Pépite intemporelle n°119 : Pure Morning (1998) de Placebo

71TjTnlLKcL._SL1400_Connaissez-vous l’histoire du garçon qui procrastine toute la semaine, en se disant qu’il a le temps d’écrire sa chronique ? Ne cherchez pas, le monsieur en question est face à vous (enfin, derrière le clavier), et c’est dans une certaine urgence teintée néanmoins d’un grand plaisir que je vous drope un son en ce vendredi soir. Pour faire un pied de nez à la soirée, quoi de plus amusant que d’écouter un titre matinal ? En l’occurrence, celui qui me trotte dans la tête depuis ce matin. Voilà plusieurs jours que je cherche quoi chroniquer, et la vie m’apporte une pépite intemporelle avec Pure Morning de Placebo. Titre d’ouverture de Without you I’m nothing (1998), deuxième album de Placebo, Pure Morning envoie du gros son d’entrée de jeu. Guitares saturées lourdes et sèches surplombées par la voix hors norme de Brian Molko, voilà 4 minutes de son comme on l’aime chez Five-Minutes. Si affinités, je vous invite fortement à écouter le reste de l’album, qui est pour moi le meilleur de toute la discographie du groupe. Treize titres et autant de pépites écoutées et usées jusqu’à l’os il y a 25 ans, et depuis très régulièrement. Without you I’m nothing est une de ces galettes dont je ne me suis jamais vraiment remis. En raison de ce Pure Morning, mais aussi du furieux et tendu Every you every me, que je vous mets en écoute bonus pour me faire pardonner de la livraison tardive de cette chronique. Bon weekend et bon Pure Morning.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°80: Running Up That Hill (A Deal With God) de Kate Bush (1985)

Je n’ai pas pour habitude de remonter si loin dans le temps mais les fans de séries ont déjà Kate Bush - Hounds Of Lovecompris… Je ne suis clairement pas un grand connaisseur de Kate Bush, seuls ses grands titres qui passent ou sont passés sur des radios généralistes me sont connus et je dois avouer n’avoir peut-être jamais écouté un album en entier (#introencarton, #affichetonamateurismesanshonte). Maintenant, ce titre qui est le morceau d’ouverture de l’album Hounds Of Love sorti en 1985 m’obsède depuis plusieurs jours car il tient une place maîtresse dans la saison 4 de l’excellente série des frères Duffer, Stranger Things. Cette série est un peu une madeleine de Proust pour les personnes de ma génération qui ont l’impression de se retrouver dans l’univers des premiers Spielberg… Une série brillante que je ne peux que vous inviter à aller regarder, même si vous devez déjà être nombreux à l’avoir fait au vu de son succès phénoménal. Ce titre lié au personnage de Maxine véhicule des ondes très positives, lui rappelle tous ses souvenirs agréables avec ses amis et s’avère central dans sa lutte contre le Mal (oui, oui, je simplifie pour ne pas spoiler la saison 4). Le titre symbolise les sentiments ambivalents face à la passion amoureuse et en particulier la peur de faire souffrir l’autre, il se rattache facilement à la relation entre Max et Lucas. La puissance du texte et cette volonté de faire appel à Dieu « If I only could, I’d make a deal with God / And I’d get Him to swap our places » ainsi que cette ritournelle addictive au synthé typique des 80’s devraient vous poursuivre un moment. En cadeau, je vous laisse la cover de Placebo pour le morceau d’ouverture de leur album de reprises Covers sorti en 2003. Enjoy !

 

Sylphe

Five Titles n°27: Never Let Me Go de Placebo (2022)

