Pépite intemporelle n°108 : Untitled #1 (Vaka) (2002) de Sigur Rós

R-69857-1505864447-6375Une chronique Five-Minutes peut tenir à peu de choses. Parfois longuement mûrie et réfléchie, parfois plus spontanée, elle a toujours pour objectif de partager un moment et un bon son. Celle d’aujourd’hui n’échappe pas à la règle et, si elle aurait pu relever de la catégorie « mûrement pensée », elle s’inscrit toutefois dans la seconde. Notre son du jour est d’un intemporalité évidente, mais il m’est revenu dans les oreilles de façon un peu inattendue alors que j’échangeais quelques messages avec un copain sur la beauté de ce monde (non). Spoiler : nous étions en train de discuter de toutes les tristes immondices qui nous entourent, entre la nature dont tout le monde semble se contrefoutre et préférer la saloper, le racisme ouvertement exprimé dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale, ou encore la connerie humaine en général. Vaste programme dépressif à nous rendre plus asociaux et misanthropes qu’on ne l’est déjà. Nous avons cherché une lueur d’espoir, que j’ai modestement résumé par un « Heureusement qu’il y a la musique ». Ce à quoi le garçon m’a répondu par l’envoi d’un lien simplement ponctué d’un « Genre ça ».

Le lien en question, c’était cette pépite totale du jour. Untitled #1 est le titre d’ouverture du troisième album de Sigur Rós nommé (). Pas vraiment de titre pour cet opus qui fait suite au déjà excellent Ágætis byrjun (1999), en relevant encore le niveau. Si le groupe islandais s’était déjà montré on ne peut plus créatif, cette troisième galette enfonce le clou de la poésie sonore et de l’évasion maximale. Sur de grandes nappes sonores quasi hors du temps, le chanteur Jónsi pose sa voix de falsetto pour des mélodies qui défient les lois du temps et de l’espace. Sans doute un des plus beaux albums au monde, () est une claque absolue autant qu’une bulle pour se réfugier du monde et arriver à le supporter.

Le titre d’ouverture Untitled #1 illustre brillamment ce constat, en se faisant mélange de douceur et de mystère porté par les mots de Jónsi. Mots que l’on ne cherchera pas à comprendre, puisque l’album tout entier est enregistré en Vonlenska, une langue inventée en totalité par le chanteur. Est-ce essentiel de comprendre le texte ? Non, pas quand la voix et les sons qui l’entourent portent autant d’émotions. Le morceau se suffit à lui-même, et sans plus tarder nous allons en profiter dans une version live quelque peu différente de l’enregistrement originel, mais tout aussi envoûtante. Puisque le bonheur des oreilles est total, on vous drope les deux version, histoire de comparer et de doubler le plaisir.

Et, si l’ambiance vous attrape autant que nous chez Five-Minutes (Sigur Rós figure vraiment très haut dans notre panthéon musical), courez donc écouter la totalité de (). Un album qui ressort d’ailleurs pour ses 20 ans, en version remasterisée et augmentée de 3 B-sides et 3 démos. Ne vous privez pas de cet album hors du temps qui nous permet de continuer à vivre dans ce temps.

Raf Against The Machine

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