En écho à Muddy Waters et aux Rolling Stones (voici quelques jours, à retrouver par ici), continuons notre déambulation au pays du blues avec Moriarty. Ce quintet né à Paris, mais mélangeant les nationalités et origines, se promène depuis ses débuts en 1995 entre blues, country et rock. Le groupe prend sa forme définitive en 1999, et surtout sa voix hors pair, avec l’arrivée au chant de Rosemary Standley. Cette dernière, immédiatement reconnaissable à son timbre de voix très particulier, donne à Moriarty une coloration qui soit agace au plus haut point, soit séduit immédiatement. Je fais partie de la seconde équipe, et ce depuis Gee whiz but this is a lonesome town, premier opus sorti en 2007. Suivront plusieurs autres albums studio, dont l’excellent Fugitives en 2013 : une série de reprises de standards blues et folk de la première moitié du vingtième siècle. Ou comment faire le lien avec le nom même du groupe. Moriarty ne fait en effet aucunement référence à l’ennemi juré et nemesis de Sherlock Holmes, mais à Dean Moriarty, l’un des protagonistes du roman Sur la route de Jack Kerouac (chef-d’œuvre à lire d’urgence si ce n’est pas déjà fait).
De bien belles choses à écouter, en lisant Kerouac au long de cet été, et en se laissant porter par le temps qui passe. En témoigne Gee whiz but this is a lonesome town, album séminal et originel de l’aventure Moriarty. Album dans lequel on retrouve Jimmy, le single qui a lancé la galette et le groupe. Un titre que l’on ne se privera pas de réécouter, après avoir emmené nos oreilles du côté de Motel, un morceau nettement marqué du sceau blues-folk qui sent bon la moiteur du bayou. Moriarty enregistre aussi une inattendue mais captivante reprise de Enjoy the silence de Depeche Mode, également disponible sur Gee whiz but this is a lonesome town.
Vous aurez compris le tiercé du jour : Motel, Jimmy, puis Enjoy the silence. Ecoutez Moriarty, plongez vous aussi dans le triple vinyle live Echoes from the borderline (2017) qui est une petite perle d’intimisme. Ensuite, faites ce que vous voulez. Mais écoutez Moriarty.
Raf Against The Machine