Pépite du moment n°93: Je tiens d’elle de Bernard Lavilliers feat. Terrenoire (2021)

Voilà l’instant d’émotion qui devrait illuminer votre dimanche… A ma gauche un artiste qu’on ne présente plus, BernardBernard Lavilliers Lavilliers, qui sortira son 23ème album studio (oui ce chiffre laisse pantois, je vous l’accorde) Sous un soleil énorme le 12 novembre prochain et à ma droite un duo talentueux Terrenoire dont le premier album Les forces contraires est un diamant brut qui s’est imposé comme le plus bel album de 2020 pour moi (à lire par ici et par ici ). Un point commun qui a uni ces artistes pour ce superbe morceau Je tiens d’elle, leur ville natale de Saint-Etienne. Sur une orchestration tout en douceur et en simplicité, entre piano et cordes, un texte puissant se déroule avec justesse. Les voix se croisent et s’entrelacent avec délices pour rendre hommage à cette ville admirée dont il a fallu partir pour mener une carrière musicale. Rarement un hommage rendu à une ville aura été si touchant et si juste, à la fois explicite et d’une grande pudeur, il ne m’en faut pas plus pour rendre mon dimanche plus beau et me confirmer les talents de production de Terrenoire. Enjoy !

Sylphe

Five Titles n°25: Party Like a Human de General Elektriks (2021)

Il y a peu, je prenais plaisir à réécouter le deuxième album Good City for Dreamers de General Elektriks (à voir parGeneral Elektriks Party Like a Human ici), album qui n’a pas pris une ride et dont l’électro-funk fait mouche avec délices. 12 ans et 4 albums plus tard, le septième opus Party Like a Human est sorti le 24 septembre dernier. L’occasion de prendre des nouvelles d’Hervé Salters et de voir si sa folie créatrice est toujours au beau fixe. Sans forcément révolutionner son style, même si les featurings sont plus nombreux que d’habitude et l’ouverture vers le hip-hop plus grande, ces 43 minutes font bien le job et nous plongent dans cet univers si atypique et si reconnaissable. L’ensemble est très homogène et je peux cependant regretter l’absence de véritables bombinettes électro-pop qui donneraient un supplément d’âme à cet album. Maintenant ce Party Like a Human dont la pochette ferait penser à une version moderne d’un tableau de Jérôme Bosch -en réalité, c’est le tableau Off the Wall : Art of Absurd de Laurina Paperina – demeure une très bonne porte d’entrée dans l’oeuvre de General Elektriks. La preuve en cinq titres qui fonctionnent à merveille…

  1. Le morceau d’ouverture Seeker nous ramène d’emblée en terrain connu. Basse funk, rythmique toute en ruptures, synthés hypnotisants, la voix d’Hervé Salters qui se plaît à naviguer dans les aigus, tout est parfaitement en place et nous ramène plus de 10 ans en arrière dans un univers hédoniste à souhait.
  2. Party Like a Human, le morceau éponyme, joue la carte d’un groove chaleureux et gourmand. Les synthés ne sont jamais loin et électrisent l’ensemble, en particulier sur une fin surprenante par son minimalisme.
  3. Chambre magique, seul titre chanté en français, ramène quant à lui vers l’univers fantasmagorique d’un Flavien Berger. Le duo de voix fonctionne à merveille et je découvre avec plaisir le timbre de voix de l’actrice Ariane Labed d’une grande sensualité qui se marie parfaitement à cette atmophère jazzy d’une grande douceur. Ce récit d’un rêve devenu cauchemar amène à l’évasion…
  4. Giving Up on You me séduit, quant à lui, par deux aspects : l’habituelle atmosphère électro-funk dans la droite lignée de Seeker mais aussi ces montées symbolisées par des violons bien sentis qui me rappellent, de manière assez surprenante, Poni Hoax.
  5. Le tryptique Cosmic Check clot avec brio l’album. J’apprécie tout particulièrement le featuring du rappeur Quelle Chris sur Cosmic Check Pt. 2 : One Foot in the Grave (plus convaincant que Lateef the Truthspeaker sur Electric Pigeons). Son grain de voix sombre se marie parfaitement à une ambiance plus mystérieuse qui n’est pas sans rappeler l’univers de The Avalanche. Cosmic Check Pt.3 : Humans Unite ! contrastera assez brillamment ensuite dans une version pop jazzy décomplexée où le refrain s’incruste en nous de manière indélébile.

