Pépite du moment n°40: Gengis de Polo & Pan (2019)

Polo & Pan, à ne pas confondre avec Water & Peter (#jaimalàmonhumour), est un duoPolo & Pan français composé de Polocorp (Paul Armand-Delille) et Peter Pan ( Alexandre Grynszpan) qui officie depuis 2014 et s’est fait en particulier connaître avec son premier opus Caravelle en 2017. Un album que j’ai très envie d’aller réécouter depuis que je suis tombé sur cette pépite gargantuesque de Gengis qui devrait illuminer votre journée par la surabondance de propositions qui éclairent cette odyssée musicale. Prêts pour un voyage de 7 minutes sur les traces du grand Gengis Khan, le fondateur de l’empire mongol, le plus vaste de tous les temps ?

Les sonorités du départ sont plutôt douces avec les oiseaux et la flûte mais on sent le danger imminent avec les percus, la rythmique accélère peu à peu pour nous donner l’impression que Gengis est en train de passer en revue ses troupes avant de partir au combat. Il me vient des réminiscences de la BO de Gladiator par Hans Zimmer pour cette ouverture entre douceur et tension. Les troupes démarrent sous une rythmique plus lourde digne de Justice ou Birdy Nam Nam, légèrement contrebalancée par cette flûte de fond, avant un répit où les troupes semblent invoquer les dieux pour réussir. On reconnaîtra quelques sons bien sentis, dignes du dernier opus de Flavien Berger avant que les troupes ne reprennent leur marche triomphale. Les deux dernières minutes du morceau marient parfaitement les deux tendances fortes et finissent sur un calme olympien, célébrant une victoire militaire dont la violence guerrière a été littéralement occultée. Voilà en tout cas un bien beau morceau au pouvoir cinétique incontestable, enjoy! A noter deux beaux remixes de Asa Moto et Red Axes qui viennent proposer deux belles relectures du titre. Je vous laisse ce dernier car on n’a jamais trop de bon son pour nous aider à envisager la fin des vacances…

Sylphe

Pépite intemporelle n°37: Hands Around My Throat de Death In Vegas (2002)

Voilà un nom de groupe que j’ai toujours trouvé séduisant par ses sonorités et je ne peuxDeath In Vegas que remercier les héritiers d’Elvis Presley qui ont poussé le groupe formé autour de Richard Fearless à quitter son ancien nom de Dead Elvis. Une fois passées ces considérations étymologiques bien secondaires, Death In Vegas représente dans mon panthéon musical la transition entre le trip-hop et les groupes dominants de l’électro autour de 2000 comme Fat Boy Slim ou encore The Chemical Brothers. J’aime tout particulièrement la sensualité et le parfum de stupre qui parcourt cette musique, un son qui prend aux tripes. Ce n’est pas le clip de Hands Around My Throat, tiré du troisième opus du groupe Scorpio Rising, que je découvre à l’occasion de cette publication qui brisera ces impressions, tant Emmanuelle Seigner met brillammment au service du titre son érotisme déviant… Le beat électro de fond qui traverse avec puissance le morceau est obsédant et inquiétant et se marie parfaitement au chant, les sonorités rock luttent pour prendre le pouvoir pour un résultat noir comme l’encre… Enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°36: In Every Dream Home a Heartache de Roxy Music (1973)

On ne va pas se mentir, je ne connais que trop peu le glam rock de Roxy Music et je sais Roxy Musicjuste que ce groupe a permis l’éclosion de deux grands talents que sont Bryan Ferry et Brian Eno. Je suis tombé par le plus pur des hasards sur ce titre présent sur le deuxième album For Your Pleasure grâce à la brillante ouverture de la saison 2 de Mindhunter. Le long monologue de Bryan Ferry est habité et angoissant avec ces synthés envoûtants en fond, l’atmosphère est étouffante, se mariant parfaitement avec la série produite par David Fincher… L’explosion instrumentale permet une véritable libération avec des riffs aiguisés comme des couteaux, la construction de ce morceau est juste brillante et cela me permet de repartir sur les chapeaux de roues après la trêve estivale, enjoy!

