Review n°9: Waves de Pale Grey (2018)

Histoire de filer la métaphore de Raf Against The Machine je vous invite à vous installer Pale Greytranquillement ici, pas besoin de projeter votre regard au loin pour chercher désespérément un passage piéton, il n’y a qu’à se laisser porter par le son…

Il en aura finalement fallu peu pour que je sois séduit par les belges de Pale Grey, 2/3 titres de la fin de leur concert au festival Hop Pop Hop m’ont clairement mis la puce à l’oreille et donner envie d’écouter cet album sorti en mars dernier, Waves. Bien m’en a pris car le trio aidé du producteur Yann Arnaud qui a déjà oeuvré pour Air ou Phoenix démontre un talent créatif aussi jouissif que communicatif.

Pour définir cet album hétérogène et follement inventif je dirais que Waves est une créature hybride sans cesse tiraillée entre une pop aérienne et savamment orchestrée à la Grizzly Bear et une pop plus bricolée et ludique à la Alt-J. L’ensemble étant porté par la très convaincante voix du chanteur au spectre très étendu et une tendance prononcée à surprendre perpétuellement.

Le morceau d’ouverture Billy commence en douceur, offrant une pop lumineuse à l’orchestration gracile et somme toute assez classique jusqu’à cette fin surprenante et plus sombre qui éveille immédiatement l’intérêt. Et ce n’est pas Grace qui va faire retomber le soufflé, loin de là…Une voix très grave, un gimmick au synthé entêtant qui révèle la richesse discordante de l’instrumentation, un refrain plus pop permettent à ce Grace d’être juste imparable… Loss et son univers plus classique ainsi que Grace qui fonctionne sur un contraste de voix assez séduisant coulent doucement sans surprendre particulièrement avant l’ovni Late Night qui vient subitement rebattre les cartes de ce Waves. Des synthés spatiaux et le flow percutant du rappeur Serengeti contrastent brillamment avec un refrain plus pop, l’ensemble me donnerait presque envie de poser mon flow sur le morceau (enfin, vu mon niveau en anglais, on parlerait davantage de flot de purée…#Raffarinwintheyes).

Ghost prolonge le plaisir et on retrouve sur ce morceau tout ce qui a fait le succès de Thom Yorke et Archive, l’orchestration léchée (piano, drums) et cette voix grave qui se perd dans la réverb pour donner un caractère irréel au morceau. Un Blizzard convenu qui s’apparenterait davantage à une petite bise évoquant Malajube et un intermède piano Light amènent à un nouveau sommet de l’album Crow qui est dans la droite lignée de Hunter. Ca bidouille brillamment et pour autant ça garde une homogénéité assez surprenante que ne renierait pas Alt-J tout comme le morceau final Wave, vaste odyssée mélodique de 12 minutes d’une gourmandise dévorante. C’est gourmand, c’est croquant comme dirait l’autre… (#oreillesquisaignent, voir ici ).

Voilà en tout cas la musique que j’aime, inventive et sans cesse désireuse de briser les barrières. A savourer sans modération en attendant d’aller changer littéralement votre avenir en traversant cette fichue autoroute.

Sylphe

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