Pépite intemporelle n°112 : Year of tha Boomerang (1996) de Rage Against The Machine

519PtbRH2fLNous voici à moins d’un mois de quitter 2022. Certes, l’année n’est pas encore terminée, mais comme un bon marronnier on se prépare à faire la rétrospective de ces 12 derniers mois. Ici, vous trouverez bientôt nos classiques Tops, qui récapituleront ce qui nous a musicalement marqué. Ailleurs, ce seront les évènements marquants de ce monde. Tout ce qui a pu nous saisir à un moment ou un autre. Elle est pas belle cette année 2022 ? Chaque mois de décembre depuis quelques années, on se dit peu fâchés de quitter l’année pour embrasser la suivante sous le gui. Et puis ? Un festival. On n’est jamais déçus des 12 mois qui suivent les 12 précédents. Me concernant, je crois que ça dure surtout depuis 2015. Oui, 7 ans déjà que l’année suivante est toujours plus régalante que la suivante. Notre 2022 qui court vers sa fin n’échappe pas à la règle. Pourtant, elle plus encore que les autres m’a fait remettre sur la platine Year of tha Boomerang de Rage Against The Machine. Vous vous demandez pourquoi ? Réfléchissons quelques lignes ensemble.

On a tous été saisis dès février avec l’attaque de la Russie sur l’Ukraine, et le conflit qui perdure désormais. Pas une semaine ne passe depuis sans qu’on se demande si la planète ne va pas s’auto-vitrifier. A peine deux mois plus tard, la France s’offre une élection présidentielle ahurissante où l’on voit monter un peu plus l’extrême-droite. Sans se douter que, quelques semaines plus tard, elle fera son entrée massive et tonitruante à l’Assemblée Nationale. On n’est pas bien là ? Non, on n’est pas bien. Heureusement, nous avons passé un été frais et serein. Oups, non. Coups de chaud à répétition, feux de forêt cauchemardesques en France, mais aussi en Europe et en Afrique du Nord. On se remettra à l’automne avec une Coupe du Monde de Football apaisée et éthique. Oups, non plus. Si ces quelques grands évènements ne sont pas un retour de boomerang d’ambiguïtés géopolitiques, de manque de courage politique, de complaisance envers les idées les plus nauséabondes que l’Homme peut véhiculer, d’alertes environnementales niées depuis des décennies, de prééminence du pognon sur l’humain, je ne vois pas ce que ça peut -être d’autre.

Heureusement, le boomerang apporte parfois aussi quelques notes de positif et d’espoir. Un Brésil qui éjecte son président extrémiste, une population iranienne qui dit non, des salopards de mecs qui tombent les uns après les autres pour avoir fait les pires saloperies à des femmes, une rédaction jeux vidéo qui se saborde avec dignité suite à son rachat et recueille tous les honneurs de son lectorat (oui Gamekult 2002-2022, respect à toi)… Parfois le boomerang ramène de la merde, parfois il nous réserve de belles surprises et quelques notes de lumière.

Lumière comme dans ce titre de clôture de Evil Empire, deuxième album de Rage Against The Machine. Pas ma galette préférée du quatuor, mais un opus qui contient tout de même des brûlots absolus tels que Bulls on parade ou Without a face. Et Year of tha Boomerang qui nous claque en pleine tronche ses 4 minutes, pour nous laisser sonnés mais heureux de tant d’énergie, de conviction et d’intransigeance. On se retrouve en 2023 pour lancer une nouvelle fois le boomerang ? Pas tout à fait. On a encore l’année musicale à récapituler. C’est pour bientôt. En attendant, si vous avez un peu la rage, mettez beaucoup Year of the Boomerang dans vos oreilles.

Raf Against The Machine

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