Voilà à coup sûr un album plus riche qu’il n’y paraît à première vue. Moi-même, j’ai l’impression que mon avis n’a cessé d’évoluer au fil de cette chronique. A vous de vous faire votre propre avis désormais, enjoy !

 

 

Sylphe

Five reasons n°32 : Monsieur Gainsbourg revisited (2006)

Monsieur-Gainsbourg-RevisitedSorti voici déjà quinze ans et réédité en 2020, Monsieur Gainsbourg revisited fait un retour un peu inattendu dans mes oreilles ces derniers jours. La faute/La chance, tout dépend de la façon dont on voit les choses, à la trouvaille au fond d’un bac d’un exemplaire vinyle à dix balles. Illico acheté, illico réécouté. Les quinze titres de cette compilation sont autant de pépites à savourer sans retenue. Cette chronique aurait pu être un Five titles, mais comment n’en garder qu’un tiers ? Chacun des artistes qui intervient dans l’affaire propose une relecture en anglais d’un titre de Gainsbourg. Si vous avez un peu de temps libre en attendant l’Hallouine ET envie de bon son, voilà cinq raisons pour lesquelles vous pouvez plonger sans réserves dans Monsieur Gainsbourg revisited.

  1. L’album propose donc quinze titres de Gainsbourg, réadaptés pour la plupart par Boris Bergman et Paul Ives. On a aussi connu pire tandem. On aussi connu pire casting musical : la brochette est assez incroyable, tout autant qu’improbable, et regroupe du beau monde essentiellement issu de la scène britannique, mais pas que. A Franz Ferdinand, Portishead, Marianne Faithfull ou encore The Kills, s’ajoutent Michael Stipe, Feist ou encore Dani. Du lourd, très clairement. Chacun propose, dans son style musical initial, une réinterprétation assez bluffante d’une chanson de Gainsbourg.
  2. Pour s’en convaincre, il suffit de s’arrêter sur quelques titres (cinq par exemple, #subtilemiseenabyme ^^) pour apprécier la variété de l’opération. La galette s’ouvre sur A song for Sorry Angel par Franz Ferdinand et Jane Birkin. Là où l’original sent la dépression malsaine à plein nez, les FF & JB proposent une relecture rock avec, en arrière-plan, un gimmick jamesbondien à souhait. Trois plages plus loin, Portishead relit Un jour comme les autres, rebaptisé Requiem for Anna : l’original, interprété trip-hop sur le sample du Requiem pour un con (sur lequel on enchainera d’ailleurs). Brillant, tout simplement. Encore plus loin, Tricky démonte Goodbye Emmanuelle dans un Au revoir Emmanuelle poisseux, vénéneux, sexuel. Faut-il encore mentionner I call it art (La chanson de Slogan) par The Kills, ou la version défénestrée des Sucettes aka The Lollies par feu Keith Flint, pour mesurer combien cet album offre à la fois diversité et unité ?
  3. Cerise, les titres retenus ne sont pas nécessairement parmi les plus connus ou les plus attendus. Point de Javanaise, de Bonnie and Clyde ou de Love on the beat au tableau. Si l’on retrouve tout de même Je suis venu te dire que je m’en vais ou Le poinçonneur des Lilas, l’enregistrement fait aussi la part belle à Ces petits riens, L’Hôtel particulier ou Un jour comme un autre. Cette sensation de sortir de la compilation/revisite toute faite et attendue est plutôt appréciable. Autrement dit, l’impression de se trouver face à une vraie démarche artistique et créative, et non face à une énième opportunité commerciale, fait du bien à notre intelligence musicale.
  4. L’ensemble va même plus loin, en nous faisant presque oublier qu’il s’agit originellement de titres de Gainsbourg. Chacun des artistes présents s’est totalement réapproprié sa reprise, au point de faire passer chacune des versions pour un titre de son répertoire. Tout au plus s’aperçoit-on de la paternité de la composition en écoutant des relectures proches de l’originale, comme I love you (me neither) aka Je t’aime (moi non plus) ou I just came to tell you that I’m going (Je suis venu te dire que je m’en vais). Pour le reste, la reprise de Franz Ferdinand est marquée de l’ADN Franz Ferdinand, tout comme le Goodbye Emmanuelle de Tricky rappelle les plus grandes heures du garçon.
  5. La relecture fonctionne tellement bien que cet album peut même plaire à des réfractaires à Gainsbourg. Vous n’aimez pas sa musique ? Sa production musicale vous laisse de marbre, voire vous insupporte et vous détestez ? Essayez tout de même Monsieur Gainsbourg revisited, tant la couche de peinture modifie la donne. Je ne dis pas ça en l’air, c’est testé : j’ai parlé de ce disque à un copain, musicien qui plus est, et musicien de grand talent, qui exècre Gainsbourg, sa musique comme le personnage. En bon musicos ouvert d’esprit, mais aussi attiré par le casting, il est allé écouter et m’a avoué que certains morceaux fonctionnent quand même plutôt bien. Un bon signe d’une démarche artistique réussie.

