Qui dit rush de boulot dit difficulté à appréhender un album dans sa totalité… Néanmoins le besoin de chroniquer un album a pris le dessus et j’ai trouvé un parfait compromis avec le sixième opus de Panda Bear, Buoys, qui dure 31 petites minutes tout en douceur et intimité. Noah Lennox, alias Panda Bear, est avant tout connu pour être une des têtes pensantes du groupe Animal Collective, groupe sous acide mêlant psychédélisme et expérimentation électronique pour des résultats quelquefois hermétiques, quelquefois brillants comme l’inégalé Merriweather Post Pavilion en 2009. Noah Lennox n’est pas sans ressentir un certain essouflement artistique d’Animal Collective et n’a pas participé au dernier opus Tangerine Reef l’année dernière, préférant faire appel au producteur Busty Santos (Born Ruffians, l’orfèvre Owen Pallett) pour son sixième opus Buoys.
Pas de langue de bois entre nous, autant le dire d’emblée, je suis assez mitigé sur cet album qui me paraît bien inférieur au Tomboy de 2011… Certes l’ensemble est d’une grande douceur et la voix de Noah Lennox, quand elle n’est pas noyée dans le poison du moment que peut être l’autotune, a gagné en intensité et qualité, m’évoquant par moments Ed Droste. Certaines atmosphères instrumentales sont séduisantes comme la très aquatique Dolphin, d’autres plus surprenantes comme le morceau Token qui rappelle le Grizzly Bear de Veckatimest (#toutestquestiondebear) avec ses douces saveurs de pop psychédélique. Je sauverai bien le morceau final Home Free qui tente subtilement de nous sortir d’une certaine torpeur… parce que, finalement il faut bien se l’avouer, on s’ennuie à l’écoute de ce Buoys.
Pas que l’ensemble soit mauvais, bien qu’un peu suranné et donnant l’impression d’une redite avec Animal Collective, mais parce que les titres semblent se répéter… Pas de réelle modulation (panne artistique?) et une recette usée jusqu’à la corde -guitare acoustique-palette de sons électroniques- voix entre reverb et autotune. Le titre symbolisant à mon sens cette boucle sans fin et agaçante c’est Master qui sonne comme du James Blake dénué d’inventivité. Bref, j’ai trop d’estime pour le talent de Noah Lennox pour m’appesantir sur cet album que je qualifierai poliment de mitigé et je vais plutôt aller me réécouter le To Believe de The Cinematic Orchestra sorti hier.
Sylphe
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