Deux sons pour le prix d’un aujourd’hui, avec un doublé de Miossec issu de son album Ici-bas, ici même (2014). Notez que le son estival pourrait être tout l’album, tant il est brillant, bouleversant et parfait. A l’image de 1964 (2004) et de Boire (1995), ces trois albums formant à mes yeux un triptyque évident. Mais c’est une autre histoire, dont on parlera peut-être un jour ici-bas ici même.
Pour le moment, attardons-nous sur Le cœur et Samedi soir au Vauban. Ces deux chansons se succèdent en presque ouverture de la galette, mais surtout elles se répondent d’une façon assez évidente. Si Le cœur constitue l’instantané d’une post-séparation, avec les questionnements liés, Samedi soir au Vauban interroge l’après. Dans le premier titre, on se demande, le cœur lourd et abîmé, ce qu’il restera de l’histoire aujourd’hui finie : « Car il voudrait tant / Que tu ne l’oublies pas ». Dans le second titre, c’est l’après qui est regardé, avec les inquiétudes de plaire encore, de savoir s’il y aura un après : « Si nous portons ainsi notre visage / C’est pour qu’il soit un jour aimé / Ce serait quand même bien dommage / Qu’il ne soit plus jamais caressé ». Avec une référence avouée à Paul Eluard et son recueil de poèmes J’ai un visage pour être aimé.
Samedi soir au Vauban amène, de surcroît, vers le titre suivant Qui nous aime, et vers la suite du disque. Quand je vous disais que, finalement, le son estival du jour pourrait être la totalité de l’album.
Raf Against The Machine