Voilà un titre qui ne colle pas vraiment aux ambiances estivales censées être placés sous le sceau de la décompression et du rythme de vie qui n’est pas cadré par les horaires de travail. Pour autant, ce serait un brin simpliste de considérer que le mal-être vous laisse tranquilles lorsque le soleil brille dans le ciel et que le travail -pour les chanceux qui ont des vacances pendant l’été – desserre son étreinte et vous laisse plus de temps pour penser pleinement à ce que vous êtes. Je vous rassure, je n’ai aucunement l’intention de me lancer dans une analyse psychologique de comptoir et tentais seulement de montrer que ce titre n’est pas forcément à contre-courant de l’été. Avec Stromae, je m’attaque à une des plus belles plumes de ces dernières années, une plume capable de sublimer son spleen existentiel, de toucher aux sentiments les plus profondément enfouis tout en offrant des ambiances dansantes faussement légères. J’ai usé jusqu’à la corde Racine carrée, son deuxième album sorti en 2013, d’une justesse exemplaire. Je ne reviendrai pas plus sur cet album qui a inondé nos ondes et qui a permis l’explosion de Stromae. Une explosion trop difficile à gérer pour ce dernier, ce qui explique les 9 longues années d’attente avant le troisième opus Multitude sorti le 3 mars dernier. De même, je ne reviendrai pas sur la polémique ridicule autour du titre L’enfer joué pendant le jt de 20h de TF1 et me contenterai de savourer cette pépite très noire, à l’image de ce Multitude sans concession. Sobrement accompagné de ce choeur émouvant initial et d’un piano, L’enfer retranscrit avec une profonde humanité la puissance de l’angoisse qui étreint Stromae. Les synthés discordants qui symbolisent les crises donnent une ambiance électrique à ce superbe titre, à écouter en toute saison, enjoy !