Monsieur Gainsbourg revisited atteint donc son but, à savoir proposer une poignée de titres revus et corrigés qui font presque oublier qu’on écoute du Gainsbourg. C’est aussi l’occasion de passer un moment avec une pléiade d’artistes qui offrent le meilleur d’eux-mêmes. L’album est évidemment dispo sur toutes les bonnes plate-formes de streaming, mais en fouinant un peu, vous le trouverez en CD ou vinyle, qui plus est à un prix très raisonnable. On ne le dira jamais assez, achetez des disques ! Pourquoi donc s’encombrer de disques et de DVD/blu-rays qui prennent de la place ? Parce que, le jour où on arrête son abonnement DeezSpotiApplefy, ou DisNetflixOCS, on n’a plus rien, ni sous la main, ni à partager. Sur ce, je vous laisse écouter Monsieur Gainsbourg revisited, j’ai des disques à ranger.

Un jour comme les autres revisité en Requiem for Anna par Portishead
Goodbye Emmanuelle revisité en Au revoir Emmanuelle par Tricky
Je suis venu te dire que je m’en vais revisité en I just came to tell you that I’m going par Jarvis Cocker (feat. Kid Loco)

Raf Against The Machine

Pépite intemporelle n°86 : Kinky Afro (1990) des Happy Mondays

Après One de U2 et les génériques de Goldorak la semaine dernière, continuons de regarder dans le rétroviseur avec une pépite des Happy Mondays. Ce groupe britannique, en activité depuis les années 80, s’est essentiellement illustré comme représentant des années madchester, autrement dit un mélange de rock, de funk et de house. Comme une illustration parfaite, Kinky Afro est une sorte de titre un peu ovni tout droit issu de l’album Pills ‘n’ Thrills and Bellyaches (1990). Outre son refrain qui reprend allègrement le Lady Marmalade du groupe américain de R&B Labelle, Kinky Afro est un joyeux bordel musical et sonore qui prend toute sa dimension dans sa version live (tirée du live à Barcelone de 2004 Hallelujah it’s the Happy Mondays), que l’on préférera nettement à l’enregistrement studio (déjà très efficace). Ne lésinons donc pas sur les moyens de plonger dans 5 minutes de bon son, en en écoutant 10 : version live, puis version studio pour comparer (avec en prime le clip d’époque).

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°92: Nos plus belles années de Grand Corps Malade & Kimberose (2021)

Fin 2020, le septième opus Mesdames de Grand Corps Malade remporte un grand succès, amplement mérité. La qualité des textes, le slam de GCM qui se marie à merveille avec toutes les voix féminines pour des duos pleins d’émotions et les instrumentations entraînantes de Quentin Mosimann m’ont particulièrement séduit. J’en parle par ici si ça vous intéresse de vous replonger dans cet album. Le 10 septembre dernier, une version deluxe de ce Mesdames est sorti pour notre plus grand plaisir. 4 titres supplémentaires qui sonnent toujours aussi juste : Le sens de la famille, un superbe hymne à la famille en mode piano-voix avec Leïla Bekhti, un morceau uppercut Des gens beaux Grand Corps Malade, seul, remet à sa place avec brio Fabien Lecoeuvre à l’origine d’une infâme prise de parole sur le physique des chanteurs, un duo plus léger avec Melody Gardot sur les difficiles lendemains de soirée et enfin le titre du jour, Nos plus belles années avec Kimberose. Ce morceau m’obsède depuis plus d’un mois et me désarme par la beauté du chant de Kimberose, la puissante émotion liée au temps qui ne cesse de se dérouler et l’instrumentation percutante qui donne une saveur pop savoureuse. Voilà le titre remède pour illuminer ton dimanche soir, enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°85 : Goldorak (1978) de Noam

Ce 15 octobre 2021 est à cocher d’un grand logo au marqueur indélébile : celui de Goldorak. Cette série animée japonaise a marqué à jamais les gamins de la fin des années 1970, qui découvrirent au début de l’été 1978 Goldorak dans l’émission Récré A2. Même si la série a été initialement diffusée de 1975 à 1977 au Japon, c’est bien un an plus tard que les mômes de France ont profité des aventures de ce grand robot piloté par Actarus, Prince d’Euphor. Difficile et fastidieux de lister tous ses compagnons de combat face aux forces de Véga : Alcor, le professeur Procyon, Rigel ou encore Vénusia… autant de noms qui résonnent comme des souvenirs à la fois lointains et terriblement présents.

