Le premier album de Keziah Jones remonte à 30 ans tout pile : Blufunk is a fact est sorti en mars 1992. Inutile de rappeler la claque que fut ce premier opus construit comme un étendard musical fait de funk et de blues acoustiques, à la croisée de Fela Kuti, Jimi Hendrix et Prince. Replongez vous dans Rythm is love, Where’s life ? ou encore The Funderlying Undermentals et vous vibrerez comme jamais. C’est pourtant sur le deuxième album que l’on s’arrêtera aujourd’hui. Sorti en 1995, African space craft sera un petit échec commercial, doublé avec Liquid sunshine en 1999. Ce serait pourtant enterrer un peu vite ces deux galettes que d’en rester là. A commencer par African space craft qui contient quelques petites pépites bourrées d’énergie et de lumière pour évoquer, entre autres choses, les difficultés à être un artiste africain contemporain. Plus électrique, plus marqué par une basse très en avant, et presque plus rock, l’album propose une légère évolution musicale que tous les fans de la première heure n’ont pas forcément appréciée.
Je n’en fais pas partie. Ce disque a tourné pendant des heures sur ma platine à l’époque, et j’y reviens régulièrement. Pour l’ensemble de son propos musical qui donne à entendre une autre facette de l’univers de Keziah Jones, tout en élargissant sa palette créative. Mais aussi pour Never gonna let you go qui conclut quasiment l’heure passée dans African space craft. Un mélange parfait de blues, de funk et de rock, survolé par l’incroyable voix de Keziah Jones. De plus, ce titre répond musicalement à Million miles from home en ouverture de l’album. Un même mélange blues-funk-rock, plus acoustique. Vous me voyez venir ? Oui, les deux sont à l’écoute ci-dessous. On vous avait promis un son estival du jour. On double la mise, avec une version live de Million miles from home en 2013, tirée des Nova Sessions. Histoire de vous donner une idée de l’énergie, de la musicalité, du charisme et de la simplicité du garçon sur scène. Et si vous n’en avez pas assez, la Nova Session complète est juste derrière.
Vous êtes sur Five-Minutes et nous poursuivons ensemble notre virée estivale. Merci infiniment à vous pour vos visites par chez nous, régulières ou plus ponctuelles, et bonne écoute.
Raf Against The Machine