Voilà la plus grosse claque rock reçue depuis le deuxième opus The Big Picture de The Last Train (à revoir par ici ) avec cette totale découverte de l’Anglais Milo Gore qui vient de sortir fin août sur le label Red Van Records son premier album How Do You Cope While Grieving For The Living? Après obylx, nous restons toujours à Bristol, terre de génies, pour un premier album où Milo Gore a su brillamment s’entourer avec Pete Prokopiw (Mumford & Sons, Florence & The Machine) à la production et Andy Savours (Sigur Ros, The Horrors, Arctic Monkeys) au mixage. Excusez du peu…
Noise Gone Dancing ouvre dans une certaine douceur l’album et d’emblée on ressent toute l’émotion dans la voix de Milo Gore, un vrai point fort de l’album. Entre mélancolie et introspection angoissée, ce premier titre nous offre une indie-pop de qualité qui se laisse porter par un rythme downtempo lancinant mais on sent comme la lave ne demande qu’à jaillir de ce volcan faussement endormi. L’éruption instrumentale a lieu dès l’explosif Green Eyes, les guitares sont de sortie, le rythme uptempo et on ressent ce sentiment d’urgence propre au rock qui suinte par tous les pores. Le morceau alterne des couplets plus posés avant les explosions des refrains, il y a du Strokes et même du Bloc Party dans ce morceau addictif, le plus frontal de l’album. Je vous mets au défi de ne pas succomber à ce single XXL…
Jade ralentit le rythme cardiaque en s’appuyant sur son duo de voix, le timbre de la chanteuse n’étant pas sans nous rappeler la grâce de Julia Stone. Le morceau m’évoque Last Train par sa capacité à jouer avec les codes et flirter sur la deuxième partie avec un post-rock bien senti et tout en tensions électriques. Passé un Fare plus classique dans son approche digne de Bloc Party, les deux titres suivants finissent totalement de nous désarmer… A Collaboration Of Our Grief en featuring avec RMC est un exercice de style de haut vol, après des débuts d’une grande douceur dignes des plus belles ouvertures de Placebo le chant sous tension s’impose tiraillé entre riffs électriques et ambiance aux confins du blues, un univers évoquant assez clairement les Belges de Balthazar. Jerry Can, quant à lui, se montre plus frontal et plus pop dans son approche et les choeurs nous plongent dans les souvenirs pleins d’émotions de Broken Social Scene. Je m’excuse pour le name-dropping mais ces multiples références éclairent à mon sens la perception de cet album… Voilà en tout cas une première partie d’album tout simplement brillante.
La deuxième partie de l’album est solide même si moins de titres ne se dégagent véritablement. La douceur de Meds avant la surprenante explosion finale et l’indie-pop classique de Homegrown amènent vers le sommet de la deuxième partie, I Hear You, morceau tout en contraste qui brille par son énergie et évoque Los Campesinos! Un Eyeliner percutant, un Complete Peace incisif et un The Endless War plus apaisé permettent de clore un très beau premier album. Milo Gore vient de faire son entrée dans le paysage musical par la grande porte, je n’ai aucun doute sur sa réussite future et ce How Do You Cope While Grieving For The Living? vous offrira plus que des bons moments, enjoy!
Sylphe
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