Pépite intemporelle n°43: American IV: The Man Comes Around de Johnny Cash (2002)

L’histoire est bien connue, en 1994 Johnny Cash rencontre Rick Rubin, légendaireJohnny Cash producteur de rap et de métal. De cette union entre deux génies naîtra la série des American Recording, dont le premier disque sort en 1994. Il constituera la renaissance de « l’homme en noir », jusqu’à son décès en 2003.

Johnny Cash est la première rock star de l’histoire. Né le 26 février 1932 à Kingland, dans le sud des Etats-Unis, le jeune Johnny Cash grandit dans une famille pauvre qui survit en travaillant dans les champs de coton. Les chants entonnés alors avec ses frères et sœurs sont le seul moyen d’échapper à la fatigue et au désespoir. La guitare sera un vrai refuge pour lui. Il enregistre ses premières chansons dès 1955. Son succès est foudroyant mais l’alcool et la drogue révèlent vite une personnalité torturée et autodestructrice. C’est grâce à l’amour que JC se sauve de ses propres démons. C’est aussi grâce à son engagement. JC s’est toujours senti proche des voyous, des rebelles et des enfermés. Il décide d’ailleurs de consacrer de nombreux concerts et tournées aux prisons américaines. De ces concerts, il en reste un des plus grands lives de l’histoire de la musique Live at Folsom Prison.

Mais revenons aux American Recording et à cette collaboration iconoclaste qui aboutira à cinq albums et au sixième posthume. Le premier est donc enregistré dans le salon de Johnny Cash qui s’accompagne seul, à la guitare. Dans cette série le IV est le sommet de son œuvre. Johnny Cash est malade, gravement malade. Il a trop abusé des substances, de l’alcool, de la vie. Il est diabétique, n’arrive quasiment plus à marcher. Il compose alors l’une de ses plus belles chanson The Man Comes Around, inspiré du livre de Job. JC surfe avec la mort. Les reprises de Hurt et de Personnal Jesus sont des sommets d’interprétation crépusculaire. JC sait que c’est l’heure du bilan, du dernier bilan. Il rassemble toute sa souffrance dans des reprises et des compositions bouleversantes.

Dans la dernière chanson du disque JC reprend We’ll Meet Again, une chanson que chantaient les soldats anglais avant d’aller au combat pendant la deuxième guerre mondiale. Une chanson pour se donner du courage avant la mort probable. Une chanson qui évoque le paradis.

JC a cherché la rédemption toute sa vie. Il l’a trouvée dans la dernière ligne droite de sa vie. L’une des plus belles manières de dire adieu en musique.

Rage

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