Son estival du jour n°85 : I Inside the Old Year Dying (2023) de PJ Harvey

I-Inside-the-Old-Year-DyingDe son estival, notre choix du jour n’en a que l’appellation liée à sa date de sortie. Arrivé dans les bacs en fin de semaine (très exactement le 7 juillet), I Inside the Old Year Dying est le dixième album de PJ Harvey, après sept années de silence discographique. Ce nouvel opus est aux antipodes de ce l’on peut s’imaginer écouter en été, en chillant sous le soleil à tout oublier et regarder le temps passer. PJ Harvey livre en 12 titres et 40 minutes une plongée très intimiste et introspective. L’autrice-compositrice s’était éloignée de la musique ces dernières années, pour se consacrer à l’écriture poétique. Elle en a tiré Orlam, un long poème narratif publié en 2022 qui évoque une fillette du Dorset (région natale de PJ Harvey) dont les visions mélangent personnages et époques. Ecrit dans une langue faisant référence à un ancien dialecte local, ce long texte poétique est directement à l’origine de I Inside the Old Year Dying, puisque PJ Harvey en a fait le matériau textuel de son nouvel album.

En résulte un disque qui s’écoute effectivement comme un long morceau de rock-folk contemplatif. Une virée et presque un vertige mélancolique, fantastique, et extrêmement envoûtant. Nous avions déjà chroniqué ici les deux premiers extraits de l’album A Child’s Question, August (à relire par ici) et I Inside the Old I Dying (à relire par là). Ces deux singles plantaient parfaitement le décor. Si vous les aviez aimés, vous allez adorer l’album. On est très loin du rock abrasif des premiers albums de PJ Harvey, et assez proche de son White Chalk (2007) qui avait tant dérouté. Les 12 titres sont plutôt de ceux qui s’écoutent au coin du feu à l’automne, mais on aurait bien tort de passer à côté de ce qui est déjà, à mes yeux, un grand album de 2023. Certes c’est l’été, mais jetez vous tout de même sur le retour de PJ Harvey. Quitte à laisser ensuite I Inside the Old Year Dying de côté pour mieux y revenir après la période estivale. Voilà un album pas forcément accessible à la première écoute, mais dont on découvre toutes les richesses en prenant le temps d’y revenir. Un grand album.

Raf Against The Machine

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