 2006 et composé de musiciens venus notamment des Clash et de The Verve, Gorillaz est la formation qui nous vient plus immédiatement en tête. Grâce, peut-être, au premier album sorti en 2001 avec ses incroyables 5/4, Clint Eastwood ou Latine Simone. Un premier opus régulièrement suivi d’une production aussi pléthorique que passionnante à découvrir à chaque fois.

Cette année 2023 est celle de Cracker Island, huitième album studio du groupe virtuel. Oui, virtuel car, rappelons-le, Gorillaz c’est avant tout Damon Albarn, accompagné de musiciens virtuels et totalement inventés avec son compère Jamie Hewlett. Néanmoins, pas si virtuel que ça, puisque Gorillaz s’adjoint régulièrement les services d’autres musiciens en chair et en os. Les fameux featuring, qui permettent à la formation de ne jamais s’enfermer dans un genre précis, pour multiplier les ambiances et styles musicaux. Le New Gold qui nous intéresse aujourd’hui est typique de cette recherche artistique. Sorti initialement en single le 31 août 2022, le morceau invite Tame Impala et Bootie Brown. D’un côté, une sorte de jumeau artistique de Gorillaz, puisque Tame Impala est un groupe/projet musical de pop-rock psychédélique initié par le musicien multi-instrumentiste australien Kevin Parker. Ce dernier compose et enregistre la totalité de ses créations seul, même s’il retrouve des musiciens sur scène lors des tournées. De l’autre, Bootie Brown, rappeur américain et membre fondateur de The Pharcyde. Pur produit du son hip-hop West Coast, Bootie Brown apporte son flow efficace et généreux.

Il résulte de ce mélange un titre qui navigue sans cesse entre la pop électro, le rap West Coast et une sorte de funk disco qui ne laisse insensible et immobile aucun corps sur cette planète. New Gold est un bonbon sucré, une pilule de bonheur sonore immédiat. Sensuel à souhait, bourré d’énergie suave et de douceurs groovy, voilà bien un morceau qui ne peut qu’éclairer votre journée et la faire se dérouler de la meilleure des façons. Que voulez-vous de plus ? Un dimanche de repos et du soleil plein la peau ? Ça tombe bien. On est dimanche, et le soleil va régner comme jamais. New Gold.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°132 : A Child’s Question, August (2023) de PJ Harvey

hqdefaultCe mercredi 26 avril est marqué par le retour (et quel retour) de PJ Harvey. Celle qui domine du haut de ses désormais 53 ans le rock indépendant/alternatif parfois teinté de folk depuis maintenant 31 ans nous revient au travers d’un single disponible depuis quelques heures, A Child’s Question, August. La grande question était de savoir vers quel terrain musical PJ Harvey allait nous emmener. Depuis Dry (1992) qui reste à mes yeux un des plus grands albums de rock qui existe, elle n’a eu de cesse d’explorer différentes facettes du rock, puis de la musique en général. Souvenons nous du premier virage Is this desire ? (1998), qui amenait tout autant des sons électros que des balades folks mélancoliques, ou encore du choc White Chalk (2007) qui ouvrit la porte à Let England Shake (2011) et The Hope Six Demolition Project (2016). Ces deux dernières galettes sortent du terrain rock pour aller visiter des compositions plus expérimentales, introduisant des instruments assez rares voire inédits dans le milieu rock. Sept années déjà que nous étions sans nouvelles compositions de PJ Harvey, sept années d’une forme de manque malgré le gargantuesque coffret B-Sides, Demos & Rarities sorti l’an dernier et qui n’a toujours pas fini de me fasciner.

L’annonce d’un nouveau single a donc forcément attisé ma curiosité. A Child’s Question, August est disponible à l’écoute depuis ce matin. Et c’est une petite merveille. Un titre très posé, avec une dose de mélancolie, mais incroyablement envoûtant. Il me rappelle des titres comme The River (sur l’album Is this desire ?) par son côté traînant, magnétique, enveloppant. La trame musicale est d’une sobriété à toute épreuve mais diablement efficace, notamment pour servir de support à la voix de PJ Harvey. Et, une nouvelle fois, quelle voix. En un titre d’à peine 3 minutes, la chanteuse en exploite toute l’étendue, passant des notes les plus hautes pour les couplets aux graves les plus posés pour le refrain. Cerise sur le gâteau : le clip qui accompagne cette nouvelle pépite est d’une beauté incroyable. Réalisé par Steve Gullick en quasi noir et blanc du début à la fin, les images s’enchaînent au son de A Child’s Question, August comme si musique et visuels avaient toujours été là et s’étaient enfin trouvés pour notre plus grand plaisir.

PJ Harvey est de retour avec ce single, en prélude à un futur album intitulé I Inside The Old Year Dying, à paraître le 7 juillet prochain. D’ici là, je vous laisse découvrir ce magnifique A Child’s Question, August.

(Visuel tiré du clip by Steve Gullick)

Raf Against The Machine