Review n°1 Her de Her (2018)

Derrière ce nom de groupe quelque peu mystérieux et résolument féministe se cachaientHer jusqu’il y a peu deux français, Victor Solf et Simon Carpentier, qu’on avait pu voir oeuvrer précédemment dans le groupe rennais survitaminé de The Popopopops. Après deux EP remarqués Tape #1 et Tape #2, j’attendais avec impatience le premier album et c’est avec une grande tristesse que Simon Carpentier, suite à un cancer, est allé taquiner les Muses là-haut et rejoindre la somme incommensurable des talents du Club des 27 cet été… Victor Solf a fait le choix de mener jusqu’au bout l’aventure de Her et de rendre en quelque sorte un « hommage posthume » à son camarade de toujours, en s’appuyant sur un grand nombre de titres écrits à deux ou déjà sortis sur les EP. Bien lui en a fait, tant cet album est un véritable bijou de soul sensuelle à souhait.

D’emblée We Choose donne le ton, morceau fort en émotion qui brille par son dépouillement à peine atténué par quelques cuivres discrets et claquements de doigts. Le deuxième morceau me rassure car la volonté de ne pas se laisser déborder par un excès de pathos, au vu du contexte de parution de l’album, est réelle avec le déjà célèbre Five-Minutes, sublime alliance entre sonorités électroniques et mélancolie sous-jacente. Voilà pour moi un refrain qui fait mouche à chaque fois avec ces synthés obsédants. Après un Icarus plus groovy avec sa basse si ronde, Blossom Roses s’impose comme un autre temps fort de l’album où les sonorités électroniques enveloppent avec grâce la voix de Victor. Je ne vais pas trop empiéter sur votre plaisir de découvrir la suite mais espère que vous saurez vous laisser séduire par l’ovni urbain On&On où l’incontournable Roméo Elvis vient poser son flow aux côtés de AnnenMayKantereit, le sensuellissime Neighborhood (humm cette basse), la résurgence soul de Jamiroquai Wanna Be You ou encore le saxo de Swim avec Zefire en featuring. Voilà en tout cas un bien bel album dont le plaisir d’écoute s’enrichit au fil des écoutes tant la production est extrêmement léchée. J’en connais un là-haut qui doit avoir le sourire…

Sylphe