Sylphe

Son estival du jour n°14 : Fire Spirit (1997) de 16 Horsepower feat. Bertrand Cantat

Ce matin, on est un peu pêchus vu qu’on a bien glandé hier pour le 15 août. Et on va donc écouter une grosse reprise du Gun Club par 16 Horsepower, avec un featuring de Bertrand Cantat : Fire Spirit décrasse le bouzin, et ça file la patate du matin.

Sur le même deuxième album du groupe Low Estate (1997), se trouve une autre reprise, toujours avec Cantat, mais cette fois plus soft musicalement, et néanmoins terriblement efficace. The Partisan de Leonard Cohen trouve là une relecture des plus poignantes.

Allez, pour le prix d’un son du jour on vous en met deux, à réchauffer à feu doux avant dégustation.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°13 : Bright lies (2017) de Giant Rooks

Ça ne serait pas l’heure d’un petit son du jour ? Il me semble bien que si, et voici donc pour vos oreilles affamées Bright lies de Giant Rooks.

Groupe allemand de indie pop fondé en 2014, Giant Rooks a publié à ce jour 3 EPs en 2015, 2017 et 2019. Sur New estate (2017), on trouve en deuxième position ce petit bijou sonore, fait de poésie et de mélancolie.

Un morceau qui prend son temps, qui installe une ambiance et que je ne me lasse pas de réécouter depuis que je l’ai découvert. À la fois amer et légèrement enivrant, comme un picon bière bien frais.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°12 : And the boys (2010) de Angus & Julia Stone

Les pieds dans l’eau et le nez dans les goémons, c’est précisément ce titre que je viens d’écouter : And the boys fait partie des nombreuses pépites qui ponctuent Down the way (2010), le deuxième excellent album d’Angus & Julia Stone. Ce duo frangin/frangine australien n’a quasiment fait que du bon à chaque opus. Et cet album là, autant dire que je l’adore et qu’il me fait chaud au cœur à chaque écoute.

Il n’y a que du lourd dans cette grosse galette certifiée pur beurre (#LaBretagneçavousgagne), mais c’est ce titre là qu’il convient de proposer à vos oreilles. Ce qui permettra ensuite de poursuivre sur des merveilles comme For you, Big jet plane, Yellow brick road ou I’m not yours.


Raf Against The Machine

Son estival du jour n°11 : Latin Simone (Que pasa contigo) (2001) de Gorillaz feat. Ibrahim Ferrer

Une fenêtre de réseau dans la pampa et un son du jour… il n’en faut pas plus pour partager !

En 2001 sort le premier album de Gorillaz, nouveau projet (à l’époque) de Damon Albarn en virée musicale post-Blur. Épaulé par ce désormais fameux groupe virtuel, on a ici droit à un premier opus de haute volée d’où sortiront les excellents 5/4 et Clint Eastwood.

C’est pourtant un titre moins mis en avant qu’on fera tourner aujourd’hui : Latin Simone (Que pasa contigo) est un beau morceau plein de mélancolie, de douceur et de sensualité. Avec en prime le touchant feu Ibrahim Ferrer, également entendu par exemple dans le Buena Vista Social Club.

La fenêtre réseau se referme, je vous laisse profiter et à très vite pour de nouvelles minutes de bon son !

Raf Against The Machine

Pépite du moment n°39: Versailles de Thylacine (2019)

On vient à peine de boucler la première année du come back de Five-Minutes et ces dates anniversaires donnent toujours l’envie de faire des bilans (#jadorelesbilans). Je vous rassure tout de suite, je garderai les bilans pour la fin d’année mais je dois reconnaître que le choix du jour est lié à une volonté de regarder quelque peu dans le rétroviseur. Avant ma trêve finistérienne sans internet (désolé je n’ai pas prévu de cibler tous les McDo et les centres commerciaux pour dénicher le Wifi gratuit…), j’ai eu l’envie de finir sur l’artiste qui m’a le plus touché cette année et, sans surprise pour ceux qui me lisent régulièrement, c’est William Rezé alias Thylacine qui remporte assez aisément la palme. Son album ROADS Vol.1 (voir ici ) est un chef d’oeuvre dont je ne me suis toujours pas remis et de nombreux titres de cet opus auraient mérité de figurer ici pour vous souhaiter de bonnes vacances.

