Voilà un petit moment que je n’avais pas remis le couvert par ici avec Archive (aka le plus grand groupe actuel à mes yeux… avis tout à fait subjectif je vous l’accorde). Pourtant, ce n’est pas faute de revenir très régulièrement, et parfois plus que de raison, sur les différents albums de cette formation qui, décidément, n’en finit pas de m’étonner et me captiver. Aujourd’hui, à presque mi-chemin du binôme juillet-août, on s’arrête sur Twisting, un morceau de With us until you’re dead, 9e galette studio du groupe. Cet album est encadré par l’impressionnant et magistral Controlling crowds (2009), sorte de bande-son apocalyptique d’un monde cauchemardesque, et Axiom (2014), album concept qui livre sa puissance d’un seul tenant. With us until you’re dead est un disque parfois un peu délaissé dans la discographie d’Archive, en ce qu’il ne contient pas forcément les titres les plus connus.Toutefois, il suffit d’écouter Interlace, Conflict ou encore Calm now pour mesurer l’étendue musicale et émotionnelle de la bande de Danny Griffith et Darius Keeler.
Dire que je suis dingue de Twisting serait bien réducteur. Pourquoi mettre en avant ce titre là ? Pour un tas de raisons, mais parmi elles, je dirais… Parce que c’est un morceau vénéneux comme je les aime. Parce que la voix de Pollard Berrier, qui rappelle parfois celle de Robert Plant. Parce que ça balance furieusement. Parce que c’est brûlant, tendu et à vif. Parce qu’il y a dans Twisting de la rage contenue, de la sensualité extrême, de la lumière comme jamais. Parce que c’est un titre totalement déconstruit et maîtrisé à la perfection de la première à la dernière seconde. Parce qu’il donne pleinement corps et sons au titre de l’album dont il vient : With us until you’re dead (littéralement « Avec nous jusqu’à ta mort »). On est venus là pour être ensemble, voir nos lignes de vie se croiser et partager des bouts de nos existences. Une fois morts, ce ne sera plus nous, mais chacun pour soi, dans le vide et le néant. Twisting, ou le blues selon Archive. Imparable.
Raf Against The Machine