Son estival du jour n°88 : Alright (1995) de Supergrass

61NC6FPTPvLVoici quelques jours, le copain Sylphe nous proposait une excellente review du non moins excellent nouvel album de Jain. Cette même Jain dont on adore Makeba, mais aussi Alright. D’un Alright à l’autre, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement en remontant près de 30 ans en arrière pour replonger dans la britpop efficace de Supergrass. Le trio britannique, né en 1993 autour de son leader Gaz Coombes, publie en 1995 son premier album I Should Coco. Succès immédiat et planétaire porté par le single Alright, cet album sera suivi en 1997 par In it for the money, tout aussi réussi. Le groupe prendra un tournant rock alternatif en 1999 avec Supergrass, un troisième album tout aussi bien ficelé que les précédents. Supergrass poursuit sa carrière jusqu’en 2010, avec encore trois galettes entre 2002 et 2008. Pour l’heure, remontons à la source de Supergrass et à leur Alright qui déferla sur les ondes et dans nos oreilles durant l’été 1995. Une pépite musicale et énergisante qui n’a pas pris une ride, accompagnée d’un clip qui fleure bon les années 90.

Raf Against The Machine

Review n°119: The Fool de Jain (2023)

Au milieu des sons estivaux toujours aussi brillamment gérés par mon pote Raf, je vais meJain - The Fool permettre de donner un petit signe de vie et montrer que je n’ai pas définitivement quitté le navire Five-Minutes. Le temps de colmater quelques fuites et de réfléchir à un perfectionnement de l’embarcation pour naviguer plus sereinement je serai de retour à la fin de l’été avec quelques nouvelles idées pour continuer à surfer sur le bon son. Néanmoins, depuis la parution le 21 avril dernier de ce troisième opus de Jain dont le vinyle n’a cessé de tourner sur ma platine, je me sens coupable de ne rien écrire dessus car je considère cet album comme la bande-son idéale pour passer un bel été 2023. Certes, le single The Fool a inondé les radios généralistes et je me doute que Jain ne manque absolument pas d’écho médiatique mais il est temps de parler de ce sublime The Fool.

En 2018, le deuxième opus Souldier (chroniqué par ici) avait confirmé la richesse du melting-pot musical de Jain et ce nouvel album 5 ans plus tard continue d’enrichir le large spectre musical de cette artiste. La pochette colorée et sa typographie rappelant le psychédélisme des années 70 nous aiguille vers un album lumineux très inspiré par la perception de l’univers. Le single The Fool placé en ouverture résume tout ce que j’aime chez Jain : la douceur aérienne, une évolution plus rock par le biais des drums, un refrain pop à la mélodie imparable et cette voix qui ne cesse de progresser, délaissant peu à peu ses influences hip-hop initiales. Si l’on rajoute une basse un peu plus funk, on obtient la sucrerie pop Night Heights et l’ambiance instrumentale n’est pas sans rappeler la coolitude de Parcels. Cette sensation sera accentuée avec l’un de mes titres préférés Take a Chance qui est pour moi la pépite ultime. Le flow est brillant, le refrain porté par les synthés s’avère addictif et cette basse file des frissons, d’autant plus quand les cuivres entrent en jeu sur la fin du morceau.

Si l’énergie pop de Jain est prédominante sur l’album, cette dernière ne se départit jamais d’une douceur soyeuse qui réchauffe les coeurs. Que ce soit dans une prière pleine de dévotion portée par une simple guitare sèche dans Maria ou un superbe hymne à l’amitié dans Falling, elle sait se montrer d’une grande justesse et fragilise l’aura pop qui nous protégeait. La guitare folk de I Feel Alive et le dernier titre Goodbye privilégieront cette volonté de toucher les âmes plus que de faire danser les corps.

Néanmoins, la puissance pop qui se dégage de ce The Fool est de plus en plus incontestable. Cosmic Love s’impose comme un bijou de pop solaire directe et spontanée, Save The World joue la carte débridée de Goldfrapp dans un titre à l’humour décalé.

Pour toutes ces raisons, The Fool mérite amplement de figurer sur toute playlist estivale qui se respecte, enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés): 6. Take a Chance – 1. The Fool – 4. Cosmic Love – 7. Falling

Sylphe

Son estival du jour n°87 : The Bay (2011) de Metronomy

61oSzrEJ7lL._SL1200_L’été s’écoule tranquillement, entre décompression, loisirs et sommeil. Ce qui n’est pas une raison pour couper tout son, bien au contraire. Dont acte en cette tout fin de journée avec The Bay, son estival par excellence tiré de The English Riviera, troisième album du groupe anglais Metronomy. Soit un grand album d’electro pop, figurant parmi les plus belles réussites de la formation. Metronomy parle de The English Riviera comme d’un mix  entre Daft Punk et The Eagles. Il y a de ça. Il y a aussi un vrai son qui envahit le corps de la tête aux pieds, dans une sorte d’élégant groove légèrement suranné. The Bay illustre parfaitement cette ambiance, et nous l’écoutons sans tarder. Ensuite, rien ne vous empêche d’écouter en intégralité cette bien belle galette qui reste, 12 ans après sa parution, un incontournable de toute discothèque qui se respecte.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°86 : Underwater (2023) de Clément Panchout

a1712770091_10Le son estival du jour nous emmène dans les terres de l’ambient electro, pour découvrir l’album Underwater de Clément Panchout sorti en juin dernier. Si ce nom ne vous dit rien, arrêtez-vous d’autant plus quelques minutes, vous pourriez faire une bien belle découverte. Ce fut mon cas il y a quelques jours, lorsque j’ai plongé mes oreilles dans cet album atmosphérique truffé de petites merveilles sonores, sur les conseils de Thomas Méreur. Oui, le Thomas Méreur des deux magnifiques disques Dyrhólaey (à redécouvrir par ici) et The Dystopian Thing (à redécouvrir par là). Le garçon ayant bon goût, j’ai suivi sa recommandation pour une très belle surprise musicale. Underwater est un voyage musical qui attrape dès les premières notes, pour ne plus vous lâcher au long de ses 12 titres.

