Review n°105: Freakout/Release d’Hot Chip (2022)

Le 19 août dernier, Hot Chip nous a aidés à bien gérer la dernière ligne droite des vacances etHot Chip Freakout Release l’approche de la rentrée de septembre avec son huitième opus, Freakout/Release, produit par le duo belge Soulwax (les rois du bootleg et des mixes de folie sous le nom de 2 Many Dj’s). Croisant avec subtilité la synthpop et une dance flamboyante, Hot Chip n’est plus à présenter et reste sur un septième album A Bath Full of Ecstasy sorti en 2019 (chroniqué par ici) qui soulignait le besoin intact de proposer une musique hédoniste, destinée à faire bouger les corps, tout en s’adressant aux esprits.

3 ans plus tard et un épisode covidesque qui n’en finit pas après, nous sommes en droit d’espérer que la bande centrée autour de Joe Goddard et Alexis Taylor aura encore plus l’intention de nous faire danser pour nous faire oublier cette époque anxiogène. Nos espoirs ne sont pas déçus et nous tenons là un album dansant savoureux, comme une éternelle madeleine de Proust des sons 80’s. La recette est sans grande surprise mais redoutable : la voix aiguë si reconnaissable d’Alexis Taylor, la débauche de synthés 80’s, des singles percutants révélant un sens inné des mélodies et quelques prises de risque somme toute assez mesurées. 18 ans après Coming on Strong, les Anglais d’Hot Chip continuent à creuser avec justesse le sillon d’une pop dansante jouissive.

Le morceau d’ouverture Down qui s’appuie sur un sample de More Than Enough de Universal Togetherness Band joue la carte d’un funk surprenant qui me fait penser à LCD Soundsystem se transformant en cours de morceau en Alexis Taylor. Le vent pop prend peu à peu le dessus, ce qui est confirmé par Eleanor, porté par ses synthés et cette voix qui me donne le sourire immédiatement. Le genre de titres que Metronomy était capable de produire avant de tomber dans le classicisme et l’insipide (#balleperdue). La surprise va venir du titre éponyme Freakout/Release dont la voix robotique initiale fera penser à Daft Punk ou Intergalactic des Beastie Boys. Ce morceau plus électro, assez déstructuré et gorgé de sonorités synthétiques, ne me déplaît pas mais me laisse tout de même assez circonspect. Un sentiment qui ne dure pas très longtemps, tant je suis sous le charme du single pop Broken dont l’instrumentation lumineuse contraste à merveille avec les doutes soulevés sur la capacité à aider les autres. Not Alone va clore avec brio une très bonne première partie d’album marquée par sa diversité, rarement Hot Chip n’aura proposé de titre aussi doux avec ses synthés irréels.

Hard To Be Funky qui invite sur la fin du titre Lou Hayter propose un titre tiraillé entre rythmique downtempo et tentation groovy dont les premiers mots sont savoureux « Ain’t it hard to be funky when you’re not feeling sexy? / And it’s hard to feel sexy when your not very funky ». Si Miss The Bliss et ses excès de vocodeur ou Guilty me touchent un peu moins, la deuxième partie de l’album nous offre trois belles pépites : la sucrerie pop uptempo Time qui réalise le tour de force de réveiller nos corps malgré la thématique plus sombre du tempus fugit, The Evil That Men Do illuminé par son refrain et par le superbe rap final de Cadence Weapon et le très beau morceau de fermeture Out Of My Depth qui brille par sa douceur et ses cordes.

Ce Freakout/Release sera définitivement mon album de chevet face à la sinistrose septembrale, en plus de rajouter quelques pépites à la liste déjà longue des morceaux de choix d’Hot Chip, enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés) : 4. Broken – 7. Time – 1. Down – 11. Out Of My Depth

 

Sylphe

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