Il est écrit là-haut qu’en septembre il est de bon ton de chroniquer le dernier album de Canine sorti au printemps. Le premier opus Dune (chroniqué par ici) s’était imposé comme une franche réussite de 2019 au point de figurer dans mon top de fin d’année en sixième position. La voix androgyne de Magali Cotta, les influences trip-hop, le souffle épique à la Woodkid, les textes jonglant avec fluidité entre l’anglais et le français étaient de véritables forces pour un premier LP. Trois ans plus tard, Source est sorti le 13 mai dernier riche de 16 titres (dont 3 interludes) qui confirment le talent certain de Canine. Nous retrouvons ce perpétuel jeu de va-et-vient entre l’anglais et le français mais la voix (qui me paraît moins androgyne dans les arrangements) est davantage au centre des morceaux. Du coup, nous avons l’impression d’un album plus intimiste tourné vers l’introspection et la célébration de la nature -le soleil et la mer très présente, ce qui n’a rien de surprenant pour une Niçoise d’origine – qui propose moins d’envolées épiques à la Woodkid. A l’écoute de cet album, c’est finalement la référence de Mesparrow qui est revenue le plus souvent, confirmant la mue vers un son plus posé et moins aventurier. Je vous propose 5 tableaux impressionnistes qui vous donneront un aperçu de ce Source séduisant :
- Le morceau d’ouverture Sun est un bien bel hymne au… soleil (oui, oui, ce n’était pas évident…) et sa puissance régénératrice. Refrain lumineux et pop, rythmique trip-hop, le morceau ouvre brillamment l’album.
- Le titre suivant F.O.R.C.E nage dans les eaux profondes de l’introspection et de la mélancolie. Sublimé par ses arpèges sensibles, il séduira sans hésitation les fans de Mesparrow.
- Novembre reste dans la même lignée que F.O.R.C.E en abordant avec subtilité et justesse le deuil de l’amour. Pop soyeuse, ce titre n’est pas sans rappeler Sébastien Schuller dont j’ai parlé il y a peu.
- Hunters surprend, quant à lui, avec une rythmique électro-pop plus affirmée qui rappelle davantage le premier album.
- Galaxies demeure enfin ma plus belle bulle de douceur, donnant ses lettres de noblesse à une pop intimiste, feutrée et sensible, digne d’Aimée Mann.