Après 74 épisodes, la série s’achève, et laisse orphelins une génération de ceux que l’on n’appelle pas encore les geeks. Ces derniers ont pu se consoler en enchaînant sur Albator 78 en 1980, Cobra en 1985. Plus récemment au cinéma avec Pacific Rim, pour retrouver des grands robots de combat. Pourtant, Goldorak manque à jamais, ou presque. Voici 5 ans, Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo se sont lancés dans un projet assez dingue : écrire et dessiner, en BD, la suite officielle de la série animée, qui se déroule 10 années plus tard. Avec, s’il vous plait, la bénédiction de Gō Nagai, créateur de Goldorak. Après des années de travail, le résultat est là. La BD de 168 pages (184 si vous optez pour le collector grand format déjà quasi-introuvable) sort enfin ce 15 octobre 2021 chez Kana. Et c’est juste une tuerie absolue. Tout y est : le trait, l’esprit, les personnages, l’ambiance… Ruez vous dessus ! Et, si tout cela ne suffit pas à vous convaincre, remettez vous dans les oreilles notre pépite sonore : le deuxième générique (pour la diffusion française) de la série Goldorak, interprété par Noam. Le deuxième ? Oui, il y avait un premier générique, qu’on ajoute en écoute bis pour le plaisir nostalgique (et sa version japonaise pour conclure). Goldorak, GO !

Goldorak 2e générique – Noam
Goldorak 1er générique
Goldorak 1er générique version japonaise

Raf Against The Machine

Pépite intemporelle n°84 : One (1991) de U2

Sans aucune contestation possible, One est une pépite intemporelle. En tout cas, dans ma tête, dans ma discothèque, et dans ma vie aussi. One est une sorte de balade pop-rock parfaite, dans laquelle chaque note/chaque arrangement est à sa place. Il n’y a rien à changer ou à améliorer dans ce titre de U2. La perfection. Logée au milieu de Achtung Baby, album parfait lui aussi. Sorti 18 novembre 1991, cet opus fêtera donc dans un mois ses 30 ans. Ce genre de décompte file toujours un peu le vertige du rétroviseur, lorsqu’on se remémore où on était, qui on était, et ce qu’on faisait il y a 30 ans. Pour ma part, je m’en souviens parfaitement, et je me souviens exactement aussi dans quelles conditions j’ai découvert Achtung Baby. J’ai aussi le souvenir d’avoir écouté encore et encore ce CD, en enclenchant la très pratique fonction repeat de la platine. Fonction qui permettait aussi de faire, déjà, du repeat sur un titre unique. One, en l’occurence.

Gravé en moi depuis 30 ans, jamais très loin dans mes playlists où il figure systématiquement, One est quasiment un compagnon de vie. Un titre phare et émotionnellement chargé de 30 années de vie, qui a pris, voici presque un an, une dimension supplémentaire en résonnant d’une tout autre symbolique. One est tout autant émotions que plaisir, tout autant souvenirs que mémoire.

Raf Against The Machine

Five Titles n°24: Squaring The Circle de Sneaker Pimps (2021)

Il aura fallu attendre 19 ans pour avoir la chance d’écouter un quatrième album de SneakerSneaker Pimps Pimps… Depuis Bloodsport en 2002, je m’étais presque fait à l’idée que ce groupe n’aurait définitivement pas la carrière qu’il méritait. Je vous invite à ce sujet à aller écouter par ici  la playlist qui, je l’espère, vous convaincra de la grande valeur de ce groupe biberonné aux saveurs du trip-hop. 19 ans après, Chris Corner est toujours aux commandes et maîtrise avec brio sa voix, n’hésitant pas à davantage utiliser sa voix de tête. La nouvelle voix féminine qui apparaît sur 10 des 16 titres, à savoir Simonne Jones, apporte de son côté une suavité et une douceur assez enchanteresses. Certes, ce Squaring The Circle est un peu trop copieux (1h07 tout de même) et quelques titres dans la deuxième partie sont plus dispensables mais peut-on vraiment reprocher ces excès après un silence si long et si frustrant? Cet album saura, à coup sûr, toucher les fans de la première heure par sa capacité à construire des ambiances instrumentales clair-obscur aux confins du trip-hop et du dubstep. Je trouve que les deux voix se marient à merveille et permettent de beaux moments d’émotion, comme si le spleen de James Blake avait trouvé la puissance extravertie des premiers albums de Muse. L’image est un brin provocante, je vous l’accorde, mais je vous invite à découvrir ce Squaring The Circle à travers 5 bijoux.