Certaines critiques musicales sur le dernier album de Placebo sont particulièrement âpres et j’avouePlacebo Never Let Me Go 2 avoir difficilement résisté à la tentation de commenter certains articles les traitant de papys qui mériteraient de prendre leur retraite… Ici à Five-Minutes notre ligne éditoriale (#payetonnompompeux) consiste à aborder essentiellement les artistes et albums qui trouvent grâce à nos oreilles -même si le plaisir n’est pas toujours total ou à la hauteur de nos attentes. L’offre musicale est tellement large que certains critiques feraient mieux de garder leur énergie pour de belles découvertes plutôt que de dézinguer sans argumenter. La nature humaine est particulière et se montre souvent plus habile lorsqu’il faut justifier une déception qu’un coup de coeur, du coup laminer Never Let Me Go, le huitième album de Placebo, ne relèverait-il finalement pas d’une certaine paresse intellectuelle? De mon côté je regrette évidemment le départ du batteur Steve Forrest en 2008 et constate que Battle for the Sun en 2009 et Loud Like Love en 2013 sont des albums mineurs d’une discographie que de nombreux groupes de rock envieraient. 9 ans après, je suis donc avant tout agréablement surpris que Brian Molko et Stefan Olsdal aient retrouvé l’envie d’enregistrer un album studio et je tente de ne pas avoir des espérances trop élevées, Without You I’m Nothing a déjà 30 ans faut-il le rappeler… 13 titres et 57 minutes plus tard, j’ai le sourire et ce Never Let Me Go est pour moi le meilleur album du groupe depuis qu’il est devenu duo. Certes, j’ai tout de même conscience des limites de l’opus : l’album est un peu trop long et la deuxième partie s’essouffle et se montre moins puissante. De plus, les prises de risque sont mesurées mais avais-je envie d’un véritable renouveau…?

Je vous propose 5 jolies pépites qui ne feront pas de vous des has-been parce que vous prenez encore du plaisir à écouter Placebo en 2022…

  1. Le morceau d’ouverture Forever Chemicals avec ses sonorités discordantes, sa batterie puissante et le chant lancinant de Brian Molko – dont la voix reconnaissable entre toutes demeure un argument de poids – fait preuve d’une belle énergie rock et lance l’album de manière solide.
  2. Le single Beautiful James qui inonde les dernières radios qui osent passer du rock fait bien le job avec ses influences plus électroniques. Pas foncièrement original, je suis tout de même happé par la belle intensité.
  3. The Prodigal est peut-être le morceau le plus original, porté par… ses cordes. Le résultat est un joli bijou d’émotions qui met à l’honneur un texte fort.
  4. Surrounded By Spies (dont j’avais déjà parlé par ici) fonctionne à merveille grâce à sa rythmique tout en tension et ses paroles obsédantes répétées deux fois.
  5. Twin Demons est le titre de la deuxième partie de l’album qui me séduit le plus. Du pur rock frontal avec une rythmique addictive.

Merci à Brian Molko et Stefan Olsdal de continuer à faire vivre leur son rock, sur ce je retourne réécouter la playlist de leurs meilleurs morceaux (à retrouver ici), enjoy!

 

Sylphe

Pépite du moment n°100: Surrounded By Spies de Placebo (2021)

Placebo est incontestablement un groupe qui me tient à coeur, la preuve en est avec la playlistPlacebo Never Let Me Go les concernant publiée sur ce blog et à relire/réécouter par ici. Du coup, l’annonce d’un nouvel album fait toujours plaisir, d’autant plus que l’attente commence à être longue, Loud Like Love datant déjà de 2003… En septembre dernier, le premier single Beautiful James du huitième album studio intitulé Never Let Me Go (date de sortie, le 25 mars 2022) annonçait déjà de belles choses, ce qui vient d’être confirmé par le deuxième titre sorti le 19 novembre dernier Surrounded By Spies. On retrouve toute l’intensité et la rage du chant de Brian Molko qui nous assène des phrases répétées inlassablement, une batterie juste et la montée en puissance habituelle qui fait parfaitement mouche. Sans être un titre foncièrement novateur, voilà du baume au coeur et l’espoir d’un futur album de qualité, enjoy !

