Reprise du jour n°2 : Baba O’Riley de The Who (1971) par Pearl Jam

Continuons notre inauguration de cette nouvelle rubrique Reprise du jour avec une virée rock à deux époques.

D’un côté, The Who, qu’on ne présente plus (mais faisons-le tout de même un minimum) : groupe britannique rock fondé à Londres en 1964 autour de Roger Daltrey (chant), Pete Townshend (guitare), John Entwistle (basse) et Keith Moon (batterie), toujours en activité après plusieurs interruptions. La formation a traversé divers courants rock au cours de quasiment six décennies. Avec Baba O’Riley, on est au cœur de la période opéras-rock et concept albums : Tommy (1969) et Quadrophenia (1973) encadrent Who’s next (1971), dont est tiré notre titre du jour. Oui, Who’s next, vous savez : l’album avec la pochette où les quatre lascars du groupe pissent sur une sorte de monolithe de béton façon 2001 : l’odyssée de l’espace. Musicalement, cet opus est surtout connu pour l’introduction de synthés et de pistes électroniques préprogrammées dans le rock de The Who. Et notre Baba O’Riley en est un parfait exemple dès l’ouverture de la galette. Morceau efficace, très rock dans l’esprit malgré les guitares reléguées au second plan, voilà une poignée de minutes qui envoie du bois. Depuis, le titre a été multi-utilisé, y compris dans des contextes absolument pas rock comme le générique des Experts : Manhattan. Mais également multi-repris, comme nous allons le voir de suite.

Puisque, de l’autre côté, nous avons Pearl Jam, qu’on ne présente plus non plus (mais faisons-le aussi tout de même un minimum) : nous sommes au tout début des années 1990, le grunge est porté par Nirvana, Soundgarden ou encore Alice in Chains. Et Pearl Jam, formé autour d’Eddie Vedder. En presque 30 ans de carrière et une belle tripotée d’albums, la formation de Seattle a fait les belles heures du rock, les miennes en tout cas. Dès le départ, je suis tombé dans leur son. Planté dans ma récurrente tenue jeans/Docs/chemise à carreaux sur t-shirt, j’ai poncé des albums comme Ten (1991), Vs. (1993), Vitalogy (1994) ou No code (1996). Depuis, je n’ai pas changé de fringues (enfin si, c’est plutôt le style qui est resté le même) et j’ai continué à écouter la bande à Vedder, et même Vedder seul dans l’exceptionnelle BO de Into The Wild. A quel moment dans tout ça Pearl Jam a-t-il repris Baba O’Riley ? Tout le temps. Le groupe s’est fait une spécialité de le jouer régulièrement en live, et souvent en clôture du show. En alternance avec une autre reprise, celle de Fuckin’ Up de Neil Young.

C’est mieux ? C’est moins bien ? Pour tout dire, c’est différent et c’est la même chose. Différent parce que la version de Pearl Jam éjecte tout synthé ou instrument électronique pour ne garder que de la guitare bien en avant. Dès l’intro, la boucle de synthé laisse place à un tapping saturé et un tempo moins rapide, qui va rapidement prendre une vitesse de croisière. Le son est gras, le son est rugueux, à l’image du riff post premier couplet (1:12 dans la version proposée). Plus électrique, plus animal, plus rageux. Plus efficace à mon goût, n’en déplaise aux puristes des Who (1:39 dans l’enregistrement originel). Ça défonce tout et rien que pour ces quelques secondes là je pourrais écouter le titre en boucle. Ce que j’ai d’ailleurs fait en écoutant un nombre incalculable d’interprétations live de Baba O’Riley par Pearl Jam. A chaque fois c’est la même baffe rock. Alors oui parfois la voix de Vedder chevrote et ne vaut pas celle de Daltrey, et oui la reprise écourte un peu le titre. Perso, je m’en fous un peu. Tant que le rock m’envoie du rock, je prends et je pardonne les quelques petites faiblesses, tant que l’énergie est là. Au-delà, c’est finalement la même chose parce qu’on a là deux fucking groupes rock qui envoient le bouzin. The Who ont créé la matière première, d’une efficacité redoutable et sans laquelle Pearl Jam n’aurait rien eu à reprendre, avec la puissance et la sincérité qui les caractérisent.

Je vous laisse vous faire un double shoot. De mon côté, j’ai S16, le nouveau Woodkid, à écouter. Oui, il ne sort que demain, mais comme chez Five-Minutes on est motivés et en précommande constante, la double galette a eu la bonne idée d’arriver aujourd’hui. En parlant précos, novembre s’annonce déjà comme assez dantesque en sorties. Ça tombe plutôt bien : on va passer de longs moments confinés, autant le faire en musique.

Raf Against The Machine

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