Son estival du jour n°74 : Rough and rowdy ways (2020) de Bob Dylan

Bob-Dylan-Rough-and-Rowdy-WaysUne fois n’est pas coutume : le son estival du jour sera fait d’un album entier. Soixante dix minutes de musique à se caler entre les oreilles, pour ce qui est sans doute un des plus beaux disques de ces dernières années. Rough and rowdy ways est le trente-neuvième (et dernier en date) album studio de Bob Dylan. Sortie en 2020, la galette renoue avec ce que le poète et prix Nobel de littérature a fait de mieux. Dans un savant mix de blues et folk à la fois crépusculaire et intimiste, Dylan apporte la preuve que, à presque quatre-vingt ans alors (il en a quatre-vingt-un aujourd’hui), il est encore largement capable de nous surprendre. Sa voix, horripilante pour certains mais magique pour moi et bien d’autres, n’a pas été aussi magnétique depuis des années. Elle se pose sur des balades dépouillées, ou encore sur du rythm and blues plus marqué.

Rough and rowdy ways oscille constamment entre ces deux ambiances. D’un côté False prophet, Goodbye Jimmy Reed ou encore Crossing the Rubicon. De l’autre, My own version of you, Black rider ou Key West (Philosopher pirate). Au milieu, somme de ces deux facettes, un album diablement envoûtant qui peut s’écouter le matin avec le café du réveil, en journée dans la torpeur estivale, ou le soir au soleil couchant avec une bière fraîche. Cerise sur le gâteau déjà délicieux : Rough and rowdy ways est construit comme jadis Highway 61 revisited (1965) ou Blonde on blonde (1966), à savoir une flopée de titres tous plus réussis les uns que les autres, avant de se conclure sur un long morceau de plus de dix minutes. Le génial Desolation row sur Highway 61 revisited, le bouleversant Sad-eyed lady of the lowlands pour Blonde on blonde, et ici Murder most foul, long poème musical de dix-sept minutes faisant référence à l’assassinat du président Kennedy.

Chaque titre de Rough and rowdy ways peut s’apprécier isolément, comme autant de sons estivaux du jour. C’est pourtant en écoutant l’intégralité de l’album qu’on apprécie le mieux les dix pépites livrées par Dylan. Histoire de vous mettre un peu l’eau à la bouche, on écoute le très bluesy False prophet, suivi de Key West (Philosopher pirate), avant de revenir au rythm and blues de Goodbye Jimmy Reed, un titre qui rappelle les plus belles heures de Blonde on blonde, et notamment Leopard-skin pill-box hat. C’est juste ci-dessous. Montez le son et profitez. Vous êtes sur Five-Minutes (et merci une nouvelle fois de venir nous visiter et nous lire).

Raf Against The Machine

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