 

Sylphe

Playlist n°2: Best of Placebo

Aux abonnés absents depuis un mois tout pile, il est temps pour moi de montrer que je suis encore bel et bien vivant. Officiellement l’équipe de Five-Minutes travaille à une évolution du blogzine, officieusement le temps m’a dernièrement manqué. J’avoue que de mon côté on n’est pas très loin de l’encéphalogramme plat concernant les sorties, même si un Tellier et un Biolay pointent dernièrement leur nez… Du coup, on réécoute les vieilleries et de préférence les très bonnes. Aujourd’hui, je vous propose une playlist gourmande et consciencieusement rock qui met à l’honneur Placebo et son chanteur charismatique Brian Molko. Un groupe marquant de la fin des années 90 et début 2000 qui me donne toujours l’impression de ne pas avoir eu pleinement le succès qu’ils méritaient. En même temps, vous pourrez me dire que j’exagère un brin car ils possèdent une discographie très riche que je vous propose de parcourir…

Le premier album éponyme paraît en 1996, il frappe fort avec son rock frontal et direct sublimé par le timbre si caractéristique de Brian Molko, cette voix marquée par des fêlures séduisantes. Come Home, Bionic, 36 Degrees et Nancy Boy décrassent avec énergie nos oreilles alors que I Know surprend par sa douceur et démontre un champ des possibles illimité pour la suite de leur carrière. Morceau pivot, il imprime la ligne directrice du second opus Without You I’m Nothing (1998), album riche en contrastes qui s’impose comme mon album préféré de Placebo. Je vous invite ainsi à savourer les bijoux sonores que sont Pure Morning, l’électrique Brick Shithouse, You Don’t Care About Us et sa ligne de basse digne de The Cure, le sommet d’émotion Without You I’m Nothing ou encore les inspirations trip-hop de My Sweet Prince. Des morceaux qui ont plus de 20 ans mais qui n’ont pas pris une ride.

Arrive en 2000 Black Market Music et sa magnifique pochette d’album. On est en plein revival rock (Bloc Party, The Killers, The Strokes…) et Placebo compte bien prendre sa place à table et récupérer une part de gâteau conséquente. Le post-rock de Taste Men, les tubes à mélodie addictive Days Before You Came et Special K (quel duo enchaîné de haut vol), des déflagrations rock comme Spite and Malice, Black-Eyed ou Slave to the Wage et la mélancolie de Blue American font de cet opus l’acmé rock du groupe. En réécoutant la discographie de Placebo, je découvre ensuite en 2003 un album de covers plus inégal qui a le mérite de nous éclairer sur les influences des Anglais. Je vous laisse quelques sucreries séduisantes, le Where Is My Mind des Pixies, le Bigmouth Strikes Again de The Smiths  ou encore la version originale de The Ballad of Melody Nelson de Gainsbourg et Jane Birkin.

L’essoufflement artistique commence quelque peu à se faire sentir, Placebo peine quelque peu à se réinventer mais témoigne toujours de sa facilité à créer des déflagrations rock addictives. En 2003 Sleeping with Ghosts nous offre de beaux brûlots uptempo comme Bulletproof Cupid, des mélodies d’une grande justesse avec This Picture et Bitter End, le plus inclassable Plasticine ou le torturé Protect Me from What I Want qui ne cesse de nous rappeler que la faille est toujours bien présente. Meds en 2006 fait encore bien le boulot même s’il est plus difficile de dégager des titres porteurs. Le morceau d’ouverture Meds (file la métaphore avec placebo…) nous offre un beau duo avec la chanteuse de The Kills, Alisson Mosshart, Space Monkey est animé par un vent de désespoir alors que Post Blue reste dans les plaines arides d’un rock plus désincarné.

Incontestablement Placebo vient de laisser passer ses plus belles heures. Battle for the Sun en 2009 et Loud Like Love en 2013 peinent à convaincre sur la longueur malgré quelques bien beaux éclairs de génie que je vous invite à découvrir. Kitty Litter, Battle for the Sun, The Never-Ending Why et Breathe Underwater s’imposent comme des armes certaines pour la défense de notre astre alors que je reconnais avoir véritablement découvert un Loud Like Love qui était passé entre les mailles de mon filet musical jusqu’à maintenant. Les morceaux Loud Like Love, A Million Little Pieces et Begin the End (triste titre prémonitoire) restent d’honnêtes soubresauts d’un groupe qui aura marqué une bonne grosse décennie du rock. Il vous reste désormais 2 bonnes heures d’écoute pour vous convaincre, enjoy!

Sylphe