Pépite intemporelle n°188 : Run boy run (2013) de Woodkid

71F9C9qszYL._SL1400_Dix ans déjà que cet album-claque nous est tombé dessus. En mars 2013, Yoann Lemoine aka Woodkid livre The Golden Age, son premier album studio. Que dire qui n’aurait déjà été dit de cette galette incroyable, révolutionnaire dans son mixage de sonorités, unique dans ses ambiances sonores, surplombé par la voix hors normes de son créateur ? The Golden Age est bourré de 14 pépites toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Depuis le titre éponyme qui ouvre les hostilités entre lyrisme et intimisme au martial The Other Side qui clôt le voyage, nos oreilles en prennent plein les yeux. On n’oubliera pas non plus le tribal Iron, le bouleversant Boat Song ou le vertigineux Conquest of Spaces. Bref, quelque soit le bout par lequel on attrape The Golden Age, c’est la fessée musicale de haute qualité. Difficile de retenir un titre plus qu’un autre tant, à la manière d’un Kubrick, chaque création en vaut largement une autre. C’est plutôt l’humeur du moment, ou le contexte, qui nous amène à préférer temporairement un morceau plus qu’un autre.

Aujourd’hui, ce sera une question de contexte. Lors de notre petite conférence de rédaction hebdomadaire avec le copain Sylphe, nous avons fait le constat d’une semaine à la fois très dense et qui file à vive allure. Sans trop savoir pourquoi, Run Boy Run de Woodkid m’est venu en tête et ne m’a pas lâché pendant plusieurs heures. Peut-être l’urgence du titre incarnée par les percussions intenses. A moins que ce ne soit la cadence, marquée et pourtant si lumineuse et semblant survoler le temps. Ou encore la conclusion du titre qui ressemble à ce qui transperce le coureur lorsqu’il aperçoit la ligne d’arrivée. Run Boy Run n’est peut-être rien de tout ça, et n’est peut-être simplement qu’un foutu bon morceau de musique qui file le pêchon. On aurait bien tort de s’en priver. Assez parlé, il est temps d’écouter cette petite merveille, à écouter sans aucune modération comme tout Woodkid. En bonus, le clip est une dinguerie de classe visuelle. Run Boy Run !

Raf Against The Machine