Il est des journées amères où l’on a envie de s’en prendre à cette chienne de vie qui brille par son injustice et le 20 juin 2019 trône fièrement au milieu de ces jours sans saveur… Hier soir Philippe Cerboneschi connu sous le nom de Philippe Zdar est décédé accidentellement deux jours avant la sortie du cinquième album de Cassius Dreems… et derrière la tristesse engendrée j’ai plus envie de rappeler aujourd’hui à quel point cet artiste était tout simplement brillant.
Zdar a donc formé avec son ami de toujours Hubert Blanc-Francard alias Boom Bass un duo électro marquant de la french touch Cassius. Les albums 1999 avec des titres comme Cassius 1999 ou l’addictif Feeling for You et Au rêve en 2002 (The Sound of Violence, Thrilla…) ont démontré le talent des deux à aller taquiner les dance-floors… En 2006 avec 15 Again ils se tournent davantage vers un son pop-rock bien senti et je vous mets au défi de ne pas fredonner des titres comme Toop Toop ou See Me Now. J’avais pris un vrai plaisir à les retrouver en 2016 avec le jouissif et hédoniste Ibifornia chroniqué par ici qui démontrait toujours le plaisir de faire de la musique viscéralement chevillé au corps qu’avaient ces deux-là.
Zdar était justement beaucoup trop amoureux de la musique pour ne pas se lancer dans la production… Après avoir produit les 4 premiers albums de MC Solaar, il a aidé à la naissance de sublimes albums (Wolfgang Amadeus Phoenix de Phoenix, How Deep Is Your Love de The Rapture, Hot Chip, Franz Ferdinand, Cat Power, Beastie Boys…) et permis à des titres touchés par la grâce d’occuper nos esprits. Je pense en particulier à l’un des titres qui me touchent le plus et qui était un des titres dont Zdar était le plus fier, à savoir le brillant La Ritournelle sur l’album Politics de Sébastien Tellier. Un instant de magie qui prend une saveur mélancolique inédite aujourd’hui…
Il faut toujours chercher le positif même dans les moments les plus durs et je sais qu’aujourd’hui nombreux sont ceux qui, comme moi, vont aller réécouter Cassius et retrouver le sourire… Je vous laisse avec un titre évocateur pour vous rappeler que Philippe Zdar c’était avant tout du bon son…
Sylphe