Son estival du jour n°61 : Ding dang dong (Ringing at your bell) (2007) des Rita Mitsouko

61jqv60dnxLReplonger dans Idées noires il y a quelques jours à peine (c’est par ici si vous avez raté la séance) nous a permis de réécouter Catherine Ringer, en duo avec Bernard Lavilliers : grande chanteuse/voix, personnage assez incroyable, et fondatrice avec le très regretté Fred Chichin des Rita Mistouko. Les Rita, c’est d’abord Marcia Baïla en 1985 sur leur premier album (même si le groupe officie depuis 1979). Un titre bien perché et sorti de nulle part au cœur des années 1980. Une décennie pendant laquelle la créativité musicale assez folle a ouvert la porte à de nombreux artistes, dont certains ne passeront jamais le cap du premier et unique tube. Les Rita ne sont pas de ceux-là et enchaîneront sept albums studios (dont la machine à tubes absolue qu’est The No Comprendo en 1986), une poignée de lives et un album de remixes, au cours d’une carrière qui mélange allègrement la chanson, le rock, le funk, la new-wave ou encore le jazz. Tout ceci jusqu’à Variety (2007), leur ultime opus.

C’est en presque fin de cet album que l’on trouve le bouillonnant Ding dang dong (Ringing at your bell). Titre explosif de funk, de groove et d’énergie, il trouve une de ses meilleures interprétations en live. Ici, on écoutera la version donnée sur le plateau de Taratata (une fois encore lieu de bien des merveilles musicales). Une prestation pour laquelle Catherine Ringer fait absolument ce qu’elle veut de son incroyable voix et enflamme le plateau, dans une version totalement dynamitée de Ding dang dong. Je vous défie de rester assis et immobiles à l’écoute de cette pépite de vie. Montez le son, écoutez les Rita Mitsouko. Vous êtes en vie.

Raf Against The Machine

Son estival du jour n°58 : Idées noires (1983/2020) de Bernard Lavilliers feat. Nicoletta par Izïa & Malik Djoudi

435053795Souvenez-vous : voici quelques jours, le copain Sylphe chroniquait le nouveau son électro-pop d’Izïa, en disant préférer lorsqu’elle joue sur le terrain rock. Je ne peux que le rejoindre. Preuves à l’appui en réécoutant son premier album, son featuring énergique avec Naive New Beaters sur Heal tomorrow, ou encore sa reprise explosive, avec Malik Djoudi, de Idées Noires sur le plateau de Taratata en 2020. Le matériau de base est déjà fort solide. Sortie en 1983 sur l’album Etat d’urgence de Bernard Lavilliers, Idées noires reste un des plus gros succès du chanteur, au point que le titre single a quelque peu éclipsé l’album en lui-même. Pas gagné d’avance pourtant, avec une chanson dont le propos principal est l’incommunicabilité. Le 45 tours (oui, à l’époque on appelait ainsi les singles) se vendra à plus de 200 000 exemplaires, en plein été 1983. Sans doute en raison de son efficace écriture musicale comme textuelle, de son énergie et de son rythme. Et aussi du duo Bernard Lavilliers/Nicoletta qui fonctionne à merveille. Un pur titre rock qui envoie le bouzin dès son origine.

Arrive 2020 et un soir de Taratata, pour découvrir Idées noires revisitée. L’émission quasi culte de France 2 a livré bien des prestations d’anthologie durant toutes ses années d’existence. Celle-ci en fait partie. Izïa s’associe alors à Malik Djoudi pour donner une relecture bien vénère du titre. C’est nerveux, tendu à l’extrême, ronflant de gros sons qui déboitent. C’est survolé par la voix aérienne de Malik Djoudi, à laquelle se colle parfaitement celle ravageuse d’Izïa. La prestation est incandescente, incarnée par une chanteuse hypnotisante au sommet de sa sensualité rock. Izïa, si tu nous lis (ce qui est peu probable, mais sait-on jamais), c’est comme ça qu’on te veut : une fucking rocking Izïa on fire !

Vérifions tout cela avec, ci-dessous et dans l’ordre, Idées noires reprise par Izïa/Malik Djoudi (à écouter seulement, la version vidéo est disponible ici https://mytaratata.com/taratata/542/izia-malik-djoudi-idees-noires-b-lavilliers-nicoletta-2020), suivie de la même chanson dans sa version originale par Bernard Lavilliers/Nicoletta. Pour compléter le podium, ajoutons une reprise de 2014 par Lavilliers himself sur son album Acoustique, accompagné par la grande Catherine Ringer. Trois lectures différentes pour sublimer une seule pépite.

Raf Against The Machine