Review n°53: The New Abnormal de The Strokes (2020)

A l’occasion d’ une playlist best of de The Strokes (à réécouter par ici ), je vous avais déjà fait The Strokes -The New Abnormalrapidement part de mon intérêt pour le sixième opus de Julian Casablancas and co, The New Abnormal. Explorons désormais ensemble ce qui se cache derrière ce Bird On Money de Jean-Michel Basquiat afin de confirmer qu’on a bien retrouvé The Strokes à un niveau qu’on ne lui avait pas connu depuis First Impressions of Earth en 2006 (par pudeur, on ne dira rien de Angles et Comedown Machine…).

Le début d’album est très bon et on retrouve cette subtile alliance du rock et de la pop chère à The Strokes  portée par, n’en déplaisent aux grincheux, la voix très convaincante de Julian Casablancas. Le morceau d’ouverture The Adults Are Talking nous ramène ainsi 15 ans en arrière avec son riff de guitare addictif, sa rythmique uptempo et la voix résolument pop de Casablancas (quelle belle capacité à encore monter dans les aigus), c’est une vraie cure de jouvence et de fraîcheur et on comprend rapidement que le versant pop va être davantage exploré sur ce début d’opus. Selfless explore les contrées d’une pop presque psychédélique à la MGMT pour traiter avec une certaine mélancolie la thématique de l’amour, les synthés jouant un rôle central. Brooklyn Bridge To Chorus prolonge la tentation des synthés, c’est léger et dansant (ça me fait penser aux premiers Mika c’est dire…) et clairement le morceau, sans être exceptionnel, fait bien le job. Bad Decisions apporte plus de caractère et me rappelle les premiers albums avec ce refrain obsédant et la puissance mélodique imparable, je me suis penché sur les paroles où Billy Idol en personne a mis la main à la pâte et je reste toujours dubitatif. Moscou 1972, le traité ABM sur la limitation des armes stratégiques signé par Nixon et Brejnev? Je suis preneur de toute interprétation mais bon ce serait mentir que de dire que les paroles sont l’intérêt premier d’un album de The Strokes

Eternal Summer reste dans une veine résolument optimiste et pop pour un résultat un brin lisse et un peu long (plus de 6 minutes) avant THE bijou At The Door. Un morceau très riche instrumentalement qui brille par la confrontation de sa douceur mélancolique et de ses sonorités plus sombres/électroniques, le tout illustré par un clip brillant à visionner en-dessous. Le plaisir est décuplé car je n’attendais pas The Strokes  sur un tel terrain torturé… Il faut reconnaître que Why Are Sundays So Depressing et Not The Same Anymore souffrent de la comparaison avec At The Door et peinent à déclencher un très grand intérêt face à la mélancolie de Julian Casablancas. Heureusement le morceau final Ode To The Mets clot assez brillamment l’album avec sa douceur nostalgique d’une grande justesse. 45 minutes plus tard, c’est un sourire sur le visage qui persiste et me fait prendre conscience que The Strokes a encore des choses justes à nous raconter en 2020, et cela suffit amplement pour mon plaisir, enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°52: The End Has No End de The Strokes (2003)

Hier, The Strokes a sorti son sixième album The New Abnormal dont je vous parlerai trèsThe Strokes rapidement, tant les deux premières écoutes m’ont séduit. On ne présente plus le groupe formé autour de Julian Casablancas depuis leur émergence au tout début des années 2000 avec leur premier opus Is This It (2001). Un groupe qui a surfé avec talent sur la vague du retour du garage rock des 00’s au milieu d’autres noms qui auront eux aussi connu des belles carrières (Bloc Party, The Killers, Franz Ferdinand entre autres)… Une voix reconnaissable entre toutes et un sens de la mélodie imparable, vous vous retrouvez dès lors avec de la pépite à foison. Aujourd’hui, je vous propose de revenir en 2003 avec l’album Room on Fire et en particulier le single The End Has No End qui brille par son énergie rock, sa petite mélodie de fond qui s’incruste de manière indélébile en vous et ses ruptures de rythme savoureuses. A écouter bien fort sur sa terrasse ensoleillée en applaudissant à 20h, enjoy!

Sylphe

Pépite intemporelle n°11: Instant Crush de Cage The Elephant (2017)

L’une de mes dernières claques musicales a eu lieu l’été 2017 en écoutant un live d’unCage The Elephant groupe que je ne connaissais pas, Cage The Elephant… Je n’ai pas véritablement d’intérêt pour les albums live qui me paraissent souvent des pompes à fric qui aspirent les fans, incapables de résister à la tentation. Oui, bon, je me rends bien compte que je suis quelque peu extrême dans mes propos quand mes yeux tombent sur le Live from Mars de Ben Harper… Bref, la pochette de l’album n’était pas véritablement attirante, c’était un live et un groupe que je ne connaissais pas… et mon Dieu, quelle claque!

Du rock assez jouissif, des perles à foison (Trouble, Cold Cold Cold, Sweetie Little Jean, Too Late To Say Goodbye), un aspect intemporel et j’oserai même dire suranné particulièrement séduisant… Vous n’êtes pas à l’abri que je vous reparle un jour de ce sublime Unpeeled à ne pas mettre entre les mains de tous les amateurs de rock, par peur de vous retrouver avec un procès sur le dos ayant pour motif « Deal de produits créant une dépendance totale »…

Je m’égare et ne dois pas perdre de vue que je veux vous parler d’une superbe reprise du Instant Crush de Daft Punk (avec Julian Casablancas, le chanteur de The Strokes en featuring) présente sur ce live. Le morceau de base est déjà imparable et s’impose comme un des sommets de Random Access Memories, la rythmique oscillant entre électro et funk et le chant percutant et survitaminé au vocoder sont estampillés « Made in France de qualité ». La version live de Cage The Elephant réussit le tour de force de redonner un second souffle à cette pépite dans une version acoustique brillante. La diction faussement nonchalante de Matthew Shultz et les cordes subliment cet Instant Crush qui garde son pouvoir mélodique addictif.

Je serais bien embêté de devoir choisir ma version préférée parmi ces deux pépites… et vous, vous êtes plutôt Daft Punk ou Cage The Elephant? Voilà de quoi animer quelques repas de Noël soporifiques où, après 7 entrées et un chapon destinés à vous faire péter la panse, vous voudrez éviter les convives un peu saoûls de s’écharper autour du sujet des Gilets jaunes… Bref Five-Minutes vous souhaite un joyeux Noël!

Sylphe