Review n°118: JUNGLE de The Blaze (2023)

Un EP percutant TERRITORY en 2017 sublimé par deux titres, TERRITORY et VIRILE, dont les clips sont de vrais petits bijoux d’émotion qui dépassent à eux deux les 120 millions de vue sur Youtube et un premier album DANCEHALL en 2018 qui confirme pleinement tous les espoirs placés en eux (revoir par ici le clip brillant du titre Queens), qui aurait pu prévoir un tel succès instantané de The Blaze, duo français constitué de deux cousins Guillaume et Jonathan Alric ? Après 4 ans de tournée et cette confirmation du pouvoir à faire danser les foules, The Blaze propose un deuxième album JUNGLE davantage taillé pour les dance-floors qui réussit le tour de force de garder une émotion à fleur de peau sous-jacente et de flirter avec les limites d’une trance un peu trop simpliste sans jamais les dépasser.

Le morceau d’ouverture LULLABY joue d’emblée la carte de l’émotion, la voix -toujours travaillée électroniquement – se mariant à merveille avec les synthés et cette petite ritournelle au piano en fond. L’impression que l’électro inventive de Les Gordon hésiterait à aller sur les terres plus dansantes de Jungle (le groupe, sans mauvais jeu de mots par rapport au titre de l’album). CLASH, quant à lui, ne résiste pas et saute le pas vers une électro-pop plus frontale. Sans forcément une grande originalité, il faut reconnaître que la montée uptempo fonctionne à merveille et me rappelle les grandes heures d’un groupe que j’aime à réécouter régulièrement, The Shoes. DREAMER nous rassure ensuite en misant davantage sur l’émotion, la douceur downtempo et la voix moins travaillée nous emportent facilement avant un intermède instrumental de haut vol qui nous emmène vers des terres plus dansantes. L’ensemble, brillamment illustré par le clip ci-dessous, laisse poindre cette émotion masquée sous les machines. Une bien belle pépite qui referme un tryptique initial plein de belles promesses.

MADLY propose ensuite un son plus sombre qui semble happé par les influences trance et techno du groupe, « My Love for you is on fire today » est martelé mais l’âpreté du morceau, si elle a le mérite de briser l’homogénéité de l’album, me séduit moins. HAZE joue ensuite une carte plus originale, entre douceur contemplative à la Boards of Canada au début et intermède volontiers bruitiste pour un résultat séduisant par ses contrastes. Cependant, je dois reconnaître que je suis une âme faible et je ne sais pas résister aux hymnes électro-pop, LONELY séduit par ses sonorités enjouées qui retranscrivent de manière surprenante le désir de solitude de l’être humain, par peur de souffrir.

La trance plus sombre de SIREN est ensuite un véritable bijou instrumental qui réussit le tour de force de me toucher alors qu’on est loin de ma zone de confort musicale. Du coup, BLOOM souffre de la comparaison et paraît un brin trop lisse même si cette ode atmosphérique à l’amitié a tout pour plaire… EYES et DUST vont finir brillamment l’album, le premier rappelle l’EP initial dans le traitement de la voix et touche les fibres les plus profondes alors que le deuxième offre une douceur tellement réconfortante, sublimée par la montée finale juste imparable. Voici en tout cas un JUNGLE qui brisera avec délices la morosité de ce temps et pour reprendre les paroles de LULLABY « You’re such a fucking mess », enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés): 6. LONELY – 10. DUST – 1. DREAMER – 7. SIREN

 

Sylphe

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