Et si nous finissions ce week-end en écoutant un son un peu crasseux mais diablement bon ? Soyons raccord avec le mood du dimanche soir, qui n’est pas vraiment mon moment préféré de la semaine. C’est l’heure de clore le repos de fin de semaine et de penser déjà à la reprise du boulot le lundi matin. Voilà un double programme qui vend du rêve. Pour lutter contre cette merveilleuse ambiance, j’ai quelques pistes intéressantes, dont certaines que je garde rien que pour moi. Mais il en est une qui fonctionne très bien et que je peux vous partager : plonger dans mes disques et trouver le son qui fait du bien. Ils sont divers et plusieurs pour tout dire. Au hasard de la playlist, c’est un morceau de 25 ans d’âge que je vous propose ce soir. Low estate est le deuxième album studio de 16 Horsepower, sorti en 1997. A l’époque, le groupe, fondé par l’Américain David Eugene Edwards et les Français Pascal Humbert et Jean-Yves Tola (anciens de chez Passion Fodder) existe depuis 5 ans. Il a déjà livré un EP en 1995, sobrement intitulé 16 Horsepower, puis le très bon Sackcloth ‘n’ Ashes en 1996. Cette première galette studio illustre parfaitement le Denver sound dont la formation se fait immédiatement un porte étendard. Le Denver sound ? Un savant mélange de country, American Gothic, folk, garage rock et gospel, qui donne à 16 Horsepower son identité musicale si caractéristique.
Un an plus tard, Low estate tombe dans les bacs avec une touche plus rock et plus électrique que son prédécesseur. Produit par John Parish, l’album contient de la pépite à ne plus savoir quoi en faire et reste, à ce jour, mon opus préféré. Le groupe déploie une énergie et une musicalité qu’on retrouvera dans les albums ultérieurs, mais c’est sur Low estate qu’il explose de sa classe. Du rock tendu et à fleur de peau qui sent la terre, les grands espaces, la ruée vers l’or, le bourbon et le vent dans les plaines et dans nos cheveux. De quoi s’évader tranquillement un dimanche soir. Et ce n’est pas le titre d’ouverture de Low estate qui me fera mentir. Brimstone rock pose son empreinte sonore comme un cheval foule la terre de ses sabots. Quelques notes de banjo, la voix nasillarde de David Eugene Edwards, puis le déchainement rock-folk pour 4 minutes 20 de pure évasion.
Je vous laisse filer à Brimstone rock, et sur les 15 autres pistes de l’album si le cœur vous en dit. Avec, à l’arrivée et en clôture, une imparable et bouleversante reprise de The Partisan de Leonard Cohen par le groupe, accompagné de Bertrand Cantat, alors chanteur de feu Noir Désir. Listen it and escape.
Raf Against The Machine