Néanmoins, j’ai eu la chance de tomber par le plus grand des hasards sur ce titre Versailles sorti il y a un mois qui ne fait que confirmer le talent du jeune homme… J’ai déjà envié Thylacine d’avoir enregistré son dernier opus dans des conditions idylliques dans son Airstream parcourant les chemins d’Argentine mais que dire de ce titre où il a eu la chance d’avoir le château de Versailles pour lui tout seul afin d’enregistrer tous les sons du lieu? La démarche artistique de ce titre est digne d’intérêt avec la volonté de célébrer ce monument empreint d’histoire à travers la modernité de la musique électronique. Le résultat est tout simplement brillant avec cette palette de sons à la symbolique forte qui se marie à merveille avec une électro plus percutante et entraînante. A bientôt et enjoy!

Sylphe

Son estival du jour n°10 : Indigo Night (2018) de Tamino

A l’heure où vous lirez ces lignes et surtout écouterez ce son, je serai en route pour quelques jours au calme, au fin fond du monde… mais ça n’empêche pas un son du jour (#magiedelapublicationprogrammée), son avec lequel je devrais faire une partie du trajet.

Déjà chroniqué en décembre 2018 comme pépite du moment, Indigo Night figure dans le premier album de Tamino, sobrement intitulé Amir (son autre prénom). Depuis 6 mois et cette chronique, le plaisir est intact : la voix du garçon me bouleverse toujours autant et le reste de l’album est un festival d’émotions qui déferlent tout au long de l’écoute.

J’avais, à l’époque, parlé d’y revenir. Dont acte, même si ce morceau n’est en fait jamais parti du fond de moi. Profitez donc de cet Indigo Night, ici dans une version acoustique voix-guitare, au cœur de vos oreilles, par une douce soirée d’été, avant de vous abandonner plus avant avec le reste de l’album. A très vite pour un prochain son estival du jour !

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°9 : Cornerstone (2013) de Benjamin Clementine

Hier soir, on était Sur un trapèze avec le grand Bashung… et ce midi, on reste dans la mélancolie (un peu) et les poils qui se dressent (beaucoup) avec un titre à la fois son du jour et pépite intemporelle. J’ai lancé une playlist en aléatoire, et à un moment c’est tombé : Cornerstone de Benjamin Clementine.

Jeune auteur-compositeur-interpète et multi-instrumentiste, ce garçon a un parcours qui force le respect : harcèlement à l’école, échec scolaire, départ prématuré de chez ses parents et des périodes de galère à dormir dans la rue, ou à se rendre à ses concerts à pied des kilomètres durant faute de billet de train valide… Sauf que Benjamin Clementine n’a jamais renoncé. A rien. Au point de déclarer, en 2015, être « prêt à mourir pour sa musique ».

En 2013, c’est le premier EP sobrement intitulé Cornerstone, littéralement pierre angulaire, avec dedans notamment le titre éponyme qui nous intéresse aujourd’hui. Cornerstone, voilà un titre bien choisi, puisque tout ce qui fait le sel de la musique de Benjamin Clementine est déjà là. Depuis, il y a eu un autre EP, deux albums et d’innombrables prestations publiques qui laissent bouches bées et sur le carreau émotionnel tous ceux qui ont eu la chance d’y assister.

Je me rappelle le jour où Sylphe m’a dit d’écouter Benjamin Clementine : « Tu vas voir, c’est impressionnant ». Oui, ça l’est, et plus de 6 ans après, ce Cornerstone me bouleverse toujours autant. Là où il se pose, Benjamin Clementine se grave. C’est à vous.

Raf Against The Machine