Review n°106: Hideous Bastard d’ Oliver Sim (2022)

Dans la famille de The xx, à l’origine de trois superbes albums dont le coup de maître initial enOliver Sim - Hideous Bastard 2009 (écouter Intro et Crystalised devrait être déclaré d’utilité publique), Jamie Smith et Romy Madley Croft se sont déjà lancés dans des projets individuels dignes d’intérêt mais le bassiste Oliver Sim était jusqu’alors resté en retrait. Poussé par Jamie Smith qui est à la production de ce Hideous Bastard, Oliver Sim saute le pas d’une manière brillante. 34 minutes épurées, intimistes, sensibles qui ne sont pas sans me donner des frissons identiques à ma découverte de The xx

Porté par sa voix profonde – une vraie révélation – et une volonté de se livrer tout en retenue, Oliver Sim nous offre une sublime introspection en 10 titres finement ciselés. Le morceau d’ouverture Hideous qui sample Your Sweet Love de Lee Hazlewood montre toute la difficulté à s’accepter et la faille du VIH contracté à 17 ans. Nous retrouvons cette basse, ces cordes, cette rythmique downtempo qui ont fait le succès de The xx et le superbe contraste de voix entre les graves d’Oliver Sim et le timbre cristallin de Jimmy Somerville, mentor talentueux. Un moment d’une grande intensité…

Romance With A Memory propose un son plus rythmé avec une batterie plus présente et une voix résolument plus pop, Sensitive Child joue la carte de l’introspection éthérée avec une mélodie au piano obsédante (et une fin abrupte qui me laisse songeur, au passage) avant le deuxième grand moment de l’album, Never Here. Des synthés dignes de Radiohead et une rythmique rock imparable donnent à ce titre une intensité folle. Le solide Unreliable Narrator brille ensuite par le travail sur la voix et l’autotune afin de faire surgir les fantômes de James Blake et Alt-J, le résultat nous plonge dans un univers intemporel en deux petites minutes.

Saccharine aborde de manière subtile la peur de l’amour et de la tendresse pour un résultat d’une grande sobriété qui aurait mérité de figurer sur n’importe quel album de The xx. Un Confident Man plus classique dans son approche et sa structure piano/voix amène vers un autre morceau majeur de l’album, GMT, qui est un bijou de douceur démontrant définitivement la beauté de la voix d’Oliver Sim. Fruit traite ensuite du sujet épineux du rapport aux parents et de la difficulté de ne pas correspondre à l’image de nous qu’ils ont essayé de façonner avant que Run The Credits ne finisse l’album sur une note plus légère et plus extravertie avec une vraie pop hédoniste. Un coup de maître, tout simplement, enjoy !

Morceaux préférés (pour les plus pressés) : 1. Hideous Bastard – 4. Never Here – 8. GMT – 5. Unreliable Narrator

 

 

Sylphe

Un commentaire sur “Review n°106: Hideous Bastard d’ Oliver Sim (2022)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s