  1. Child In The Dark démontre d’emblée l’apport incontestable de Simonne Jones. Sur une instrumentation dubstep, elle apporte une puissance pop savoureuse, magnifiée par des choeurs bien sentis. On savourera le chant de Chris Corner sur la deuxième partie du titre…
  2. Immaculate Hearts propose un morceau plus rock dans son approche pour un résultat qui se place comme un chaînon manquant entre Muse et Radiohead.
  3. Tranquility Trap sonne comme du Elysian Fields et désarme par la beauté du chant de Chris Corner. Sur une instrumentation mélancolique, je suis touché par cette voix montant à des hauteurs insoupçonnées et rappelant le chant d’Hayden Thorpe de Wild Beasts. Pour moi, le sommet de l’album…
  4. Stripes surprend, quant à lui, par sa rythmique techno martiale. Le climat est vénéneux et la voix de Chris Corner tout en tensions pour un résultat très puissant.
  5. Paper Room propose une atmosphère plus aérienne, aux confins de Trentemoller et Radiohead. Un beau moment d’émotion tout simplement….
  6. Parce que certaines règles ne demandent qu’à être transgressées, je finirai en sixième titre avec Black Rain qui magnifie l’association des deux voix. La confrontation est juste sublime…

Voilà un article succinct qui ne rend pas pleinement hommage à la réalité de cet album et je vous invite à dépasser mes modestes mots pour vous confronter à ce Squarring The Circle. Ecoutez, savourez Sneaker Pimps, apportez votre pierre à l’édifice pour éviter que nous n’ayons encore 19 ans à attendre….Enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°83 : La rage (2006) de Keny Arkana

Retour aux affaires et à la publication de milieu de semaine, histoire de sortir d’un infernal tunnel boulot de septembre (ah, comment donc, on me dit dans l’oreillette qu’on serait déjà en octobre ? Ok, si vous le dites…) avec un son qui sent le souffre, le feu, la colère, mais aussi la lumière et l’espoir. La rage est un titre de 4 minutes seulement mais d’une puissance assez incroyable. Pour qui aime des furieux rageux comme Rage against the machine ou No one is innocent, ce titre est à ajouter à vos playlists. Niché en plein milieu d’Entre ciment et belle étoile, premier album de Keny Arkana, La rage est un brûlot intemporel : 15 ans déjà, et cruellement actuel. Son texte et son adrénaline nous chopent et nous guident sans prévenir. Le mélange d’un méga ras-le-bol de ce monde qui chie dans tous les sens, mais aussi le courage et l’énergie d’arrêter de se taire, et d’aller vers le meilleur, qui reste à venir. Ce titre ne pouvait donc pas trouver meilleure place que dans un album titré Entre ciment et belle étoile. Une quasi-profession de foi de Keny Arkana, et un titre que le copain Sylphe a mis dans mes oreilles voici quelques temps. Merci à toi mon ami.

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°91: Run Run Run de Kurt Vile (2021)

A ma gauche Kurt Vile, maître incontesté de la guitare et du banjo, qui a déjà produit de bien beaux albums de rock comme Smoke Ring for My Halo en 2011 ou le dernier Bottle It In en 2018, à ma droite le célèbre premier album du Velvet Underground et Nico sorti en 1967. L’iconique banane d’Andy Warhol, la tension malsaine qui unit Lou Reed et John Cale, le charisme vocal de la gravure de mode Nico et cette ribambelle de bijoux sonores que je prends toujours autant de plaisir à réécouter et sans cesse redécouvrir, tout a été déjà dit sur cet album. Je vous invite à ce sujet à lire le très bel article de Philippe Azoury dans le dernier numéro des Inrocks qui révèle avec brio les arcanes de ce groupe. Le résultat de cette rencontre entre Kurt Vile et le Velvet Underground c’est une superbe reprise de Run Run Run, bijou original qui offre une ballade blues noisy désincarnée. La transformation rock qui prend le risque de lisser les aspérités noisy de l’original fonctionne à merveille et donner envie d’aller réécouter cet album monumental, enjoy!

Sylphe