Pépite intemporelle n°63 : Golden brown (1982/2017) de The Stranglers par Cage the Elephant

5898976-lSi vous êtes des Five Minuteurs réguliers et assidus, vous savez comment on aime, parfois, regarder dans le rétro pour le plaisir de nos oreilles, et accessoirement pour alimenter cette rubrique des pépites intemporelles. Et vous savez également la place de choix qu’occupe dans nos cœurs de mélomanes le groupe américain Cage the Elephant. Mon bon ami Sylphe en a d’ailleurs parlé à plusieurs reprises, notamment lors de la sortie en 2019 du 5e et dernier album studio en date Social Cues. C’est également lui qui m’avait mis dans les oreilles, un beau jour de 2017, le live acoustique du groupe sobrement titré Unpeeled. Claque musicale pour l’un comme pour l’autre, on peut dire que cette galette a tourné en boucle tout l’été, et bien plus car affinités.

Pas un morceau à jeter dans cet enregistrement qui dégueule la classe rock à chaque instant. Les premiers titres sonnent comme du rock seventies, alors que la voix et l’énergie du chanteur Matthew Shultz rappellent parfois Mick Jagger. C’est pourtant un groupe tout à fait de son époque, qui officie depuis 2008 et propose un son à la croisée des classiques rocks et d’une touche années 2000. De plus, ce Unpeeled est savamment construit, en alternant titres rocks et balades sans aucun temps mort. Un live d’anthologie on vous dit.

Golden brown résume plutôt bien l’essence de cet captation live, tout en étant un excellent titre en lui-même. J’aime le son du clavier arythmique qui ouvre le morceau, tout autant que la voix qui démarre tranquillement pour se poser sur une trame musicale qui s’enrichit et s’amplifie mesure après mesure. Plus loin, je craque sur les solos de guitare acoustique. Aux deux tiers, impossible pour moi de résister à l’osmose totale qui se crée entre voix et instruments avec chant et contrechant, dans une classe absolument folle. 

Bref, j’aime beaucoup trop ce morceau pour le gâcher en écrivant trop de mots dessus. La meilleure façon de le valoriser, c’est de l’écouter, tout simplement. Il ne dure qu’à peine 4 minutes, mais soyez rassurés. Si vous aimez, vous pouvez le réécouter en boucle. Mais vous pouvez également élargir votre écoute à tout l’album, que je m’en vais réécouter de ce pas.

[Edit/MàJ 26/12] : Le commentaire de Sprecks (ci-dessous) apporte une précision d’importance, en ce que Golden Brown est avant tout un titre de The Stranglers, paru en 1982. Trente-cinq ans plus tard, Cage the Elephant en livre donc une reprise magique, tout comme ils n’ont pas à rougir de la brillante réinterprétation sur ce même album de Instant Crush, initialement dû à Daft Punk. Il était indispensable de rendre aux Stranglers ce qui leur appartient, et merci pour la contribution !

Raf Against The Machine

Pépite intemporelle n°11: Instant Crush de Cage The Elephant (2017)

L’une de mes dernières claques musicales a eu lieu l’été 2017 en écoutant un live d’unCage The Elephant groupe que je ne connaissais pas, Cage The Elephant… Je n’ai pas véritablement d’intérêt pour les albums live qui me paraissent souvent des pompes à fric qui aspirent les fans, incapables de résister à la tentation. Oui, bon, je me rends bien compte que je suis quelque peu extrême dans mes propos quand mes yeux tombent sur le Live from Mars de Ben Harper… Bref, la pochette de l’album n’était pas véritablement attirante, c’était un live et un groupe que je ne connaissais pas… et mon Dieu, quelle claque!

Du rock assez jouissif, des perles à foison (Trouble, Cold Cold Cold, Sweetie Little Jean, Too Late To Say Goodbye), un aspect intemporel et j’oserai même dire suranné particulièrement séduisant… Vous n’êtes pas à l’abri que je vous reparle un jour de ce sublime Unpeeled à ne pas mettre entre les mains de tous les amateurs de rock, par peur de vous retrouver avec un procès sur le dos ayant pour motif « Deal de produits créant une dépendance totale »…

Je m’égare et ne dois pas perdre de vue que je veux vous parler d’une superbe reprise du Instant Crush de Daft Punk (avec Julian Casablancas, le chanteur de The Strokes en featuring) présente sur ce live. Le morceau de base est déjà imparable et s’impose comme un des sommets de Random Access Memories, la rythmique oscillant entre électro et funk et le chant percutant et survitaminé au vocoder sont estampillés « Made in France de qualité ». La version live de Cage The Elephant réussit le tour de force de redonner un second souffle à cette pépite dans une version acoustique brillante. La diction faussement nonchalante de Matthew Shultz et les cordes subliment cet Instant Crush qui garde son pouvoir mélodique addictif.

Je serais bien embêté de devoir choisir ma version préférée parmi ces deux pépites… et vous, vous êtes plutôt Daft Punk ou Cage The Elephant? Voilà de quoi animer quelques repas de Noël soporifiques où, après 7 entrées et un chapon destinés à vous faire péter la panse, vous voudrez éviter les convives un peu saoûls de s’écharper autour du sujet des Gilets jaunes… Bref Five-Minutes vous souhaite un joyeux Noël!

Sylphe