Le voyage est aussi envoûtant que visuel. Envoûtant parce que les nappes lumineuses de Leaving land ou les boucles glitchées de Chant of the Deep m’ont happé la tête d’entrée de jeu. Visuel, parce que ces mêmes titres sont autant de BO imaginaires de films et séries. On imagine sans peine Underwater II accompagner une errance dans Blade Runner, ou encore Movement of the Ocean (Calm) souligner une scène de The Leftovers (pourtant déjà magnifiquement portée par le talent de Max Richter). On se plait aussi à visualiser des scènes de jeux vidéos couplées à la musique de Clément Panchout. Ce qui n’est pas vraiment un hasard, puisque ce dernier a composé les BO des jeux Murder House et Night at the Gates of Hell. J’ai d’ailleurs fait une petite expérience. Tout comme je me suis parfois amusé à jouer à Death Stranding au son des compositions de Thomas Méreur, j’ai joué à Subnautica puis à No Man’s Sky en écoutant des titres d’Underwater. Ça fonctionne très bien. J’ai choisi ces deux jeux là car ce sont les premiers qui me sont venus, mais à écouter Underwater, il m’en vient d’autres comme GRIS (et sa BO impeccable de Berlinist), Inside (écoutez The Lost Submarine) ou plus récemment Somerville.

Underwater de Clément Panchout convoque toutes ces références, tout en ayant sa propre identité musicale, entre magie et mystères des fonds marins. L’album est disponible sur toutes les bonnes plateformes de streaming et à l’achat sur Bandcamp. Jetez vous sur cette petite merveille, baignez vous dans tous ces sons : voilà de la musique qui fait un bien fou et qui fait travailler l’imaginaire, tout en donnant envie de se (re)plonger dans des dizaines de films ou jeux. Foncez !

Visuel pochette : Droits réservés

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°85 : I Inside the Old Year Dying (2023) de PJ Harvey

I-Inside-the-Old-Year-DyingDe son estival, notre choix du jour n’en a que l’appellation liée à sa date de sortie. Arrivé dans les bacs en fin de semaine (très exactement le 7 juillet), I Inside the Old Year Dying est le dixième album de PJ Harvey, après sept années de silence discographique. Ce nouvel opus est aux antipodes de ce l’on peut s’imaginer écouter en été, en chillant sous le soleil à tout oublier et regarder le temps passer. PJ Harvey livre en 12 titres et 40 minutes une plongée très intimiste et introspective. L’autrice-compositrice s’était éloignée de la musique ces dernières années, pour se consacrer à l’écriture poétique. Elle en a tiré Orlam, un long poème narratif publié en 2022 qui évoque une fillette du Dorset (région natale de PJ Harvey) dont les visions mélangent personnages et époques. Ecrit dans une langue faisant référence à un ancien dialecte local, ce long texte poétique est directement à l’origine de I Inside the Old Year Dying, puisque PJ Harvey en a fait le matériau textuel de son nouvel album.

En résulte un disque qui s’écoute effectivement comme un long morceau de rock-folk contemplatif. Une virée et presque un vertige mélancolique, fantastique, et extrêmement envoûtant. Nous avions déjà chroniqué ici les deux premiers extraits de l’album A Child’s Question, August (à relire par ici) et I Inside the Old I Dying (à relire par là). Ces deux singles plantaient parfaitement le décor. Si vous les aviez aimés, vous allez adorer l’album. On est très loin du rock abrasif des premiers albums de PJ Harvey, et assez proche de son White Chalk (2007) qui avait tant dérouté. Les 12 titres sont plutôt de ceux qui s’écoutent au coin du feu à l’automne, mais on aurait bien tort de passer à côté de ce qui est déjà, à mes yeux, un grand album de 2023. Certes c’est l’été, mais jetez vous tout de même sur le retour de PJ Harvey. Quitte à laisser ensuite I Inside the Old Year Dying de côté pour mieux y revenir après la période estivale. Voilà un album pas forcément accessible à la première écoute, mais dont on découvre toutes les richesses en prenant le temps d’y revenir. Un grand album.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°84 : It serves you right to suffer (The Avener rework) (2015) de The Avener

71V9LyudBGL._AC_UL600_SR600,600_La saison et l’année scolaire 2022-2023 se terminent ces jours-ci. Arrive, par conséquent, le temps de l’été, des congés et des festivals en tout genre. Arrive également l’heure pour Five Minutes de basculer, comme nous le faisons déjà depuis plusieurs années, en mode estival. Ce qui signifie, rappelons-le, la mise de côté de toutes les rubriques d’articles, pour se centrer sur des sons estivaux du jour. Ces derniers se succèderont durant tout juillet et août. Sans rythme ou régularité prédéfinis : on se laisse porter par l’été, et on vous partage par-ci par-là un petit son qui nous trotte dans la tête. Sans trop de mots ni de lecture, pour encore mieux laisser la place à la musique et à tous ces sons qu’on aime et qu’on souhaite partager. Ouverture ce dimanche avec It serves you right to suffer (The Avener rework) : une revisite de John Lee Hooker par The Avener, DJ français. Le titre est paru en 2015 sur The Wanderings of the Avener, premier album du garçon. Du blues remixé à la sauce The Avener, voilà un son idéal pour groove-chiller et entamer l’été.

Raf Against The Machine